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ÉCLAIRAGE Le facteur politique sera important, mais les indépendants auront leur mot à dire Cinq candidats au poste de bâtonnier croiseront le fer demain

Plus de 5 000 avocats (5 218 exactement) se retrouveront, demain dimanche, dans la salle des pas perdus du Palais de justice, pour élire un nouveau bâtonnier, à la place de M. Raymond Chédid dont le mandat de deux ans vient à expiration, en même temps que quatre membres du conseil de l’Ordre des avocats, en remplacement de MM. Georges Assaf, Sélim Gharios, Mohammed Chéhab et André Chidiac.
Cinq avocats se disputent la présidence de l’Ordre. Il s’agit de MM. Sélim Osta, Sélim Gharios, Ramzi Joreige, Nohad Jabre et Chafic Rahi, dont l’un d’eux devra être élu pour un mandat de deux ans.
Huit avocats, Sélim Osta, Sélim Gharios, Ramzi Joreige, Nohad Jabre, Chafic Rahi, Mohammed Chéhab, Jean Selwan et Samir Haïdar se sont en outre portés candidats pour la succession des quatre membres sortants du conseil de l’Ordre, qui en compte douze et dont le tiers est renouvelé chaque année. Le mandat des membres du conseil est de trois ans.
Comme chaque année, le facteur politique sera important dans le choix du nouveau bâtonnier, sans négliger pour autant l’apport des voix des avocats indépendants qui constituent plus de 50 % du collège électoral.
Si aucun parti ou courant politique n’a expressément annoncé son soutien en faveur d’un candidat ou d’un autre, il n’en demeure pas moins que des alliances ont déjà été formées en coulisses. Mais rien n’empêche qu’elles soient modifiées à la dernière minute, à la lumière notamment des résultats du premier tour du scrutin, dimanche matin, conformément à une tradition qui caractérise depuis des années les élections du barreau.
Quoi qu’il en soit, dans la course au poste de bâtonnier, M. Ramzi Joreige semble favori. C’est ce qu’on indique de sources concordantes, en précisant que Me Joreige bénéficie de l’appui de nombreux avocats du Bloc national, proches notamment de M. Chakib Cortbawi, des FL et du Courant patriotique libre (CPL), les trois formations ayant le plus de poids, en termes numériques notamment, à l’Ordre des avocats. Il a été également dit que le courant d’al-Mostaqbal est favorable à l’élection de M. Joreige à la tête de l’Ordre, mais cette nouvelle a été démentie dans certains milieux proches du barreau, où l’on rappelle qu’aux élections de novembre 2001, le courant haririen avait accordé plus de voix au candidat Boutros Doumit qu’à Ramzi Joreige.
Le mouvement aouniste n’a cependant pas pris position officiellement en faveur de M. Joreige, mais a ouvertement appuyé la reconduction de M. Mohammed Chéhab et l’élection de M. Jean Salwane au conseil de l’Ordre. Ces deux derniers bénéficient également de l’appui de l’opposition Kataëb et auraient de fortes chances d’être élus, selon les mêmes sources.
Les tractations menées depuis des semaines se sont intensifiées au cours des deux derniers jours, afin de réunir le maximum de voix en faveur de MM. Chéhab et Salwane. Leur élection au conseil de l’Ordre réduira l’intensité de la bataille pour la présidence, qui risque de se produire au cas où quatre des candidats au bâtonnat sont élus à ce conseil.
Toujours selon les sources susmentionnées, le candidat Sélim Osta bénéficie de l’appui des Kataëb, présidés par M. Karim Pakradouni, ainsi que de courants proches de l’État et d’une partie des FL. « Un mélange hétéroclite mais qui ne doit pas surprendre », ajoute-t-on de mêmes sources, en soulignant que « les alliances les plus bizarres ont été constatées lors des dernières élections du barreau ».
MM. Osta, Gharios et Jabre sont tous trois proches du PNL, mais ils bénéficient également de l’appui d’autres courants politiques. Si les formations politiques s’efforcent de faire accéder leur candidat à la tête de l’Ordre des avocats, il reste que les membres indépendants du barreau choisiront leur futur bâtonnier en fonction des programmes politiques annoncés. Leur apport de voix n’est pas négligeable : sur les 5 218 avocats autorisés à voter, c’est-à-dire qui ont versé leurs cotisations à l’Ordre, un peu plus de mille seulement sont affiliés à des courants politiques.
Les cinq candidats tiennent presque le même discours sur les problèmes auxquels la profession est confrontée et sur l’indépendance de la justice, mais pour beaucoup d’avocats c’est le parcours professionnel, plus que les propos ou la volonté d’agir, qui déterminera leur choix.

Tilda ABOU RIZK
Plus de 5 000 avocats (5 218 exactement) se retrouveront, demain dimanche, dans la salle des pas perdus du Palais de justice, pour élire un nouveau bâtonnier, à la place de M. Raymond Chédid dont le mandat de deux ans vient à expiration, en même temps que quatre membres du conseil de l’Ordre des avocats, en remplacement de MM. Georges Assaf, Sélim Gharios, Mohammed Chéhab et...