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Plaidoyer pour une action diplomatique urgente auprès des États-Unis et de l’Europe

Des sources diplomatiques ont estimé que le Liban devrait entreprendre une action « exceptionnelle » pour faire face à tous les projets d’implantation au Liban, des projets qui datent, certes, mais qui reviennent à la mode aujourd’hui aux États-Unis et en Europe. De fait, deux initiatives ont été récemment prises dans ce sens : la première est l’œuvre d’un membre de la Chambre des représentants américaine, Mme Ilena Ros-Lehtinen. En outre, deux députés, Emilio Menéndez del Valle et Jannis Sakeilariou, sont à l’origine d’une proposition similaire qui s’inscrit dans le cadre d’un rapport ayant pour thème : « Paix et dignité au Proche-Orient ».
Dans ce rapport, qui a été adopté par le Parlement européen – contrairement au projet de Mme Ros-Lehtinen aux États-Unis qui n’a pas encore été soumis au vote des représetants US –, celui-ci « se félicite de l’effort réalisé par les divers pays de la région dans leur soutien aux réfugiés palestiniens et demande à cet égard l’appui de la Ligue arabe et de l’ensemble des États arabes concernés afin qu’une solution consensuelle soit trouvée à cette question délicate qui concerne toute la région ; invite les États concernés à exploiter leurs possibilités pour que soit reconnue l’acquisition de la nationalité par résidence dans les pays où ils ont trouvé refuge pour les réfugiés qui le souhaitent, y compris dans les cas fréquents de transmission de la nationalité par voie paternelle ; demande aux autorités des pays concernés de mettre fin à toutes les discriminations touchant les réfugiés palestiniens, ce qui facilitera leur intégration ».
Pour les sources susmentionnées, il convient d’entreprendre une action rapide et globale en vue de contrer tous ces plans. Il faut donc commencer par créer une cellule au sein du ministère des Affaires étrangères qui se consacrerait au dossier de l’implantation et qui examinerait les moyens de la contrecarrer.
Les mêmes sources proposent d’autre part les mesures suivantes :
– Mobiliser les ambassades libanaises, dans les grands pays en particulier, pour expliquer aux responsables le refus du Liban de toute implantation palestinienne.
– Suivre la même démarche auprès des représentations diplomatiques des grandes puissances à Beyrouth.
– Assurer une présence libanaise dans toutes les réunions internationales ayant rapport de près ou de loin avec le processus de paix.
– Activer la diplomatie parlementaire d’autant plus que ce sont des députés qui sont à l’origine des plans américain et européen. Certes, il convient de relativiser l’importance du rapport adopté par le Parlement européen car il ne concerne pas l’Union européenne et ne revêt donc pas un caractère exécutoire.
À la question de savoir quelle serait l’utilité d’une mobilisation libanaise à laquelle manquerait l’appui des États-Unis et de l’UE, les sources diplomatiques affirment que Beyrouth doit s’activer quels que soient les résultats de sa démarche. D’ailleurs, il n’est pas dit que ses efforts seront forcément voués à l’échec, car le Liban a des amis dans le monde qui le soutiennent. Preuve en est : le Liban était expressément mentionné dans le rapport parlementaire en tant que pays hôte des réfugiés palestiniens, mais des contacts effectués auprès d’un certain nombre de députés européens ont permis de supprimer l’allusion au Liban. Une victoire, minime certes, du moment que Beyrouth est opposé dans l’absolu à tous les points concernant l’implantation dans ce rapport, mais qui démontre tout de même que le Liban n’est pas dépourvu d’appuis.
Du reste, les mêmes sources rappellent que la diplomatie libanaise avait déjà réussi à obtenir le soutien de la France, la première fois où ce sujet avait été soulevé. À l’époque, le ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, avait déclaré que Paris veillerait à ce que les droits du Liban soient sauvegardés, et qu’aucune solution au problème des réfugiés palestiniens ne se fasse au détriment du Liban.
Par ailleurs, le gouvernement libanais dispose de résolutions aussi bien internationales que régionales qui plaident en faveur de sa cause. En effet, la résolution 194 de l’Onu consacre déjà le droit des Palestiniens au retour dans leur patrie d’origine. Sur le plan régional, le sommet arabe organisé en 2002 à Beyrouth avait été également catégorique à ce sujet, la décision du refus de l’implantation ayant été approuvée à l’unanimité.
En tout état de cause, selon les sources susmentionnées, il est temps que les responsables passent des paroles aux actes car le but n’est pas de convaincre les Libanais qui le sont déjà, mais d’amorcer au plus vite une campagne diplomatique en direction de Washington, New York, Bruxelles et Strasbourg. En effet, même si, par définition, un acte parlementaire n’est pas exécutoire, il peut toutefois être adopté par le pouvoir exécutif du pays en question. Il s’agit donc de prendre la menace au sérieux et de mettre en branle au plus tôt la diplomatie libanaise.

Khalil FLEYHANE
Des sources diplomatiques ont estimé que le Liban devrait entreprendre une action « exceptionnelle » pour faire face à tous les projets d’implantation au Liban, des projets qui datent, certes, mais qui reviennent à la mode aujourd’hui aux États-Unis et en Europe. De fait, deux initiatives ont été récemment prises dans ce sens : la première est l’œuvre d’un membre de...