COMMUNAUTÉS - Le patriarche maronite a reçu de nombreux députés, ainsi que les ambassadeurs italien et belge Khazen et Hachem se prononcent à Bkerké en faveur de l’alternance politique (photos)

Farid el-Khazen a affirmé hier que l’Église maronite « a été et restera le fer de lance de la défense de la souveraineté du Liban, de son indépendance et de sa liberté ». Le député du Kesrouan-Jbeil, qui a été reçu par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a par ailleurs estimé que l’immixtion de la justice dans les conflits politiques internes « est un danger et une grande menace pour la crédibilité du système politique libanais ».
Le jeune député, qui faisait une allusion directe aux dossiers Barsoumian, Siniora et, surtout, Aoun, a rappelé que tout en étant « contre » le Syria Accountability Act, « un projet sioniste en plein Congrès US », il a refusé d’accuser l’ancien Premier ministre en exil à Paris de « sioniste ». Le général Aoun, a-t-il dit, a ses convictions et ses positions, « et c’est politiquement que nous devons lui faire face », a-t-il martelé, refusant toute intervention du parquet général. « Ce n’est pas en mêlant la justice que l’on règlera des dossiers politiques, mais bien grâce au système démocratique et parlementaire qui est le nôtre, grâce aux échéances électorales également », a ajouté Farid el-Khazen, en réaffirmant le droit de tous, y compris du Courant patriotique libre, de s’exprimer en toute liberté.
Prié de commenter la prise de position de Kornet Chehwane contre le renouvellement du mandat présidentiel, le député a estimé que tout pôle politique – « à l’exception du patriarche maronite, qui a une position de principe saine » – qui s’exprime sur ce sujet le fait « en fonction de ses propres calculs ». Pour lui, évoquer dès aujourd’hui la question du renouvellement « porte préjudice à la situation interne, parce que ce dossier paralyse les institutions constitutionnelles » libanaises. « Et tout le monde sait quele cheminement de ce dossier dépend de critères régionaux et internationaux : si nous l’ouvrons maintenant, nous anticipons tous les problèmes à venir », a-t-il conclu. Avant de rappeler sa position en faveur de l’alternance politique.
C’était ensuite au tour de son collègue Abbas Hachem d’être reçu par le cardinal. Interrogé sur le point de savoir s’il connaissait l’identité de ce marionnettiste de l’ombre qui « ouvre les dossiers », le député de Jbeil a refusé de répondre, demandant à ce que l’on pose la question à l’auteur de cette phrase, son collègue Nazem Khoury. Se contentant d’insister sur « le besoin pressant de cohésion et d’unité » pour faire face à la kyrielle de défis internes, ce qui l’a amené à déplorer, tout naturellement, l’ouverture de quelque dossier à scandale que ce soit.
Abbas Hachem en a profité pouré voquer le projet d’implantation des réfugiés palestiniens dans les pays où ils sont établis, et qui risque d’être soumis au Congrès US. « Nous nous devons tous d’être vigilants vis-à-vis de ce qui se trame contre notre République, et non pas vis-à-vis de ce qui se trame à l’intérieur de ce pays », a-t-il souligne. Avant d’ajouter que tout le monde au Liban appuie les prises de position du patriarche Sfeir en ce qui concerne l’amendement de la Constitution et le refus du renouvellement du mandat présidentiel, et d’assurer qu’aucune opération de réforme n’a encore commencé. Signalons enfin que Mgr Sfeir a également reçu les ambassadeurs d’Italie et de Belgique, Franco Mistretta et Françoise Gustin, avec lesquels il a passé en revue les résultats de sa tournée européenne, qui a notamment englobé leurs pays respectifs. Et parmi les autres visiteurs de Bkerké, les députés Ghattas Khoury, Ali Osseirane et Fouad el-Saad.