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Alimentaire - Aridi revient à la charge et met en cause la viande indienne Les responsabilités se perdent dans un climat de confusion

Soulevée par le ministre de la Culture Ghazi Aridi, qui avait dénoncé les conditions lamentables dans lesquelles certains produits laitiers et variétés de viande congelée parvenaient au consommateur, la question du contrôle sanitaire sur les produits alimentaires continue de faire des vagues, notamment dans les milieux officiels.
Entre les ministères de la Santé, de l’Économie et de l’Agriculture, les prérogatives sont tellement dispersées qu’aucun ne répond vraiment des lacunes qui se manifestent au niveau de la continuité de la chaîne du froid, du contrôle de la qualité en usine et dans les points de vente ou dans les autorisations d’importation et permis d’exploitation accordés.
Le ministre de la Culture, dont ce n’est pas l’affaire, mais qui a été à l’origine du tollé, a reçu hier une délégation du syndicat des sociétés d’import-export de viande, poissons et légumes congelés conduite par son président, Samih Masri, venue sans doute limiter les dégâts que ses déclarations ont provoqués.
« Je n’ai fait que répéter ce que j’ai entendu en Conseil des ministres, a affirmé M. Aridi devant ses hôtes. Ce n’est pas mon affaire, je n’ai pas la compétence technique pour en juger, mais ce que j’ai entendu, je ne peux quand même pas feindre de l’ignorer. J’ai entendu des choses inquiétantes sur certaines viandes congelées, et spécialement la viande indienne, et j’ai entendu que certaines variétés de produits laitiers sont autorisées à la distribution, alors qu’elles comportent plusieurs centaines de variétés de bactéries, et le taux de ces bactéries dépasse de 500 pour cent le maximum autorisé. »
Et le ministre de la Culture d’ajouter : « Je sais une chose. Nous avons une idée du problème, mais nous n’avons aucune idée de la solution. »

La commission de la Santé
Ce n’est pas ce que pense le Dr Atef Majdalani, qui est le président de la commission de la Santé. Réunie hier, celle-ci a affirmé – en contradiction avec les affirmations de M. Aridi – que les viandes congelées parviennent au Liban et sont distribuées en conformité avec les normes d’hygiène et de conservation requises.
Ce n’est pas le cas pour tous les laits et produits laitiers, a cependant reconnu la commission, qui a souligné que certaines usines sont situées dans des environnements industriels incompatibles avec la confection de produits alimentaires.
Pour L’Orient-Le Jour, le Dr Majdalani a expliqué que les autorisations d’exploitation d’usine sont accordées par le ministère de l’ Industrie dans des zones industrielles. « Vous comprenez facilement, souligne-t-il, que des ateliers de production de batteries de voiture, de pneus ou de détergents ne sont pas l’environnement idéal pour le yaourt ou la labneh. »
La commission a enfin constaté que les prérogatives de plusieurs ministères s’enchevêtrent et créent un climat de confusion où les responsabilités finales se perdent.
Pour éliminer cette confusion, la commission a préconisé deux mesures : la dynamisation du service de protection du consommateur, relevant du ministère de l’Économie, et la création au ministère de la Santé d’une direction de la sécurité alimentaire dotée de larges pouvoirs, à l’image de la Food and Drug Administration (FAD) aux États-Unis, les médicaments exceptés.
Et de souligner l’importance d’un tel service dans les rapports économiques du Liban avec l’Union européenne.

Exagération
Tout en apportant ces explications, le Dr Majdalani met en garde contre les exagérations. Que quelques usines ne répondent pas aux normes de propreté voulue ne signifie pas que toutes y dérogent, explique-t-il. Il existe d’excellentes usines qui rivalisent avec les meilleures usines européennes.
Cependant, le Dr Majdalani se défend de tout optimisme de commande. Il affirme être conscient des difficultés énormes que doivent surmonter les Libanais pour se mettre à niveau. Il concède que beaucoup d’argent est dilapidé dans des administrations qui ne font rien, que la corruption mine la crédibilité des produits libanais, qu’il n’existe que deux contrôleurs du ministère de la Santé pour toute la Békaa et que les quelques dizaines d’inspecteurs du service de protection du consommateur (relevant du ministère de l’Économie) sont tout à fait débordés, etc..
Le ministère de l’Économie a d’ailleurs publié un communiqué affirmant que ses inspecteurs accomplissent leur travail sans défaillance et que des examens de laboratoire sont en cours.
Notons pour finir que le mohafez de la Békaa a saisi l’occasion du tollé médiatique pour ordonner la fermeture de neuf usines d’embouteillage d’eau potable ne répondant pas aux règles d’hygiène requises.
Soulevée par le ministre de la Culture Ghazi Aridi, qui avait dénoncé les conditions lamentables dans lesquelles certains produits laitiers et variétés de viande congelée parvenaient au consommateur, la question du contrôle sanitaire sur les produits alimentaires continue de faire des vagues, notamment dans les milieux officiels.Entre les ministères de la Santé, de...