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Liban-Israël - L’accord avec le Hezbollah sera soumis dimanche au vote du cabinet Sharon L’échange de prisonniers serait imminent

L’échange de prisonniers entre Israël et le Hezbollah paraît imminent et pourrait intervenir dans les tout prochains jours. Telle est du moins l’impression qui prévaut dans les milieux locaux à la lumière de l’annonce, hier, que le Premier ministre israélien Ariel Sharon demandera dimanche prochain à son gouvernement de se prononcer sur cette opération.
Cette annonce a fait l’objet d’un communiqué laconique de la présidence du Conseil israélien. « Le Premier ministre Ariel Sharon a indiqué avoir décidé de porter à l’approbation du gouvernement la question de la libération des prisonniers et des kidnappés lors de la réunion du gouvernement de dimanche prochain », a indiqué sans autre précision le communiqué du bureau de M. Sharon.
Réagissant à ce communiqué, le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a confirmé en soirée qu’il attendait dimanche pour connaître la réponse d’Israël au sujet de l’échange de prisonniers. « La décision de Sharon signifie que dimanche, nous connaîtrons les réponses israéliennes définitives », a déclaré le chef du parti intégriste lors d’un iftar. Sayyed Nasrallah avait affirmé lundi que la semaine prochaine serait « décisive » pour un échange de prisonniers.
Le chef de la diplomatie israélienne, Sylvan Shalom, a indiqué qu’Israël avait transmis très récemment sa « réponse finale » au Hezbollah. Le général de réserve Ilan Biran, qui mène pour Israël les négociations avec le Hezbollah, par l’intermédiaire du coordinateur des services secrets allemands Ernst Uhrlau, « a eu la semaine dernière des entretiens avec une partie des membres du gouvernement avant que ne soit transmise la réponse finale (d’Israël) à l’autre partie », a déclaré M. Shalom à la radio publique. « Et c’est après (avoir transmis cette réponse finale) que le Premier ministre a décidé de soumettre l’affaire au vote (du gouvernement) dimanche », a-t-il souligné.
« Ces derniers jours, nous avons transmis les derniers détails demandés par l’autre partie concernant les personnes qui seront libérées, leur nombre et leur pays d’origine », a ajouté le ministre de la Défense. « C’est une décision très difficile, pas simple, et, quelle que soit la décision qui sera adoptée (par le gouvernement), elle fera, à mon avis, l’objet de critiques en Israël », a poursuivi M. Shalom.

Marche de solidarité
avec Ron Arad
Rappelons que le Hezbollah détient actuellement trois soldats israéliens (présumés morts par Israël) enlevés en octobre 2000 dans la zone des fermes de Chebaa, et un autre Israélien, Elhanan Tanenbaum, qu’il accuse d’être un espion, alors que l’État juif affirme qu’il s’agit d’un homme d’affaires.
M. Sharon a indiqué qu’il était favorable à un échange impliquant ces quatre hommes, mais il a évoqué récemment la possibilité que Ron Arad, l’aviateur israélien dont l’appareil avait été abattu au Liban-Sud en octobre 1986, et porté depuis disparu, n’en fasse pas partie. Il est soumis depuis à de fortes pressions de l’opinion pour ne pas abandonner Ron Arad à son sort d’autant que, récemment, le quotidien israélien Yediot Aharonot avait écrit, en citant deux agents des renseignements et un diplomate iraniens en exil, que celui-ci était vivant et détenu dans une prison proche de Téhéran.
Plusieurs dizaines d’anciens pilotes de sa promotion participent depuis mardi à une marche symbolique de 200 km en son nom qui les conduira de la base aérienne du nord d’Israël, d’où Ron Arad avait décollé pour sa dernière mission, à la résidence officielle du président israélien, Moshe Katzav, à Jérusalem, où ils sont attendus vendredi.
L’affaire suscite des réactions passionnelles en Israël, surtout après les révélations concernant les dessous de l’enlèvement d’Elhanan Tanenbaum, pris dans les filets du Hezbollah en espérant conclure une affaire qui lui aurait permis d’éponger ses dettes de jeu.
Mi-août dernier, les choses avaient commencé à bouger, grâce à une médiation allemande conduite par Ernst Uhrlau. Côté israélien, M. Sharon avait confié le dossier au général de réserve Ilan Biran.
Le 25 août, Israël autorisait le rapatriement au Liban des dépouilles mortelles de deux combattants du Hezbollah qu’il détenait, premier signe concret indiquant que les deux parties étaient sur la voie d’un accord. Le 22 octobre, Sylvan Shalom rencontrait à Berlin son homologue Joschka Fischer et annonçait qu’un accord était proche.
Israël détient une vingtaine de Libanais, dont cheikh Abdel-Karim Obeid, un responsable du Hezbollah, et Moustapha Dirani, un chef intégriste, tous deux enlevés au Liban en 1989 et 1994 pour servir de monnaie d’échange contre des informations sur Ron Arad. L’échange devrait inclure également, à la demande du Hezbollah, 400 Palestiniens ainsi que des Syriens et des Jordaniens détenus par Israël, et dont la liste a déjà été transmise par le Shin Beth (service de sécurité intérieure) au général Biran, a indiqué la radio publique israélienne.
L’échange de prisonniers entre Israël et le Hezbollah paraît imminent et pourrait intervenir dans les tout prochains jours. Telle est du moins l’impression qui prévaut dans les milieux locaux à la lumière de l’annonce, hier, que le Premier ministre israélien Ariel Sharon demandera dimanche prochain à son gouvernement de se prononcer sur cette opération. Cette annonce a...