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PLACE DE L’ÉTOILE L’affaire Siniora-Barsoumian provoque des remous Berry s’en prend au Palais de justice

Place de l’Étoile, on ne parlait hier que du dossier des poursuites engagées il y a quelques années contre le ministre des Finances Fouad Siniora et l’ancien ministre de l’Industrie et du Pétrole Chahé Barsoumian, dont une copie avait été transmise récemment à la présidence de la Chambre. L’information avait été gonflée par certains médias et présentée comme si cette mesure était motivée par des considérations d’ordre politique, même si le procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, avait insisté sur son caractère strictement procédural.
Dans une déclaration au quotidien an-Nahar, M. Addoum s’est étonné de ce qu’on ait pu communiquer maintenant cette information à la presse, alors que le dossier avait été transmis le 23 octobre dernier au Parlement. « Qui a bien pu la laisser filtrer ? » s’est-il demandé.
Mais c’est surtout le titre de l’information de page une d’an-Nahar qui a suscité des remous, place de l’Étoile, dans la mesure où il désigne nommément la Chambre comme étant à l’origine de cette indiscrétion. Le chef du Parlement, Nabih Berry, s’est empressé de le démentir, affirmant devant les députés qu’il a reçus hier comme chaque mercredi en son bureau que « ce sont les départements du Palais de justice et non pas de la Chambre qui ont laissé filtrer l’information à la presse », Il a aussi rappelé qu’un cinquième des députés, soit 26 parlementaires, doivent saisir la Haute Cour chargée de juger les ministres et les présidents d’un recours contre un ministre pour que celle-ci puisse enquêter sur d’éventuelles accusations.
À son arrivée le matin au Parlement, M. Berry a été interrogé à ce sujet par les journalistes qui voulaient savoir pourquoi les députés ont laissé filtrer cette nouvelle à la presse. « Posez la question au Nahar et à ceux qui lui ont demandé de titrer de la sorte », a-t-il répondu.
La même question a été ensuite posée à M. Siniora, qui avait assisté à une réunion de la commission parlementaire des Finances et du Budget. « Pas de commentaires. Dites seulement que je me suis contenté d’un large sourire », a répondu le ministre. Ne craint-il pas d’être déféré devant la Haute Cour chargée de juger les ministres et les présidents ? À cette question, M. Siniora a répondu par un « Allons donc ! » on ne peut plus éloquent. Dans le même temps, le président de la commission parlementaire de l’Administration et la Justice, Mikhaël Daher, a expliqué dans une conférence la procédure en fonction de laquelle un responsable peut être poursuivi devant la Haute Cour dont il est membre. Selon lui, le fait que le dossier soit transmis à la Chambre ne signifie pas qu’une procédure judiciaire doit être engagée contre MM. Siniora et Barsoumian.
Il a repris les explications de M. Berry, précisant cependant que lorsque 26 députés réclament des poursuites contre un ministre, celles-ci ne sont engagées que si la Chambre, réunie en session plénière, vote à la majorité absolue en faveur d’une telle démarche. À ce moment-là, a poursuivi M. Daher, une commission d’enquête est formée. Elle mène toutes les investigations nécessaires, conformément au code de procédure pénale, et soumet son verdict à la Chambre. Il faut que les deux tiers du Parlement, soit 85 députés, approuvent son jugement pour que la Haute Cour se saisisse de cette affaire, a-t-il ajouté.
Selon M. Daher, la transmission du dossier n’a aucune valeur, sauf si la procédure qu’il a exposée est déclenchée et si la commission d’enquête qui pourrait être formée juge bon de prendre connaissance des éléments qu’il contient.
Il convient d’indiquer qu’outre l’affaire Siniora et Barsoumian, le projet de loi proposant l’implantation des réfugiés palestiniens dans les pays d’accueil et présenté à la Chambre américaine des représentants par l’une des membres, Ileana Ros-Lehtinen, a été également au centre des entretiens de M. Berry avec ses visiteurs.
Le président de la Chambre a réaffirmé « la détermination des Libanais à s’opposer au maintien des Palestiniens dans les pays où ils se trouvent », ainsi que leur « attachement à la lutte menée par ce peuple pour faire valoir ses droits, dont celui de retourner dans sa patrie ». Il a lancé un appel aux dirigeants et aux parlements arabes, les invitant à « demeurer vigilants face au danger imminent », avant de confier aux députés qu’il a remis à la présidence de l’Union parlementaire arabe le texte du projet de loi en question.
Plus tôt dans la journée, M. Berry avait communiqué au chef de l’État, le général Émile Lahoud, les résultats des débats qui se sont déroulés dans le cadre de la réunion de l’Union parlementaire arabe, la semaine dernière à Damas, s’arrêtant particulièrement sur « l’évolution constatée dans la prise de position des pays arabes qui étaient tous d’accord pour suspendre la normalisation avec Israël ». Le chef du Parlement avait été reçu le matin au palais de Baabda, pour son entretien hebdomadaire avec le président Lahoud.
M. Berry a en outre fait état d’une convergence de vues avec le chef de l’État « sur le fait que la situation régionale nous contraint à resserrer les rangs, à cause des complots que recèlent certains accords qu’on fait passer comme étant des victoires et qui sont ourdis au détriment des Arabes, et notamment du peuple palestinien ».
Place de l’Étoile, on ne parlait hier que du dossier des poursuites engagées il y a quelques années contre le ministre des Finances Fouad Siniora et l’ancien ministre de l’Industrie et du Pétrole Chahé Barsoumian, dont une copie avait été transmise récemment à la présidence de la Chambre. L’information avait été gonflée par certains médias et présentée comme si...