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Santé - La perspective d’une suspension des prestations de la branche maladie maternité inquiète les hôpitaux privés Haroun met sévèrement en garde la CNSS contre « un saut dans l’inconnu »

Le président du syndicat des hôpitaux, Sleiman Haroun, a mis en garde hier dans une conférence de presse contre une éventuelle décision de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) de réduire unilatéralement ses tarifs ou même de suspendre les prestations de sa branche maladie maternité, comme elle a menacé de le faire si l’État ne lui règle pas les arriérés qu’il lui doit, avant la fin de l’année.
« Ce serait, a averti M. Haroun, une injustice, une erreur, un saut dans l’inconnu dont tout le monde paiera le prix, hôpitaux, Sécurité sociale et adhérents. »
Selon M. Haroun, une telle décision compromettrait la continuité du travail dans les hôpitaux privés, ce que personne n’a intérêt à faire, puisque le secteur hospitalier privé assure 90 % des services hospitaliers au Liban et qu’un lit d’hôpital privé coûte à l’État deux fois moins cher qu’un lit d’hôpital public.
Le président du syndicat des hôpitaux s’est indigné d’une décision envisagée par la CNSS sans la moindre consultation des hôpitaux ou des médecins.
« Nous entendons dire que la situation financière de la CNSS est mauvaise, a-t-il confié à L’Orient-Le Jour. Mais il n’est pas normal que le redressement financier se fasse aux dépens des hôpitaux. De l’aveu même du directeur général de la Sécurité sociale, Mohammed Karaki, que nous avons rencontré il n’y a pas longtemps, les difficultés financières de la CNSS ne viennent pas de la facture hospitalière. »
On rappelle que le président du conseil d’administration de la CNSS, Maurice Abounader, a affirmé que l’État doit quelque 1 000 milliards de livres à la CNSS, dont quelque 270 milliards à la branche maladie maternité, et que si ces arriérés ne sont pas réglés, ou si leur paiement n’est pas échelonné, la branche en question pourrait cesser ses prestations dès janvier 2004.
Plus généralement, M. Haroun, qui était entouré du président de l’Ordre des médecins, Mahmoud Choucair, et du président du syndicat des biologistes et laboratoires médicaux, Fady Hobeiche, a invité toutes les parties concernées du secteur de la santé au dialogue.
En ce qui concerne la Sécurité sociale, il a appelé à l’établissement en commun d’une nouvelle tarification qui tienne compte des coûts réels des actes médicaux et des opérations, ainsi qu’un système de contrôle efficace.
« Nous invitons, une fois de plus, toutes les parties à œuvrer en commun et sans relâche pour une réforme radicale du système de santé au Liban, faute de quoi nous courons vers une catastrophe inéluctable qui toucherait 1,3 million d’assurés. Et nous mettons en garde les responsables de la Caisse nationale de Sécurité sociale contre des décisions hâtives qui produiraient le contraire des effets recherchés », a déclaré M. Haroun, dans un communiqué publié à l’issue de la réunion.
En réponse aux questions des journalistes, M. Haroun a soulevé également la question du système d’accréditation des hôpitaux établi récemment par une compagnie australienne. La Sécurité sociale veut traiter avec les hôpitaux suivant une ancienne classification datant de 1986 et suspendre ses contrats avec 52 établissements hospitaliers qui, suivant sa classification, sont de 4e ou 5e catégorie. Or, a-t-il souligné, depuis cette date, certains hôpitaux se sont modernisés et répondent désormais aux critères de qualité requis.
Le montant annuel moyen des factures remboursées par la Sécurité sociale aux hôpitaux est de 200 milliards de livres, précise-t-on. Les hôpitaux se plaignent déjà que ces remboursements se font avec, en moyenne, un an de retard.
Le secteur hospitalier emploie quelque 25 000 personnes, dont les médecins.
Le président du syndicat des hôpitaux, Sleiman Haroun, a mis en garde hier dans une conférence de presse contre une éventuelle décision de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) de réduire unilatéralement ses tarifs ou même de suspendre les prestations de sa branche maladie maternité, comme elle a menacé de le faire si l’État ne lui règle pas les arriérés...