Selon ses visiteurs, le chef de l’État a estimé qu’un projet tel que celui-là ne signifiait rien moins que « la liquidation de la cause palestinienne, d’autant plus que les instigateurs sont ceux-là mêmes qui ont adopté avec enthousiasme le Syria Accountability Act ». Pour Émile Lahoud, « il est temps aujourd’hui que l’Administration américaine se rende compte du danger que représente l’influence israélienne et sioniste en son sein. C’est cette influence qui a grandement contribué à l’implication US en Irak et au dynamitage des initiatives pacifiques que l’Administration américaine a tenté de véhiculer pour régler le conflit arabo-israélien », a-t-il asséné.
Le locataire de Baabda a ainsi invité cette Administration « à prendre les mesures nécessaires pour empêcher que le projet pro-implantation soit adopté, ne serait-ce que pour éviter des conséquences catastrophiques que cela aurait sur les intérêts américains d’abord ». Soulignant que le sondage publié hier dans la presse et selon lequel 59 % d’Européens estiment qu’Israël est une menace pour la paix mondiale « ne (l’)étonne pas », il a estimé que les tentatives israéliennes visant à faire croire que c’est lui qui est agressé à chaque fois que les crimes du gouvernement Sharon sont condamnés sont « éhontées » et ressemblent à « du pur chantage ». « Il est grand temps que le monde entier cesse de céder à ce chantage », a-t-il conclu.
Quoi qu’il en soit, les audiences du chef de l’État se sont axées hier sur plusieurs sujets politiques, économiques, développementaux et diplomatiques. Ainsi, Émile Lahoud a d’abord reçu le ministre de l’Industrie, Élias Skaff, qui a indiqué à l’issue de son entretien avoir perçu chez son interlocuteur « une détermination ferme à redynamiser l’industrie libanaise et à faire en sorte qu’elle puisse prospérer ».
Le chef de l’État a également reçu l’ambassadeur allemand Guenter Kniess, avec lequel il a évoqué, bien évidemment, les relations bilatérales, ainsi que la situation régionale et les positions de Beyrouth et de Berlin vis-à-vis des derniers rebondissements. Il s’est ensuite entretenu avec le représentant de l’Unicef au Liban, venu lui faire ses adieux à l’occasion de la fin de sa mission au Liban.
Enfin, le président Lahoud a reçu le président du Congrès populaire libanais, Kamal Chatila, avec lequel il a évoqué bon nombre de sujets locaux.
Les plus commentés
Israël est en train de perdre, mais pas autant que les Palestiniens
Don de l'UE : après avoir déclaré la guerre à Mikati, les chrétiens proposent la paix ?
Retour des Syriens : Assad s'impose dans le débat