Baabda - Le chef de l’État a reçu Lecourtier et Samaha et inspecté les travaux d’entretien de la route de Dahr el-Baïdar Lahoud : Halte aux considérations sectaires et confessionnelles (photos)

Le président de la République, le général Émile Lahoud, a appelé hier les Libanais à élever le niveau de l’action politique au plan national global et à s’éloigner des objectifs qui cachent des motifs sectaires, confessionnels et partiels. Le Liban ne peut parachever sa renaissance si les personnalités politiques n’aspirent pas en priorité à la réalisation de l’intérêt national supérieur, a indiqué le chef de l’État dans le cadre de ses audiences au palais de Baabda.
Le président Lahoud a reçu une délégation du comité national présidée par l’avocat Amine Arissi, avec qui il a évoqué la situation politique sur le plan local et régional. « Il incombe de serrer les rangs sur la scène interne, de développer l’esprit patriotique et de consacrer l’appartenance nationale au vu de la gravité des circonstances régionales », a-t-il indiqué. Ainsi le Liban pourra-t-il puiser la force qui lui permettra de faire face à tout événement potentiel et développer une immunité protégeant les exploits réalisés sur le plan national au cours des dernières années, notamment la libération d’une grande partie du Liban-Sud de l’occupation israélienne, a poursuivi le général Lahoud.
Le Liban, qui a recouvré la santé, est à même de continuer à jouer un rôle exceptionnel au niveau des instances régionales et internationales, notamment lorsque la paix juste et globale, basée sur l’application des résolutions internationales, aura été réalisée, a-t-il ajouté. Et de souligner : « Il s’agit d’un pays porteur d’un message, comme l’a si bien dit le pape Jean-Paul II, un modèle unique de coexistence et d’interaction entre les cultures et les civilisations, dans leurs spécificités, leurs particularités et leurs différences. »
Le président Lahoud a par ailleurs exprimé son attachement à l’action pour la consécration de l’État de droit et la relance économique durant la dernière période de son mandat, de manière à ce que seuls le droit, la justice et la compétence constituent les normes de référence. « Les jeunes générations aspirent à l’édification d’un tel État, parce qu’elles ont vécu les temps de la guerre, du chaos et des batailles fratricides. Ils ont touché du doigt les dégâts causés par le recul du rôle de l’État et ses répercussions. Ces générations ont le droit de cueillir les fruits de leurs sacrifices et nul, quelle que soit sa position, n’a le droit de faillir devant la nécessité de jeter à nouveau les ponts entre l’État et ses fils », a-t-il indiqué.

Samaha et Lecourtier
Le président de la République a par ailleurs reçu le ministre de l’Information Michel Samaha, avec qui il a procédé à un tour d’horizon des derniers développements politiques sur la scène interne, et notamment la question de l’adoption du projet de budget 2004 en Conseil des ministres.
M. Samaha a ensuite tenu le président Lahoud au courant du plan d’action qu’il compte mettre en œuvre pour consacrer l’information libanaise à l’étranger, à la lumière de la décision du Conseil des ministres d’allouer trois milliards de livres dans le but notamment de contrer « les campagnes initiées par les médias internationaux dirigés par le sionisme mondial ».
Le chef de l’État a en outre reçu l’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, accompagné d’une délégation d’auteurs francophones participant au Salon « Lire en français et en musique », qui se tient actuellement au Biel. M. Lecourtier a mis l’accent sur l’importance de la francophonie au Liban, notamment par le biais du Salon, qui accueille un nombre important d’écrivains français, suisses, belges et libanais.
De son côté, le général Lahoud a insisté sur l’importance de l’organisation périodique du Salon, qui entraîne des répercussions positives au niveau de l’activité culturelle du pays. Il a également rendu hommage au rôle du Liban, lieu de rencontre naturel des penseurs et des intellectuels d’envergure internationale. Il a ensuite informé la délégation des positions du Liban concernant les développements sur la scène régionale.
Le chef de l’État a en outre accordé audience au coordinateur du Pnud, Yves de San, qui lui a remis la première copie du rapport sur le développement humain dans le monde arabe pour l’année 2003.
Il a ensuite reçu l’ambassadrice de Colombie au Liban, Mme Georgine el-Chaër de Mallat, avec qui il a évoqué les moyens de renforcer les relations bilatérales, notamment au niveau culturel. La diplomate a par ailleurs informé le général Lahoud de la volonté de l’ancien président colombien d’origine libanaise, Julio César Torbey, de faire une visite au Liban à partir de lundi prochain, visite durant laquelle il rencontrera les dirigeants libanais.
Il a également reçu le conseil d’administration de Solidere, présidé par M. Nasser Chamaa, en présence de MM. Nabil Boustany, Maher Beydoun, Basile Yared, Sami Nahas, Raffoul Sabbagha, Sarkis Demerdjian, Abdel Hafiz Mansour, Misbah Kanafani, Maher Daouk et Joseph Asseyli. La délégation a informé le président Lahoud des réalisations de Solidere, notamment en ce qui concerne la réhabilitation et la modernisation des ruelles du centre-ville. Elle a également remercié le chef de l’État pour son parrainage. M. Chamaa a précisé que le mouvement des investissements bat son plein au centre-ville, indiquant que la région compte désormais 116 restaurants. Suite à quoi le président de la République a rendu un hommage aux efforts accomplis par Solidere pour la reconstruction du centre-ville. Il s’est enfin entretenu avec le nouvel ambassadeur du Liban à Nicosie, Michel el-Khoury.

Inspection à Dahr el-Baïdar
Sur un tout autre plan, le chef de l’État a inspecté hier les travaux d’entretien de la route de Dahr el-Baïdar, endommagée l’hiver dernier par les intempéries. Sur le chantier, il a écouté les explications du directeur de l’entretien du ministère des Travaux, l’ingénieur Ahmed Hajjar. Le président Lahoud a mis l’accent sur la nécessité de rendre la route praticable avant l’hiver.