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Augmentation des frais de scolarité, refus d’accorder des rémunérations de stage... Les internes de sixième année de médecine de l’USJ en grève(photos)

Quelque soixante internes en sixième année de médecine à l’Université Saint-Joseph (USJ) ont investi hier, de 8h à 12h30, le hall de l’Hôtel-Dieu de France. Vêtus de la traditionnelle blouse blanche, ils refusaient de rejoindre les différents services de l’hôpital où ils effectuent leur stage. Ils estiment qu’ils sont victimes d’une injustice dans la mesure où ils paient près de 1 000 dollars de plus pour leur scolarité et ne perçoivent aucune rémunération pour les gardes qu’ils assurent tout au long du mois.

Les internes, auxquels se sont joints plusieurs étudiants de la faculté, ont été empêchés de quitter l’enceinte de l’hôpital et de s’adresser aux journalistes. La sécurité de l’hôpital a fermé les portes pour éviter un éventuel contact avec les médias. Et pourtant, les grévistes sont parvenus à faire entendre leur voix... à travers les barrières des portes.
« Nous déplorons l’augmentation des frais d’inscriptions d’autant que nous ne coûtons rien à la faculté, explique un des grévistes. Aucune modification n’a été apportée à notre enseignement en tant qu’étudiants de sixième année. Nous sommes en train de payer 60 crédits l’année, soit l’équivalent de 9 300 dollars, contre 8 300 l’an dernier, alors que les heures de cours n’ont pas augmenté. Au contraire, leur nombre est inférieur à celui de l’année passée. »
« De plus, nous sommes en train d’assurer des services gratuits, alors que partout dans le monde, les internes perçoivent des rémunérations à partir de la cinquième année d’étude, poursuit-il. Ce n’est qu’à partir de la septième année que nous commençons à être rétribués. »
Pourtant, ce problème ne date pas d’aujourd’hui. En effet, pour des raisons économiques, la direction de l’Hôtel-Dieu de France a arrêté, depuis environ cinq ans, de payer les internes de la sixième année.
Mais pourquoi n’avoir pas dialogué avec les directeurs ? « Nous avons entamé les discussions avec la direction de l’hôpital depuis près de quatre mois, rétorque un des étudiants. Mais en vain. » D’ailleurs, dans le communiqué qu’ils ont publié, les étudiants soulignent qu’ils ont eu un entretien avec le doyen de la faculté, le 10 octobre, durant lequel « ce dernier s’est montré très sensible à toutes nos revendications, y compris celles concernant le salaire et la baisse de la scolarité. Suite à sa promesse de plaider en notre faveur auprès du rectorat, la grève a été suspendue et les gardes ont repris. »
Notifiés dix jours plus tard qu’aucune baisse de la scolarité et qu’aucune rémunération des gardes n’étaient envisageables, les étudiants ont repris depuis une semaine le mouvement de grève des gardes, considérant qu’il s’agissait là de leur unique moyen de protestation. « Le conseil médical de l’hôpital s’est alors réuni et décidé de ne plus accepter les internes de sixième année dans les services de l’hôpital si le mouvement de grève n’est pas levé », poursuivent les étudiants.
À cela, s’ajoute le problème de la redéfinition de leur statut. Dans ce cadre, les étudiants réclament des gardes plus formatrices de façon à ce qu’ils soient sollicités en premier appel durant les gardes « comme cela a toujours été jusqu’en 2002 ». Ils demandent de même qu’ils soient mieux répartis dans les différents services, « sachant que les rotations répétées sont peu formatrices ».
Les étudiants rappellent, par ailleurs, que les discussions qu’ils ont eues avec les responsables ont abouti seulement à l’installation d’un système d’appel simultané qui permet à l’interne d’être présent avec le résident au chevet du malade, ce qui est susceptible de leur assurer une meilleure formation. « Même si ce système n’est en aucun cas équivalent à celui du premier appel, qui était en place jusqu’en 2002, les étudiants l’ont accepté », précisent les grévistes dans leur communiqué.
Comment réagissent les responsables de l’USJ et de l’Hôtel-Dieu à cette grève ? « Nous avons réglé les problèmes relatifs à la formation », explique le Dr Fernand Dagher, doyen de la faculté de médecine, à L’Orient-Le Jour. Et d’ajouter : « C’est regrettable que de futurs médecins se comportent de la sorte. Mais c’est l’âge. Nous allons essayer de poursuivre le dialogue. »
De son côté, le père Bruno Sion, vice-recteur de l’USJ et directeur de l’Hôtel-Dieu de France, a affirmé « qu’il n’y aura aucun changement concernant les scolarités ». En ce qui concerne les rémunérations de stage, il a remarqué que « l’administration est ouverte à des discussions dans une optique positive, en tenant compte des contraintes extérieures »...
Nada MERHI
Quelque soixante internes en sixième année de médecine à l’Université Saint-Joseph (USJ) ont investi hier, de 8h à 12h30, le hall de l’Hôtel-Dieu de France. Vêtus de la traditionnelle blouse blanche, ils refusaient de rejoindre les différents services de l’hôpital où ils effectuent leur stage. Ils estiment qu’ils sont victimes d’une injustice dans la mesure où ils...