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CORRESPONDANCE - L’art lyrique vous intimide-t-il ? Consultez le guide « Opera for Dummies », sans offense à votre QI (photo)

WASHINGTON – Irène MOSSALI

L’opéra c’est pour les gens snobs. C’est long, c’est ennuyeux. Les personnages mettent dix minutes pour mourir, il faut connaître une langue étrangère pour comprendre l’histoire, et l’histoire est grinçante, tirée par les cheveux. Les cantatrices sont grosses et affublées de casques à cornes. Il faut se mettre sur son trente et un pour aller à l’opéra….
Des stéréotypes, mais qui ont néanmoins cours. Pour convaincre le grand public du mal-fondé de ces arguments et pour lui révéler l’amateur d’art lyrique qui sommeille en chacun, la série des guides américains Dummies (pour dire idiot, pas très futé) a consacré à ce sujet l’une de ses publications. Son titre, Opera for Dummies. Loin d’elle l’idée d’insulter, par le biais de cette appellation, son lecteur.
Rappelons que cette série (entamée en 1991) se propose de répondre aux besoins de ceux qui veulent en savoir davantage sur des sujets qui ne leur sont pas très familiers. Et comme le chemin de la connaissance absolue est dur et que tout un chacun ne peut pas tout savoir, cette maison d’édition a voulu paver le chemin en lançant deux séries d’ouvrages englobant les centres d’intérêt du siècle. Plus de deux mille sujets, rédigés par des experts en la matière, ont été couverts, et plus de cent millions de copies de ces titres ont déjà été vendues.

25000 œuvres lyriques
répertoriées
Avec la popularité des Trois ténors qui sont même arrivés à remplir des stades entiers, l’art lyrique n’est plus un privilège pour happy few, mais il n’en garde pas moins un caractère intimidant pour beaucoup.
Alors Opera for Dummies a donné les trois coups sécurisants et rassurants. « Ne soyez pas impressionnés, peut-on lire dans les premières pages, par ces univers qui semblent plus grands que nature, où les hommes barbus donnent de la voix dans leurs toges flottantes et où les femmes sont enfouies dans leurs immenses robes sans que vous ne sachiez encore si elles sont mezzo-sopranos ou contraltos. Sans oublier les monstres mythiques qui hantent la scène. »
Alors, au fil des pages, on prend gentiment la main du novice et on le conduit dans les moindres dédales de la scène, des coulisses, de la fosse d’orchestre et de la salle. Une initiation claire, pas du tout prétentieuse, très riche en informations de tous genres et aussi teintée d’une pointe d’humour. L’illustration est faite de photos aussi bien que de caricatures. En lever de rideau, on parle des différents genres d’opéras (comique, tragique, bouffe) de la manière dont ils sont bâtis, des différentes modulations de la voix, de la distribution (solo, duo), des chœurs, des figurants, des intermèdes chorégraphiques, de la mise en scène.
On remonte à l’origine de l’opéra (en Grèce) puis son évolution et ses caractéristiques dans les pays où il a fleuri : de la Grèce à la Russie en passant par l’Italie, la France et l’Allemagne.
On s’arrête sur les œuvres les plus populaires. Le guide en cite une soixantaine : Aïda, Cosi fan tutte, Faust, Carmen, Mme Butterfly, etc. L’on apprend à ce sujet que sur les 25 000 opéras répertoriés par la Librairie du Congrès, seule une centaine est jouée de nos jours.
Et pour rester dans un climat de divertissement et non de travaux forcés, on aura droit de temps en temps à des récits de caprices de divas. Caprices qui remontent bien loin dans le temps. Ainsi, pour avoir refusé d’interpréter l’une des pièces de Haendel Otton, la prima donna Francesca Cuzzoni s’est vu pendre à une fenêtre par Haendel lui-même jusqu’à ce qu’elle ait accepté. Aujourd’hui, les lubies sont résolues plus en douceur.
Au bout des 358 pages de ce guide, faciles à lire et à consulter, et après avoir écouté le CD qui y est intégré (comportant des extraits de grandes œuvres), on ne doute plus qu’il n’est pas besoin d’être M. Untel ou Mme Unetelle pour mériter sa Nuit à l’opéra.
WASHINGTON – Irène MOSSALI L’opéra c’est pour les gens snobs. C’est long, c’est ennuyeux. Les personnages mettent dix minutes pour mourir, il faut connaître une langue étrangère pour comprendre l’histoire, et l’histoire est grinçante, tirée par les cheveux. Les cantatrices sont grosses et affublées de casques à cornes. Il faut se mettre sur son trente et un pour...