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Universités - Plaidoyer passionné du secrétaire général de l’USJ en faveur du bilinguisme Henri Awit dans l’Ordre national du Mérite français (photo)

Le secrétaire général de l’Université Saint-Joseph (USJ) et doyen de la faculté des sciences de l’éducation, Henri Awit, a été fait chevalier de l’Ordre national du Mérite français, au cours d’une cérémonie organisée à la Résidence des Pins. L’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, a choisi l’occasion du colloque international sur « le dialogue des cultures » pour remettre cette distinction honorifique à un homme qui a consacré sa vie à l’éducation, d’abord au poste de secrétaire général de l’USJ, à l’intersection de l’administratif et de l’académique, ensuite comme doyen de la faculté des sciences de l’éducation.
L’ancien ministre français Bernard Kouchner ainsi que de nombreuses personnalités participant au colloque de l’USJ ont assisté à la cérémonie, ainsi que les ministres Michel Samaha (Information) et Bahige Tabbarah (ministre d’État), le député Boutros Harb et l’ancien député Camille Ziadé, Mgr Roland Aboujaoudé, représentant le patriarche maronite, le père Chamussy, nouveau recteur de l’USJ, et un certain nombre d’amis et de parents.
La cérémonie a été l’occasion pour Henri Awit de parler de sa vocation d’éducateur, à la croisée de la francophonie et de l’arabophonie. « Né dans un milieu essentiellement arabophone, j’ai grandi au sein d’une famille qui compte parmi ses membres des écrivains et des poètes d’expression arabe, a dit Henri Awit. L’amour de la langue et des lettres arabes était pour ainsi dire imprimé dans mes gènes. Scellée dès la prime enfance, notre alliance n’a fait que s’affermir au fil des années, et c’est donc tout naturellement que j’ai choisi d’étudier cette discipline, puis de l’enseigner. Mais c’est par le français, à l’Université Saint-Joseph, que j’ai appris à mieux connaître l’arabe et à me mettre au service de sa promotion d’une manière plus efficace.
« J’ai eu la chance de fréquenter de grandes figures de l’orientalisme français moderne (...). Comme eux, je pense qu’une langue, qu’une culture ne se développent que dans le dialogue avec d’autres langues, avec d’autres cultures (...).
« Je dois au père Michel Allard d’avoir compris que le rapport aux langues est toujours délicat et que la question des langues et des choix linguistiques est au Liban un problème complexe, dont il serait naïf et imprudent d’ignorer les implications religieuses, culturelles et politiques. À sa suite, je formule un appel pressant en faveur de la formation d’enseignants de l’arabe qui soient réellement bilingues (...).
« Oui, c’est par la langue française, à l’école d’arabisants français, que mon rapport à ma langue maternelle, du stade affectif et émotionnel, accédait à l’ordre du rationnel. Pendant plus de trente ans, plus spécialement à l’Institut de lettres orientales, je me suis efforcé de faire bénéficier mes étudiants, venus de toutes les régions du Liban et des quatre coins du monde arabe, de la contribution de mes maîtres. Tantôt à travers le miroir du français, tantôt grâce à la rigueur de ses méthodes d’analyse critique, je les ai aidés à découvrir les structures spécifiques de leur langue, les richesses inouïes de son lexique, son étonnante aptitude à accueillir les apports de la modernité, son génie propre et la vision originale qu’elle révèle de l’homme et du monde. Je crois être ainsi demeuré fidèle aux options linguistiques de l’Université Saint-Joseph, tracées depuis sa fondation et clairement exprimées dans sa charte, en œuvrant à la promotion conjointe de la langue arabe et de la langue française, telles qu’elles sont assumées par l’identité culturelle libanaise... »
Le secrétaire général de l’Université Saint-Joseph (USJ) et doyen de la faculté des sciences de l’éducation, Henri Awit, a été fait chevalier de l’Ordre national du Mérite français, au cours d’une cérémonie organisée à la Résidence des Pins. L’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, a choisi l’occasion du colloque international sur « le dialogue des...