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Inauguration - Célébration placée sous le patronage du Premier ministre La rue Monnot rénovée et rouverte au trafic

Après plus d’un an de travaux d’infrastructure qui ont requis sa fermeture au trafic, la rue Monnot, rénovée, a été inaugurée hier sous le patronage du Premier ministre Rafic Hariri, qui a fait un bref passage sur les lieux, avant de se rendre au Conseil des ministres. Pavé, réverbères à l’ancienne et infrastructure rénovée sont le résultat de ces nombreux mois de travaux, sans que la rue ne soit devenue piétonne pour autant, à la demande des habitants.
Selon les informations du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), qui était chargé de ces travaux ainsi que de tous ceux qui se déroulent dans la capitale, la rue Monnot est de 620 mètres de long. Une rénovation complète de l’infrastructure y a été opérée : des canalisations d’évacuation d’eau de pluie, des réseaux d’égouts, des canalisations d’eau potable, des réseaux électriques souterrains et aériens, le remplacement de l’asphalte par du pavé, la réhabilitation des trottoirs, le reboisement de la rue... Le budget était de 1300 000 dollars, financé à 90 % par un prêt du Fonds arabe pour le développement économique et social et à 10 % par l’État libanais.
Le retard a été dû, selon certaines sources, au fait que les excavations ont révélé des canalisations d’eau potable dans un tel état de vétusté qu’il a fallu entamer tout un nouveau processus pour les remplacer. Selon d’autres sources, M. Hariri cherchait à retarder intentionnellement les travaux dans cette rue, connue pour ses pubs, afin de privilégier le centre-ville tout proche. C’est cette accusation que le député Michel Pharaon, qui représentait hier le président du Conseil des ministres à la cérémonie, a catégoriquement réfutée en qualifiant la fin des travaux de « réalisation majeure ». Une célébration qui a eu lieu en plein air en présence de nombreux députés et personnalités, et au cours de laquelle des écussons ont été offerts à MM. Hariri et Pharaon, ainsi qu’à Jamal Itani, président du CDR, Yacoub Sarraf, mohafez de Beyrouth, Abdel Menhem Ariss, président du conseil municipal de la capitale, Jamil Taleb, ingénieur, et Riad el-Assaad, l’entrepreneur qui a exécuté les travaux.
« La fin des travaux de la rue Monnot est une réponse à tous ceux qui ont insinué que ce projet était dirigé contre la rue, ses habitants et ses institutions », a affirmé M. Pharaon, qui a rendu un vibrant hommage au Premier ministre. « Aujourd’hui, le quartier Monnot possède une infrastructure moderne », a-t-il ajouté.
Pour sa part, M. Ariss a assuré que « la réhabilitation du secteur a été réalisée selon les critères mondiaux ». Quant à M. Itani, il a prononcé un mot improvisé dans lequel il s’est excusé auprès des habitants et des commerçants de la rue pour le temps mis à réaliser les travaux, soutenant que « les causes du retard étaient indépendantes de notre volonté ».

Sécurité, musique et mœurs
M. Pharaon a soulevé un autre problème qui est au centre des préoccupations des habitants du quartier, celui de « la sécurité la nuit et de la musique tonitruante qui se dégage de certains établissements ». « Nous promettons de trouver une solution très prochaine à ces sources d’ennui, a-t-il assuré. Nous envisageons de créer un poste de police dans la rue, et de prendre des mesures contre les restaurants qui ne respectent pas le droit des habitants au repos. »
Cette question est importante aux yeux de nombreux habitants de la rue qui ont signé une pétition en ce sens. « Les améliorations au niveau de l’infrastructure sont une bonne nouvelle, a estimé Ziad el-Hajj, du comité des habitants de Monnot, mais le principal problème reste celui de la sécurité et de la musique qui nous dérange jusque chez nous. Nous ne sommes pas ici pour applaudir aux discours des responsables mais pour soulever ce problème. » Plusieurs habitants réunis sur place ont cité des histoires de drogue, de bruits insupportables, de mœurs légères... tout en soutenant que « l’action des forces de l’ordre n’est pas des plus efficaces ». « Tout ce que nous exigeons, c’est que le secteur touristique dans cette rue soit organisé », précise l’un d’eux.
Répondant à ces affirmations, Michel Nasr, moukhtar d’Achrafié et président du comité des restaurateurs de Monnot, assure que « seuls trois au quatre pubs sont irrespectueux des normes en vigueur, alors qu’il y en a une centaine dans le quartier ». « Nous poursuivons nos contacts avec eux et, s’ils ne se conforment pas aux règles, des mesures seront prises contre eux », a-t-il ajouté. « Nous sommes favorables à l’organisation du quartier, pas à la fermeture d’établissements qui sont une source de revenus pour des dizaines de familles. » Pour sa part, Charbel Ghosn, propriétaire d’un pub à Monnot, a réfuté les rumeurs sur certaines mœurs, soutenant qu’il s’agissait simplement de « jeunes qui s’expriment à voix haute ». Il s’est étonné que « les propriétaires de pubs et de restaurants n’aient pas été invités à participer à l’inauguration de la rue ».

Suzanne BAAKLINI
Après plus d’un an de travaux d’infrastructure qui ont requis sa fermeture au trafic, la rue Monnot, rénovée, a été inaugurée hier sous le patronage du Premier ministre Rafic Hariri, qui a fait un bref passage sur les lieux, avant de se rendre au Conseil des ministres. Pavé, réverbères à l’ancienne et infrastructure rénovée sont le résultat de ces nombreux mois de...