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Communautés - Le patriarche maronite s’entretient avec les responsables des organisations internationales Sfeir dénonce à Genève la répression des libertés « qui pousse les jeunes à émigrer »

GENèVE, de notre envoyé spécial Habib CHLOUK
Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a dénoncé la situation des droits de l’homme au Liban, et d’une manière générale dans les pays du Moyen-Orient, soulignant que la répression des libertés pousse la jeunesse du pays à émigrer. Le cardinal Sfeir a tenu des propos en ce sens lors d’une rencontre à Genève avec les responsables de l’Organisation des droits de l’homme relevant des Nations unies.
C’est en début de matinée, vers 9h (10h heure à Beyrouth), que le patriarche maronite s’est rendu au siège de l’Organisation des droits de l’homme de l’Onu où il a été reçu par l’adjoint du président de l’organisation, Bertrand Ramcharam. Au cours de l’entretien, qui a duré près de 45 minutes, Mgr Sfeir a déploré l’attentat perpétré en août dernier contre les bureaux de l’Onu à Bagdad, qui avait coûté la vie à Sergio Demillo, représentant personnel en Irak du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan.
Le cardinal Sfeir a ensuite évoqué la situation des droits de l’homme au Liban. Il a dénoncé sur ce plan les arrestations, l’interdiction des manifestations et la répression des libertés dans le pays. Il a souligné à cet égard que les jeunes sont désabusés face au climat politique ambiant, ce qui pousse un grand nombre d’entre eux à émigrer. Le patriarche maronite a, d’autre part, dressé un tableau succinct de l’histoire du Liban et du pluralisme qui caractérise la société libanaise. Il a mis l’accent sur la liberté de croyance religieuse dont jouissent toutes les communautés. « Le Liban sans liberté et sans pluralisme n’est pas le Liban », a-t-il déclaré.

Au siège du HCR
Le cardinal Sfeir a ensuite rendu visite au siège du Haut-Commissariat des réfugiés (HCR). Il a été accuelli par l’adjoint du président de cet organisme, Kamel Mourjane (de nationalité tunisienne). Après un mot de bienvenue du responsable onusien, le patriarche maronite a fait état de la présence de près d’un demi million de réfugiés palestiniens au Liban, « ce qui provoque un déséquilibre démographique dans un pays où la densité de population est l’une des plus élevées au monde ». « Les Libanais de toutes les communautés sont opposés à l’implantation pour des raisons démographiques d’abord, et parce que les Palestiniens sont en droit de regagner leurs foyers et leur terre ». Mgr Sfeir a, par ailleurs, souligné que les Palestiniens jouissent de droits civiques au Liban. « La question de l’emploi est un autre problème, a-t-il précisé, dans la mesure où les possibilités de travail sont limitées pour les Libanais eux-mêmes, de sorte qu’un grand nombre d’entre eux sont contraints d’émigrer. »
En fin de matinée (vers midi, heure de Beyrouth), le patriarche Sfeir a conféré avec les responsables du Conseil œcuménique des Églises avec qui il a examiné les rapports entre le Conseil et l’Église maronite.

Messe à Genève
Dans la soirée de lundi, Mgr Sfeir avait célébré une messe solennelle à l’église Saint-Joseph de Genève. Il était assisté de l’évêque de Genève, Mgr Pierre Farin. L’ambassadeur du Liban à Berne, Samir Hobeika, et le chargé d’affaires libanais auprès des organisations internationales, Johnny Ibrahim, ont notamment assisté à la cérémonie religieuse.
En fin de soirée, lundi, la communauté libanaise à Genève a donné un dîner en l’honneur du patriarche maronite. Plus de 300 personnalités libanaises et suisses étaient conviées à ce dîner au cours duquel l’ambassadeur Hobeika a prononcé un court discours dans lequel il a mis l’accent sur le rôle joué par le cardinal Sfeir à l’échelle nationale. Mgr Sfeir a ensuite pris la parole pour souligner que de nombreux Libanais qu’il a rencontrés au cours de son séjour lui avaient confié qu’ils souhaitaient retourner au Liban mais qu’ils ne pouvaient le faire en raison de la conjoncture actuelle. « La situation ne restera pas ce qu’elle est aujourd’hui et tout changera », a-t-il affirmé.
GENèVE, de notre envoyé spécial Habib CHLOUKLe patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a dénoncé la situation des droits de l’homme au Liban, et d’une manière générale dans les pays du Moyen-Orient, soulignant que la répression des libertés pousse la jeunesse du pays à émigrer. Le cardinal Sfeir a tenu des propos en ce sens lors d’une rencontre à Genève...