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PARLEMENT - Création d’un organisme de la technologie et de l’informatique La Chambre renouvelle le mandat de ses commissions

En dépit de la remarque que le chef du gouvernement, Rafic Hariri, leur avait faite jeudi dernier en Conseil des ministres, au sujet de leur absentéisme, neuf ministres seulement ont assisté à la réunion parlementaire consacrée à l’élection des commissions parlementaires.
Suivant une tradition instituée depuis quelques années déjà, dans le principal but de ne pas toucher au subtil dosage politique des commissions, concocté dès que la Chambre est élue, le Parlement a opté pour la continuité, se contentant de changements mineurs, commandés par la volonté d’un nombre limité de députés de se retirer de certaines commissions.
Ainsi, Walid Joumblatt et Jean Oghassapian sont remplacés par Ghassan Moukheiber et Henri Hélou à la commission de l’Environnement, Élie Aoun prend la place d’Oussama Saad à la commission de la Jeunesse et des Sports, et Nasser Kandil prend celle de Mohammed Hajjar. Aux Travaux publics, Georges Frem et Henri Hélou remplacent Samir Azar et Ghassan Achkar.
La Chambre a en outre créé une nouvelle commission de l’Informatique dont la présidence a été confiée à Mme Ghounwa Jalloul. M. Georges Kassarji a été désigné par le président de la Chambre, Nabih Berry, pour en être le rapporteur. L’initiative du chef du Parlement fait suite aux vives protestations du député du Zahlé, qui dénonçait « le clientélisme régissant la composition des commissions et lésant la communauté arménienne ». « Pas un seul Arménien n’est président ou rapporteur d’une commission », s’indigne-t-il, entraînant une vive réaction de M. Berry. Le président de la Chambre affirme ne pas tolérer ce genre de propos, soulignant que « tout en tenant compte de la situation politique dans le pays, l’Assemblée n’a jamais eu recours au clientélisme ». Il n’en demeure pas moins que M. Kassarji maintient sa position et menace de se retirer des commissions, mais le président de la Chambre ne lui prête aucune attention et règle le problème en nommant le député à la commission de l’Informatique.
Entre-temps, M. Berry s’engage aussi dans un débat avec M. Hussein Husseini sur l’opportunité de procéder à l’élection des membres des commissions – souhaitée par le député de Baalbeck-Hermel –, sachant qu’aucun député n’a exprimé le souhait de faire partie d’une commission.
Il en profite pour tancer, sans les nommer, les parlementaires qui n’assistent pas aux réunions des commissions, affirmant que cet absentéisme entrave le travail de la Chambre. Il promet, au cas où il se poursuivrait, de divulguer les noms des absents. « Sur les 17 députés que compte la commission des Travaux publics, six n’ont jamais assisté à ses réunions », fait-il valoir, après avoir consulté un document posé devant lui.
Le président reconduit de l’Agriculture et du Tourisme, Hussein Hajj Hassan, soulève un autre problème : sa commission, qui tient une à deux réunions par semaine, n’a jamais eu l’occasion d’examiner un projet de loi sur l’agriculture. Tous les textes qui lui sont envoyés portent sur des accords de coopération économique avec l’étranger, se plaint-il, déplorant avec véhémence le manque d’intérêt que le gouvernement accorde au secteur de l’agriculture.

Bureau inchangé
Tout comme les commissions, le bureau de la Chambre reste le même. Il est formé de deux secrétaires généraux, Ayman Choucair et Farid el-Khazen, et de trois commissaires, Antoine Haddad, Abdel Rahman Abdel Rahman et Serge Ter Sarkissian.
M. Berry a du mal à gérer la séance, les députés étant davantage occupés par leurs conversations bilatérales que par le déroulement de la réunion. « Heureusement qu’il n’y a pas d’élections. Ghassan, assieds-toi, et vous, un peu de silence », dit-il à l’adresse des ministres Michel Moussa, Karam Karam, et Abdel Rahman Abdel Rahman. « Mais qu’est-ce qui vous prend aujourd’hui ? »
Il arrive tant bien que mal à organiser l’élection-nomination des neuf membres de la commission de l’Informatique et de la Technologie. Onze députés souhaitent en faire partie mais M. Berry demande à deux d’entre eux de renoncer à présenter leur candidature pour ne pas avoir à procéder à une élection. Ce sont MM. Ghassan Achkar et Farès Souaïd qui se sacrifient.
M. Berry a presque autant de mal à convaincre les parlementaires de l’opportunité d’un amendement des articles 73, 135, 136, et 21 du règlement intérieur de la Chambre, qui précisent le temps de parole imparti aux députés lors des différentes réunions parlementaires, ainsi que la fréquence des débats de politique générale. L’objectif de ces modifications est de permettre à la Chambre, s’évertue à expliquer M. Berry, d’organiser le plus souvent possible des séances consacrées aux questions parlementaires et aux interpellations, ainsi qu’à un débat de politique générale. La proposition du président de la Chambre de fixer à une heure et demie la durée de toute intervention exprimée au nom d’un bloc parlementaire soulève une vague de protestations qui s’articulent autour de deux points précis : il n’est pas permis de limiter dans le temps, le discours d’un député ou de considérer que les prises de position ne concernent que les blocs alors que des députés ont des points de vue personnels à exprimer.
M. Fattouche est également opposé au temps de parole fixé lors des séances consacrées aux questions et aux interpellations : 10 minutes pour l’auteur de la question parlementaire ainsi que pour le ministre qui doit répondre ; un quart d’heure pour l’auteur d’une interpellation et pour le ministre qui doit répondre, et cinq minutes pour chacun des autres députés qui doivent prendre la parole. Mais en dépit du débat que ce point soulève – de nombreux parlementaires souhaitent que leurs interventions ne soient pas limitées dans le temps –, l’amendement est voté, contrairement à celui qui fixe une heure et demie au discours prononcé au nom d’un bloc.
La Chambre vote une autre proposition d’amendement dont l’importance réside, sur le plan théorique, dans le fait qu’elle permet au Parlement d’exercer un meilleur contrôle sur l’action de l’Exécutif. Sur le plan pratique, elle permettra surtout aux députés de se défouler.
Un autre amendement préconise qu’un député ne peut pas être membre de deux commissions à la fois, sauf si la troisième est celle des droits de l’homme, de l’enfant et de la femme, de la technologie et de l’informatique.
En dépit de la remarque que le chef du gouvernement, Rafic Hariri, leur avait faite jeudi dernier en Conseil des ministres, au sujet de leur absentéisme, neuf ministres seulement ont assisté à la réunion parlementaire consacrée à l’élection des commissions parlementaires.Suivant une tradition instituée depuis quelques années déjà, dans le principal but de ne pas toucher...