Mascarade

D’aucuns tolèrent l’hypocrisie en politique. Mais peut-on l’admettre quand l’intelligence de l’opinion publique s’en trouve insultée ?
Sur les huit partis qui ont proclamé hier leur appui à la grève générale de jeudi, quatre sont représentés au sein du gouvernement, cible de leurs critiques acerbes : Amal, le PSP, le PSNS et les Kataëb. Si les ministres membres de ces partis croient sincèrement que la politique économique de ce cabinet conduit la CNSS et le pays à la faillite, qu’attendent-ils donc pour en démissionner ou au moins en boycotter les réunions ? Le projet de budget concocté par le ministre Fouad Siniora est-il donc si sacré qu’on ne puisse en réclamer la modification ou même la révision totale ?
Mais il est vrai que la plupart des dirigeants libanais n’ont aucun problème à se trouver partout à la fois : au gouvernement, dans l’opposition et dans la rue. Ils exploitent sans état d’âme leur don d’ubiquité et ne se lassent jamais de leur schizophrénie politique.
José Jamhouri