Baabda - Les ministres de la Justice et de l’Énergie et de l’Eau reçus par Lahoud Tabbarah promet d’accélérer les dossiers qui traînent, Hmayed s’active pour le fuel et le gaz koweïtiens

Le chef de l’État a consacré l’essentiel de ses audiences d’hier à des tours d’horizon de la situation locale, des différents dossiers de l’heure dans plusieurs ministères, ainsi que des derniers développements dans la région et dans le monde.
Il a d’abord reçu le ministre de la Justice, Bahige Tabbarah, qui l’a informé des résultats de la conférence des ministres arabes de la Justice qui a clos récemment ses travaux à Alger. Les entretiens que Bahige Tabbarah a eus en marge des travaux, tant avec ses homologues arabes qu’avec les responsables algériens, ont aussi été évoqués. La conférence ministérielle a ainsi adopté plusieurs résolutions, toutes basées sur la nécessité d’optimiser la coordiantion entre les ministères arabes de la Justice ; elle a également condamné l’agression israélienne à l’encontre de la Syrie, qu’elle a qualifiée de violation flagrante de la légalité internationale. Sur le plan local, Bahige Tabbarah a indiqué que son ministère, en collaboration avec le Conseil supérieur de la magistrature, était sur le point d’adopter toute une série de mesures visant à redynamiser le travail judiciaire et à accélérer le règlement des dossiers en cours, et qui traînent depuis des lustres.
Le locataire de Baabda a ensuite reçu le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Ayoub Hmayed, qui l’a informé de sa récente visite en Italie, au cours de laquelle il a rencontré plusieurs responsables de la péninsule pour évoquer les nombreux protocoles d’accords signés entre Beyrouth et Rome et toujours pas appliqués. Exemples : la reconversion au gaz de la centrale de Zouk ; la remise sur le tapis d’un prêt de 26 millions de dollars sur 35 ans avec un taux d’intérêt à 0,5 % ; des projets hydrauliques et d’autres portant sur l’écoulement des eaux usées. Ayoub Hmayed se rendra en outre à Damas, dimanche et lundi, où il s’emploiera à redynamiser, avec les ministres syriens de l’Électricité, du Pétrole et de l’Irrigation, les accords de coopération bilatérale. Il essaiera même de revenir avec des propositions concernant l’achat de fuel et de gaz.
Ayoub Hmayed a également évoqué avec le chef de l’État le suivi des résolutions prises en Conseil des ministres concernant le secteur de l’électricité : importation du fuel et du gaz koweïtiens, après que le Koweït eut éclairci, à la demande de Beyrouth, quelques points toujours un peu nébuleux. Le ministre a ajouté que la commission des lois a fini de commenter et d’annoter le projet, et que tout allait être présenté au cours des prochaines réunions des Trente.
Le ministre d’État, Talal Arslane, s’est ensuite entretenu avec le président Lahoud. Les deux hommes ont abordé le projet du budget 2004, et « la nécessité d’y inclure un soin particulier aux dossiers sociaux, agricoles et de la santé publique, sans compter des crédits supplémentaires pour le retour des déplacés ». Talal Arslane a tenu également à rappeler qu’« il est indispensable aujourd’hui de consolider l’unité nationale et de parler d’une seule voix », tout en rendant hommage à Émile Lahoud pour ses prises de position répétées en ce sens.
Le président du Conseil supérieur de la discipline, Michel Tabet, a ensuite été reçu par le chef de l’État, puis c’était au tour, successivement, du directeur des services de renseignements de l’armée, Raymond Azar, du commandant en chef de la gendarmerie, Saïd Eid, puis de la présidente de HelpLebanon, Liliane Tyan, qu’accompagnaient Raymond Audi, Antoine Wakim et Rosette Gharzouzi. La délégation a détaillé au chef de l’État les dernières réalisations de l’association – à l’instar de la « Colline aux hirondelles », à Karm el-Zeitoun, qu’Émile Lahoud a inspectée mardi dernier –, en insistant sur celles à venir, qui métamorphoseront les façades d’une très grande partie des quartiers de Beyrouth. Le chef de l’État a chaleureusement félicité Liliane Tyan et les sponsors de HelpLebanon pour tout ce qu’ils ont déjà fait – et pout tout ce qui reste à faire.
Enfin, le chef de l’État a reçu le président de la commission de modernisation des lois, l’ancien député Auguste Bakhos, avec lequel il a notamment évoqué la législation concernant les biens-fonds terrestres, fluviaux et maritimes. Pour l’ancien parlementaire, le Trésor public pourrait voir tomber dans son escarcelle près de 700 milliards de livres libanaises, résultat des amendes dont devraient écoper les contrevenants.