Rechercher
Rechercher

Actualités

Sfeir réitère son appel à l’arrêt de l’ingérence syrienne dans les affaires du Liban

BRUXELLES et ROME, de notre correspondant Habib CHLOUK
Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a insisté hier sur l’importance du dialogue, que ce soit entre l’Est et l’Ouest, ou, surtout, entre le Liban et la Syrie. À ce sujet, il a rappelé encore une fois la nécessité de mettre un terme « à l’ingérence syrienne dans les affaires internes libanaises ». Le chef de l’Église maronite a également abordé la notion de démocratie, indiquant qu’au Liban, « elle était privilégiée par rapport à l’entourage arabe », s’arrêtant sur la coexistence à la libanaise, pour assurer que, dans le pays du Cèdre, « les chrétiens et les musulmans vivent les uns avec les autres et pas les uns chez les autres, comme cela se passe pour certaines minorités dans quelques pays du Proche-Orient ».
Mgr Sfeir a entamé hier son escale italienne, après la France et la Belgique, pour assister aux cérémonies marquant le vingt-cinquième anniversaire du pontificat de Jean-Paul II. Le patriarche maronite sera d’ailleurs l’un des cinq cardinaux à prononcer une allocution demain vendredi ; il s’entretiendra en outre avec le Saint-Père, ainsi qu’avec de hauts responsables du Vatican, parmi lesquels NN.SS. Ratzinger, Lustiger, Trujillo et Dias. Il participera à la messe de béatification de Mère Teresa, au récital qui sera donné au couvent Saint-Antoine des pères mariamites samedi soir, puis à une messe en l’église du couvent à l’occasion de sa restauration. Il sera également l’hôte à dîner de l’ambassadeur de France près le Saint-Siège et déjeunera en compagnie de plusieurs cardinaux à la table de Jean-Paul II.
Mgr Sfeir est arrivé dans la nuit de mardi à mercredi dans la capitale italienne, où il a été accueilli à l’aéroport de Rome Fiumicino par, entre autres, l’ambassadeur du Liban Fouad Aoun et le consul général Henri Kastoun. Un déjeuner a été donné en son honneur hier au Collège maronite de la Via Veneto, auquel participaient plusieurs dignitaires religieux libanais, ainsi que les députés Nehmetallah Abi-Nasr, Abbas Hachem et Mohammed Safadi.
Sauf que c’était à Bruxelles, la veille, que le patriarche maronite s’était exprimé, au cours d’une conférence qu’il a donnée à l’Université de Louvain, en présence d’un grand nombre d’enseignants et d’étudiants, ainsi que du recteur, Marcel Crochet. Dans son allocution, Mgr Sfeir a commencé par évoquer les attentats du 11 septembre, qui ont montré à quel point « personne n’est à l’abri des catastrophes ». Il s’est ensuite arrêté sur la situation au Liban, « que le pape a qualifié de pays-message, un pays qui est né non pas par le biais d’une force qui l’a imposé, mais comme le fruit de l’histoire et de la géographie », rappelant que c’est grâce à son littoral que le Liban et les Libanais ont pu s’ouvrir au monde et rester en contact avec l’Occident et ses cultures.
« Les chrétiens et les musulmans vivent les uns avec les autres et non pas les uns chez les autres, comme cela se passe pour certaines minorités dans quelques pays du Proche-Orient, dont les membres ressentent avec amertume que leur citoyenneté est une citoyenneté de seconde classe. C’est grâce à cette diversité culturelle et religieuse que les Libanais parlent trois langues – l’arabe, le français et l’anglais –, et que le Liban est le centre de gravité de l’interaction entre les communautés et les cultures », a dit le patriarche. Qui a rappelé une fois de plus un article écrit par Georges Duhamel en 1947 dans les colonnes du Figaro – un article dans lequel l’écrivain a assuré que « les mots de Kipling – l’Orient c’est l’Orient, et l’Occident c’est l’Occident, ces deux mondes ne peuvent pas se rencontrer – sont faux. Pour preuve : le voyageur qui connaît bien la société libanaise se rend compte à quel point Kipling s’est leurré ».
Enfin, Mgr Sfeir a déclaré devant le parterre d’universitaires à Bruxelles que le système politique libanais « est basé – au moins dans les textes – sur le droit et les libertés politiques, sur le pluralisme, le parlementarisme, l’indépendance du pouvoir judiciaire et, en économie, sur le libéralisme ».
BRUXELLES et ROME, de notre correspondant Habib CHLOUKLe patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a insisté hier sur l’importance du dialogue, que ce soit entre l’Est et l’Ouest, ou, surtout, entre le Liban et la Syrie. À ce sujet, il a rappelé encore une fois la nécessité de mettre un terme « à l’ingérence syrienne dans les affaires internes libanaises ». Le chef de...