Vie politique - « Le peuple palestinien est victime de la pire espèce de terrorisme », affirme le président de la République Lahoud appelle l’OCI à adopter une position unie face aux événements régionaux

Le président de la République, le général Émile Lahoud, a appelé hier l’Organisation de la conférence islamique (OCI), dont le sommet débute aujourd’hui à Putrajaya (Malaisie), à adopter une position unie face aux développements actuels au Proche-Orient, notamment en ce qui concerne le conflit israélo-arabe et la situation en Irak.
Dans un communiqué publié par la présidence de la République, le chef de l’État a estimé que toute solution à la crise irakienne devrait respecter l’indépendance, l’unité et la souveraineté du pays ainsi que le droit du peuple irakien à élire ses représentants. Il a par ailleurs appelé l’Onu, en tant que référence internationale, à assumer ses responsabilités en parrainant la période transitoire pour ramener la sécurité et la stabilité sur le territoire irakien.
« Les dangers qui guettent les deux mondes arabe et islamique sont ceux qui menacent tous les pays, aujourd’hui et à l’avenir », a indiqué le général Lahoud. « Par ailleurs, Israël mène une campagne visant à nuire à la réputation du monde arabo-islamique, auquel il cherche à coller l’étiquette de terroriste pour justifier sa poursuite de l’occupation des terres arabes dans le Golan, en Palestine et au Liban-Sud et pour détourner les regards de ses crimes quotidiens à l’encontre du peuple palestinien », lequel « est victime de la pire espèce de terrorisme, de ségrégation raciale et de violation de ses droits humains les plus fondamentaux, alors que les États du monde capables de prendre position font preuve de désintérêt, voire même parfois de partialité en faveur des agresseurs et des occupants », a-t-il poursuivi.
Un front uni « constitue la seule garantie de solution face à cette attaque », a souligné le général Lahoud. « Sinon, la dispersion des rangs aura pour effet la défaite de tous sans exception », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le président de la République a reçu, dans le cadre de ses audiences, une délégation de la communauté arménienne catholique au Liban, qui l’a informé de sa volonté d’organiser une cérémonie, le 4 mars 2004, en hommage à l’ancien patriarche de la communauté, Jean-Pierre XVIII Kasparian, à l’occasion du cinquantenaire de son ordination, du dix-septième anniversaire de son élection à la tête du patriarcat et en signe de reconnaissance pour ses services rendus au Liban.
Le général Lahoud a ensuite évoqué des questions relatives aux affaires de la communauté avec la délégation.
Il a successivement accordé audience au procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, et au directeur général de la Sûreté de l’État, le général Édouard Mansour.

Délégation de la mutuelle
de la santé
Au plan social, le chef de l’État, qui a reçu une délégation de la Fédération des mutuelles de la santé au Liban conduite par M. Ghassan Daou et comprenant des personnalités syndicales arabes et internationales, a mis l’accent sur l’importance de la mutuelle de la santé, qu’il a qualifiée de « question de l’heure, compte tenu des circonstances que vit le citoyen libanais en raison de la situation économique insoutenable ».
Le président Lahoud a rendu hommage aux efforts déployés par les caisses de la mutuelle de la santé au Liban. « Nous sommes convaincus du fait que l’État ne peut remplir seul sa mission au niveau de la santé et des soins hospitaliers, ce qui rend nécessaire une coordination avec les instances de la société civile et de la mutuelle. Toutefois, cela ne décharge pas l’État de ses responsabilités, notamment au niveau de la santé, domaine qui doit continuer à faire partie de ses priorités », a-t-il affirmé devant la délégation.
M. Daou a remis au président de la République les résolutions du troisième congrès national de la fédération, qui s’est tenu à l’Escwa sous le parrainage du chef de l’État, en faveur, entre autres, de l’adoption d’une politique globale de la santé qui garantirait le minimum de couverture et de protection médicale à tous les citoyens et la baisse des prix des médicaments.