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« Les droits de l’homme ne sont pas totalement respectés au Liban », souligne le patriarche maronite

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a souligné hier que les droits de l’homme ne sont pas « totalement » respectés au Liban. « Les arrestations et la répression des manifestations en sont la preuve », a-t-il précisé.
Le cardinal Sfeir a tenu ces propos au cours de la visite qu’il a effectuée hier au siège du Parlement européen, à Strasbourg. C’est en fin de matinée que le patriarche maronite a été reçu à l’entrée du Parlement par M. Jean-Jacques Fritz, représentant le président du Parlement européen, Pat Cox. Deux grands drapeaux libanais et européen ornaient, pour l’occasion, la salle de réunions. Au début de la rencontre, M. Fritz a transmis à Mgr Sfeir les excuses de M. Cox pour son absence due à des réunions tenues à Bruxelles. Après avoir souligné que « c’est un grand honneur » pour le Parlement européen d’accueillir le patriarche maronite, M. Fritz a remis au cardinal Sfeir la médaille du Parlement.
Le patriarche maronite a ensuite pris la parole pour dresser un tableau succinct de la situation sur la scène libanaise. « Le Liban, a-t-il notamment déclaré, est un pays démocratique, même si la démocratie est préfabriquée chez nous. Malheureusement, les droits de l’homme ne sont pas totalement respectés. Preuve en est les arrestations et la répression des manifestations. Sans compter qu’il existe des prisonniers détenus en Israël, d’aucuns affirment que des prisonniers (libanais) sont encore détenus en Syrie. Leurs parents s’en réfèrent à nous et ils ne parviennent pas à obtenir une réponse à leur cas. »
Prenant à son tour la parole, M. Fritz a déclaré : « Nous sommes parfaitement conscients du rôle sage et lucide que vous assumez. Du fait des amitiés et du respect dont vous bénéficiez à l’intérieur comme à l’extérieur de votre pays, nous comptons beaucoup sur vous en vue d’accélérer la recherche d’une solution aux problèmes qui se posent à vous. »
Le cardinal Sfeir s’est rendu ensuite au siège du Conseil de l’Europe (dans le bâtiment qui abrite le Parlement) où il a été reçu par le directeur général, M. Klaus Schumann, et le directeur des Affaires extérieures, M. Johannes de Jonge. La rencontre a eu lieu en présence du chef de la mission permanente du Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe, Mgr Paul Richard Gallagher.
Après un bref mot de bienvenue de M. Schumann, le patriarche maronite a évoqué les principales phases de la crise libanaise, déplorant le fait que l’accord de Taëf n’ait été appliqué que d’une manière « sélective ». Il a, d’autre part, souligné que « la liberté de croyance est garantie au Liban », indiquant qu’il existe dans le pays 18 communautés (7 catholiques, 5 orthodoxes et 6 musulmanes). « Chaque communauté, a-t-il déclaré, jouit d’une liberté totale, alors que, dans les pays voisins, il existe une religion d’État et que les membres des autres religions sont des citoyens de deuxième catégorie. »

Conférence de presse
En début de matinée, le patriarche maronite avait tenu au siège de la Maison diocésaine relevant de l’évêché de Strasbourg, une conférence de presse au cours de laquelle il a souligné que « la situation politique instable et la crise économique ont abouti à un accroissement de l’émigration ». « Il existe 250 000 Libanais en France, 200 000 en Australie et des millions d’autres au Brésil, sans compter des centaines de milliers aux États-Unis et au Canada », a déclaré le patriarche Sfeir.
Évoquant la situation au Liban-Sud, Mgr Sfeir a relevé que le Hezbollah a « conservé son appareil militaire, qui est soutenu tantôt par la Syrie et tantôt par l’Iran ».
Dans la journée d’aujourd’hui, le patriarche maronite poursuivra sa visite à Strasbourg avant de se rendre dans la journée à Lyon, huitième et dernière étape de sa visite en France.
H.C.
Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a souligné hier que les droits de l’homme ne sont pas « totalement » respectés au Liban. « Les arrestations et la répression des manifestations en sont la preuve », a-t-il précisé. Le cardinal Sfeir a tenu ces propos au cours de la visite qu’il a effectuée hier au siège du Parlement européen, à Strasbourg. C’est en...