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Vie politique - En matière de présidentielle, le facteur interne n’est pas déterminant Le régime ne se focalise pas sur la reconduction

Il semble que le président Lahoud ne prête qu’une attention distraite à tout ce qui se colporte au sujet de la reconduction. Son objectif reste en effet de mener à bien, durant le restant de son mandat, autant de réalisations qu’il est possible. Tout seul au besoin, s’il ne trouve personne pour l’épauler. Il n’avait sollicité ni le commandement en chef de l’armée ni la présidence et il ne le fera pas pour la prorogation. Car il sait, et il répète qu’en matière de présidentielle le facteur interne n’est pas déterminant.
Ainsi, comme le rappelle l’un des visiteurs du président Lahoud, Chéhab en son temps avait le soutien de la majorité du peuple comme du Parlement et de l’armée. Il n’a quand même pas pu tenter d’obtenir un deuxième bail, parce que les circonstances régionales et internationales n’y étaient pas favorables. Inversement, le mandat Hraoui a été prorogé pour trois ans malgré une opposition locale largement majoritaire.
Le président Lahoud n’accorde pas non plus grand intérêt au bruitage orchestré autour du point de vue du cardinal Sfeir concernant la présidentielle et le rejet d’un éventuel amendement constitutionnel. Le chef de l’État comprend et admet cette position patriarcale, contrairement à ce que certains laissent entendre pour troubler sa relation avec Bkerké. Il convient d’ailleurs de souligner que Mgr Sfeir a nuancé récemment ses propos. En précisant qu’il ne cible pas l’échéance présidentielle quand il affirme qu’on ne peut traiter la Constitution comme une loi ordinaire. Ajoutant qu’une révision peut se trouver imposée par des circonstances déterminées.
Sur un autre plan, le président Lahoud se demande devant ses visiteurs quelles peuvent être les raisons de l’attitude conflictuelle adoptée par le président Hariri. Est-ce parce que les propos du régime lui déplaisent ? Le différend porte sur des projets ou questions soumis au Conseil des ministres. Le chef de l’État estime que les voies suggérées par certains impliquent du gaspillage. Il en est ainsi pour Sukleen ou le cellulaire. Le président Lahoud a neutralisé les tentatives de tergiversations. Il a ainsi été décidé de fixer un délai de six mois pour le retraitement des déchets. Alors que certains voulaient étirer la durée, sous prétexte de prendre le temps d’établir un cahier des charges. Et la capitale aurait croulé sous les ordures accumulées. De même la question du cellulaire a été tranchée après bien des atermoiements. Du côté des banques, et de la loi sur les fusions, l’on a pris connaissance des détails portant sur l’assimilation de quelque 30 établissements et du défraiement de quelque 60 milliards de livres à cette fin. De même, une enquête a de nouveau été diligentée au sujet d’al-Madina et du remboursement des déposants.
Le président Lahoud oppose un ferme démenti à ceux qui affirment que son seul souci serait de se débarrasser du président Hariri. Il souligne qu’il se préoccupe de purger le pays de la corruption et des corrupteurs. Il continue à traiter la situation au sein de l’EDL et dans d’autres institutions, pour que leur éventuelle privatisation soit rentable. Il poursuivra donc ses visites-surprises d’inspection. Il ne fermera jamais les yeux sur les magouilles et le gaspillage, assurent ses proches. En dynamisant le rendement du Conseil des ministres, pour que des projets ne soient pas reportés au prochain régime, comme le souhaitent certains, dont c’est l’intérêt. Cependant, à ce propos, la Constitution (art. 56) désavantage la présidence. Dans ce sens qu’elle est seule tenue à des délais pour libérer les décrets en les signant, alors que les ministres peuvent prendre autant de temps qu’ils veulent et laisser les textes dormir.
Selon Baabda, la présence du chef de l’État au Conseil des ministres n’est pas un fait qui devrait être extraordinaire, exceptionnel, comme le soutiennent certains. À en croire le régime, c’est même le contraire et il est nécessaire que le président de la République apporte sa contribution de travail en faveur du pays.

Émile KHOURY
Il semble que le président Lahoud ne prête qu’une attention distraite à tout ce qui se colporte au sujet de la reconduction. Son objectif reste en effet de mener à bien, durant le restant de son mandat, autant de réalisations qu’il est possible. Tout seul au besoin, s’il ne trouve personne pour l’épauler. Il n’avait sollicité ni le commandement en chef de l’armée ni...