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COMMUNAUTÉS - Le patriarche maronite se rendra aujourd’hui à Strasbourg Sfeir exhorte les Libanais de l’émigration à ne pas oublier leur patrie d’origine

MARSEILLE, de notre correspondant Habib CHLOUK«N’oubliez pas votre pays. Visitez-le de temps en temps et maintenez le contact avec votre famille, votre village. » C’est l’essentiel du message que le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a adressé aux Libanais installés à Marseille, à Monaco et à Nice, au cours de ses rencontres avec eux.
Le programme chargé de Mgr Sfeir dans ces trois villes du sud de la France s’expliquait surtout par le peu de temps qu’il y a passé. Il a clôturé lundi soir sa visite à Marseille par une messe solennelle célébrée en l’église Notre-Dame du Liban avec les évêques de la ville et en présence d’un grand nombre de fidèles.
Dans son homélie, Mgr Sfeir a remercié les prélats français pour « la sollicitude dont ils ne cessent d’entourer nos enfants dans leur diocèse ». S’adressant aussi à l’assistance libanaise, il a déclaré : « Des circonstances déterminées ont poussé la majorité d’entre vous à s’expatrier, durant les 25 dernières années. Vous êtes venus rejoindre la communauté maronite et libanaise déjà installée dans la cité phocéenne et la région, depuis le début du siècle dernier. Tout en vous encourageant à bien vous intégrer dans la société française qui vous a si bien accueillis, à y être des éléments actifs et positifs, à y témoigner des valeurs humaines et chrétiennes que vous avez acquises par votre éducation et votre appartenance à une Église orientale, je vous exhorte à ne pas oublier le pays où vous êtes nés et où vous avez grandi. Oui, le Liban a besoin de vous. Il a besoin de tous ses enfants. Si les circonstances actuelles ne vous encouragent pas à revenir et à vous y installer définitivement, n’hésitez pas à le visiter souvent, à garder le contact avec vos familles, vos amis, vos villages et vos villes. Continuez à prier et à agir pour la paix au Liban et dans la région du Moyen-Orient si tourmentée. »
Dans une allocution qu’il a prononcée au cours de la réception donnée en son honneur, plus tard dans la soirée, par le consul général du Liban, Abdel Satar Mohammed Issa, Mgr Sfeir a rappelé les « relations historiques entre le Liban et Marseille », précisant que cette ville a été une étape incontournable pour les Libanais qui souhaitaient se rendre aux États-Unis et au Canada. « Mais certains ont préféré s’installer dans cette ville qui constitue une porte pour l’Orient et l’Occident », a-t-il ajouté.
Le chef de l’Église maronite a ensuite réitéré son appel à un retour des émigrés. « La colonie libanaise à Marseille est importante. J’aimerais bien que ceux qui ont poursuivi leurs études dans cette ville, et les autres aussi, reviennent au Liban. J’espère aussi qu’une paix totale sera instaurée dans le pays car cette paix a été jusque-là partielle. Nous sommes confrontés à des problèmes que nul n’ignore : la dette publique, le climat politique et les crises régionales qui se répercutent sur le Liban. Quoi qu’il en soit, il faut s’armer de patience et prier pour que la paix règne au Liban et dans la région. »
Parallèlement, une délégation des « Étudiants libanais à Marseille » a remis au patriarche un mémorandum dans lequel elle lui demande de « maintenir ses prises de position et de continuer de défendre les libertés dans le pays ». Le texte appelle en outre à « une levée de la mainmise syrienne sur le Liban, une libération des prisonniers politiques dans le pays et des détenus libanais dans les prisons syriennes, un retrait de toutes les forces étrangères du Liban, une préservation des libertés et notamment de la liberté d’expression ».

À Nice et à Monaco
C’est tôt dans la journée, hier, que le convoi patriarcal a pris le chemin de Monaco. À l’entrée de la ville de Monte-Carlo, il a été accueilli par l’évêque adjoint de la principauté, entouré de nombreuses figures libanaises.
Le patriarche a visité le siège de l’archevêché de Monaco où il a eu un entretien avec Mgr Bernard Barsi, avant de se rendre ensuite auprès du ministre d’État, Patrick Leclerc, qui a donné un déjeuner en son honneur. M. Leclerc devait poser de nombreuses questions à Mgr Sfeir au sujet de la situation au Liban et dans la région.
Dans l’après-midi, le patriarche a visité, en compagnie de Mgr Barsi, la cathédrale de Monaco. Il a quitté la principauté sans pouvoir rencontrer le prince Rainier, l’entretien ayant été annulé à cause de l’état de santé du prince.
Mgr Sfeir devait partir dans l’après-midi pour Nice où il a eu un entretien avec l’évêque de cette ville, Mgr Jean Bonfils, et en soirée, il a célébré une messe solennelle en la cathédrale Sainte-Jeanne-d’Arc. Il se rendra ce matin, à 10h, à Strasbourg.

Interview à « Nice-Matin »
Dans un entretien au quotidien Nice-Matin, le patriarche a qualifié de « lamentable » et d’« inquiétante », la situation économique au Liban. En réponse à une question au sujet du raid israélien contre un camp présumé du Jihad islamique près de Damas, il a affirmé « s’attendre à des incidents similaires, mais pas en ce moment », avant d’estimer qu’« il ne sera pas possible d’instaurer une paix totale dans la région sans vérité, justice, liberté et fraternité ». « Comment pourrons-nous vivre en paix si nous étouffons les libertés et si nous dévions le cours de la justice ? » s’est-il interrogé.
MARSEILLE, de notre correspondant Habib CHLOUK«N’oubliez pas votre pays. Visitez-le de temps en temps et maintenez le contact avec votre famille, votre village. » C’est l’essentiel du message que le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a adressé aux Libanais installés à Marseille, à Monaco et à Nice, au cours de ses rencontres avec eux. Le programme chargé de...