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CORRESPONDANCE « Le Journal de Bagdad » de Noha al-Radi dans les médias américains (photo)

WASHINGTON-Irène MOSALLI

Au Liban et dans le monde arabe, on connaît bien Noha al-Radi, peintre, sculptrice et céramiste irakienne de grand talent. Aujourd’hui, elle se fait connaître aux USA sous son jour d’écrivaine, non moins digne d’intérêt, à travers un livre publié chez Knopf sous le titre Bagdad Diaries (le journal de Baghdad). Elle y relate son expérience et celle de sa famille durant la guerre du Golfe en 1991. Une partie avait déjà été publiée en 1998 en Angleterre. La nouvelle édition a reçu un excellent accueil dans les médias américains et notamment le New York Times. Pour commencer, le critique de ce quotidien lui reconnaît «un œil d’artiste pour dire les détails : les oiseaux qui volent dans tous les sens suite à un bombardement, les gens ramassant les débris d’un obus tombé dans le jardin de l’hôtel al-Rachid, les bicyclettes devenues le moyen de locomotion pour pallier le manque d’essence. »
Autant de signes avant-coureurs de la guerre annoncée qui vient de secouer à nouveau l’Irak, mais d’une manière bien plus forte. Beaucoup de similitudes sur le plan du quotidien entre 1991 et 2003, surtout en ce qui concerne l’organisation en famille des journées en temps de guerre, mêlant les tâches d’approvisionnement, les échanges de points de vue politiques, les angoisses et l’espoir d’un soulagement proche. Il y a aussi ce qui se passe en ville : les gens fuyant avec leurs canapés et leurs frigos. Remarque de l’auteur : « En Irak, nous aimons thésauriser depuis des siècles. C’est une coutume nationale. Comme l’on ne sait jamais ce qu’il y aura de disponible au marché, on achète ce que l’on trouve. Ainsi, beaucoup de gens font la queue, lorsqu’ils en voient une, sans savoir au juste ce qu’il y a au bout : du cirage de chausssures, du savon, des tomates. »
Il y a aussi ce qui se passe dans les têtes à propos de Saddam, exprimé de préférence en anecdotes qu’on préfère quand même raconter en petit cercle. Pour plus de précaution.
Au total, un état d’esprit et des lieux qui font le succès actuel de ce livre, qui renseigne le lecteur sur le mode de penser, de vivre et de survivre à la guerre d’un peuple qu’il ne connaît en fait qu’à travers le prisme de la politique étrangère.
Et déjà, durant cette première guerre du Golfe, Noha al-Radi avait dit : « Je ne crois pas qu’après tout cela, je pourrais encore mettre les pieds en Occident. » Elle qui a suivi son ambassadeur de père en Inde et en Iran, qui a fait des études à Londres, enseigné à l’AUB et dont les œuvres picturales ont été exposées à Londres, Berlin et Washington. Ses sentiments n’ont pas dû changer durant cette seconde édition de la conflagration.
WASHINGTON-Irène MOSALLIAu Liban et dans le monde arabe, on connaît bien Noha al-Radi, peintre, sculptrice et céramiste irakienne de grand talent. Aujourd’hui, elle se fait connaître aux USA sous son jour d’écrivaine, non moins digne d’intérêt, à travers un livre publié chez Knopf sous le titre Bagdad Diaries (le journal de Baghdad). Elle y relate son expérience et...