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CONSEIL DES MINISTRES - Débats houleux et sortie intempestive de Hariri Le gouvernement n’arrive toujours pas à démarrer (photos)

Le cinquième gouvernement Hariri n’arrive décidément pas à démarrer proprement. Sa quatrième réunion ressemblait aux deux premières, au niveau des tiraillements qui l’ont marquée et qui ont poussé le Premier ministre à sortir furieux de la réunion du Conseil des ministres.
« Pas d’écoles à Beyrouth, pas d’écoles nulle part. Pas de projets à Beyrouth, pas de projets nulle part. Voici le résultat auquel nous sommes parvenus ce soir (hier) », a lancé, sur un ton irrité, M. Rafic Hariri aux journalistes qui attendaient les résolutions du Conseil des ministres, avant de s’engouffrer dans sa voiture, suivi par le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, qui voulait apparemment lui parler. Mais le chef du gouvernement est parti avant que le ministre ne puisse le rejoindre.
La sortie intempestive du Premier ministre reflétait en quelque sorte le climat mouvementé, confirmé plus tard par des sources ministérielles, qui a caractérisé les débats. Ceux-ci ont porté principalement sur les dossiers des bus roulant au mazout, des carrières, des expropriations, pour lesquels l’État souhaite émettre des bons du Trésor de 300 millions de dollars, et de la construction d’une série d’écoles publiques dans toutes les régions libanaises. En tout, quatorze points seulement inscrits à l’ordre du jour particulièrement fourni du Conseil des ministres, qui s’est tenu sous la présidence du général Émile Lahoud, ont pu être approuvés.
Selon les explications du ministre de l’Information, Michel Samaha, M. Hariri est sorti avant la fin de la réunion, en raison d’un engagement avec des hôtes étrangers. Il n’en demeure pas moins que ce rendez-vous a permis de mettre fin à des échanges qui devenaient de plus en plus virulents. Et si M. Samaha s’est efforcé, devant l’insistance des journalistes – qu’il n’a pas manqué de rabrouer – de situer les discussions dans le cadre d’un débat ordinaire, il reste que de sources ministérielles, on a de nouveau attribué les désaccords apparus en Conseil des ministres, à l’absence de toute entente entre les chefs de l’État et du gouvernement. On peut aussi y ajouter le manque d’homogénéité ministérielle, qui s’est traduite par une vive polémique entre les ministres Khalil Hraoui et Élie Skaff, tous deux députés de Zahlé, engagés depuis quelques jours dans un violent échange d’accusations. Comme le débat, auquel certains ministres se sont crus obligés de prendre part, a failli dégénérer, le général Lahoud devait intervenir, mettant en garde contre l’impact des échanges d’accusations entre ministres sur l’action du gouvernement.
Quoi qu’il en soit, pour en revenir à l’affaire des expropriations, le chef du gouvernement devait déclarer plus tard devant ses proches, qu’il a eu le sentiment que de nombreux ministres sont contre lui, a-t-on appris en soirée.

Des rapports toujours tendus
Si l’on persiste cependant à dire que les rapports entre Baabda et Koraytem restent tendus, en dépit de l’entretien du général Lahoud et de M. Hariri, samedi dernier à Baabda, c’est parce que les sujets dits conflictuels n’ont pas été abordés en Conseil des ministres. Il s’agit notamment des dossiers des nominations à la CNSS, de la téléphonie mobile et, dans une moindre mesure, de celui de l’audiovisuel, que le chef du gouvernement aurait voulu évoquer.
En tout état de cause, le Conseil des ministres devra poursuivre jeudi prochain l’examen du reste des points qu’il était supposé approuver hier. Il s’attaquera notamment au dossier de la téléphonie mobile qu’il n’a pas eu le temps d’étudier.
Selon M. Samaha, rien que l’affaire des carrières et des bus roulant au mazout a entraîné un débat d’une heure et demie. Une proposition de réviser le décret relatif à la fermeture des carrières a été rejetée, lorsque le problème du manque de gravier pour la poursuite des chantiers en cours a été posé. Quant à l’affaire du mazout, elle devra être examinée par une commission ministérielle formée à cet effet. Celle-ci est présidée par M. Hariri et elle comprend les ministres Farès Boueiz, Fouad Siniora, Michel Moussa et Assem Kanso. Elle se réunira mardi prochain pour étudier les revendications des propriétaires de bus et devra soumettre des propositions de règlement au Conseil des ministres, dans un délai de trois semaines au maximum. Ces propositions tiendront compte d’une étude sur la possibilité d’utiliser du mazout vert, que le gouvernement a eu le loisir d’examiner hier. Des divergences de vues sont apparues lors du débat sur ces deux questions. Elles se sont cependant exacerbées lorsque le ministre des Finances, Fouad Siniora, a soumis son rapport au sujet de la répartition des fonds destinés à financer des projets d’expropriation et de construction d’écoles.
Selon les mêmes sources, la répartition proposée par M. Siniora ne couvre pas l’ensemble des régions libanaises et privilégie certaines zones, notamment Beyrouth, aux dépens d’autres.
Ce déséquilibre a poussé de nombreux ministres-députés à demander à l’État d’indemniser les ayants droit au titre des expropriations dans les régions qu’ils représentent. Le chef de l’État partage ce point de vue, puisqu’il a, à son tour, jugé nécessaire de payer les propriétaires de terrains expropriés à Beyrouth, mais à condition que la même démarche soit entreprise dans le reste du pays, conformément au principe du développement équilibré des régions.
Quant aux deux principales décisions adoptées par le Conseil des ministres, elles sont les suivantes : l’approbation des propositions de la commission ministérielle concernée au sujet du développement et de la gestion des hôpitaux publics et l’autorisation donnée au CDR de dépêcher une délégation à Vienne pour la signature d’un accord de prêt pour le financement d’une partie de l’autoroute arabe.
Le cinquième gouvernement Hariri n’arrive décidément pas à démarrer proprement. Sa quatrième réunion ressemblait aux deux premières, au niveau des tiraillements qui l’ont marquée et qui ont poussé le Premier ministre à sortir furieux de la réunion du Conseil des ministres.« Pas d’écoles à Beyrouth, pas d’écoles nulle part. Pas de projets à Beyrouth, pas de...