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CONCERT - L’ensemble vocal Singer Pur à l’Assembly Hall-AUB De la Renaissance à l’expérimental…(PHOTO)

Présenté par le Goethe Institut à l’Assembly Hall - AUB, l’ensemble vocal Singer Pur a joué un peu de malchance tout en gardant la dragée haute ! On attendait six chanteurs et voilà qu’il n’y en a que cinq car la basse (Marcus Schmid), élément équilibrateur et fondamental pour une troupe vocale, a fait défection pour cause de santé. Par conséquent, pour l’étape beyrouthine de la tournée moyen-orientale de l’ensemble, le programme est chambardé et remplacé par un autre qui, tout en n’étant pas tout à fait de fortune, n’a pas les qualités et la teneur de celui proposé, en avance, sur les cartons d’entrée.
Plus de dix ans de métier, six CD à leur actif et un répertoire riche, allant de la Renaissance à la musique contemporaine en passant par le romantisme allemand, les scintillements de l’esprit français et l’expérimental venant de l’Angleterre, voilà grosso modo le profil de carrière des Singer Pur. Sur scène donc, en tenue sobre et sombre, Claudia Reinhard (soprane), Klaus Wenk, Markus Zapp et Andreas Hirreiter (tenors) et Guido Heidloff (baryton). Au menu, mélange insolite de rigueur et de fantaisie, des pages a cappella de Hasler, Phinot, Gallus, Cage, Bussotti, Mendelssohn-Bartholdy, Schubert, Brahms et une bonne dose de rythmes et de cadences…
Premières mesures sous le signe doux et tranquille de la Renaissance. Danse, printemps, des yeux qui chavirent et des amours qui font sangloter étaient au rendez-vous. Mais avec Gallus les conseils ne se font pas attendre tandis que les cloches « ding-donguent » délicieusement…
Plus sophistiqué et audacieux est l’esprit complexe de Sylvano Bussotti, qui a désarçonné un peu l’auditoire avec Lachrimae tablant sur la dispersion des sons, l’originalité de la mise en scène (on dirait une avant-garde ionescienne !), des interférences et des sons heurtés qui finissent toutefois par se ranger sous une même bannière. Approche très personnelle de la musique entre composition sérielle, fantaisiste et imaginative qui ne laisse guère de répit à l’auditeur. Suivent des œuvres de John Cage, où la recherche sonore est évidente et ne recule devant aucune audace ou singularité avec des moments si ce n’est séduisants du moins étonnants.
Le meilleur moment de ce concert reste sans nul doute la part réservée au romantisme allemand. La forêt, la nuit, les adieux, autant de thèmes chers aux Werther de l’époque et que l’on retrouve dans les mélodies suaves et raffinées, teintées aussi d’une certaine lumière de Mendelssohn-Batholdy tout aussi bien que chez le tendre Schubert, au sourire vite renversé par une larme secrète, pour finir avec un Brahms grave et à la poésie diaphane.
Pour terminer, de la cadence, du rythme, du moderne en somme, avec London By Night ainsi que deux ritournelles où le cœur palpite, pour finir sur un air frais et jovial, composé par le ténor présent Andreas Hirtreiter et intitulé sans malice Auf wieder sehen. Oui, bien entendu au revoir mais que l’on n’oublie pas le Danke shôn pour une prestation prestement et dextrement sauvée sans sa basse.
E.D.
Présenté par le Goethe Institut à l’Assembly Hall - AUB, l’ensemble vocal Singer Pur a joué un peu de malchance tout en gardant la dragée haute ! On attendait six chanteurs et voilà qu’il n’y en a que cinq car la basse (Marcus Schmid), élément équilibrateur et fondamental pour une troupe vocale, a fait défection pour cause de santé. Par conséquent, pour l’étape...