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SALON ART DÉCO - Table ronde et exposition autour du design italien Les grands succès d’hier et les multiples perspectives de demain(PHOTOS)

Dans le cadre du deuxième Festival Italiano qui se déroule jusqu’au 6 juin dans divers points de la capitale libanaise et dans le contexte du Salon Art Déco (au Biel jusqu’au lundi 1er juin), une exposition intitulée « Compasso d’Oro » offre une rétrospective en photos des créations primées du design italien depuis 1954. En parallèle, une table ronde, modérée par Georges Arbid, a réuni deux architectes, Franco Origoni et Pierre Bassil, autour des tendances, des innovations et des matériaux nouveaux du design de demain. Les grands succès d’hier et les riches perspectives de demain, le passé et l’avenir, sous un même label : l’originalité inventive. Rappelons que ces évènements sont organisés par la Délégation commerciale d’Italie en collaboration avec Federlegno arredo (fédération italienne des industries du bois, du meuble et de la décoration).

«Le design italien est né dans la période de l’après-guerre d’une nécessité : celle de produire des meubles avec des formes différentes et de nouveaux objets, en peu de temps, avec des coûts contenus et en très grand nombre », a indiqué Franco Origoni.
Les industriels se sont alors attaqués aux ressources existantes pour le travail des matières premières : le bois, le cuir, le verre, la céramique et le fer.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux matériaux ont été découverts ou mis au point dans le cadre de la recherche militaire. Ils vont connaître de nombreuses applications pacifiques au sortir du conflit. À la fin des années 40, on s’achemine vers le « temps des plastiques ».
En Europe, une nouvelle tendance stylistique rompt avec l’angle droit, qui a été le symbole même du Mouvement moderne. La « forme libre » traduit la joie de vivre d’un public jeune qui désire s’affranchir des valeurs établies de l’avant-guerre. « Au chapitre des objets produits industriellement, une réflexion se développe, aboutissant à l’élaboration d’une doctrine fonctionnaliste fondée, pour une large part, sur la valeur d’usage (recherche ergonomique) », poursuit l’architecte italien. Le fonctionnalisme à l’heure italienne introduit la souplesse des formes et la franchise des couleurs. Le design italien sera porté dans les années 60 par Colombo, Zanuso, Castiglioni, Sottsass, Bellini…
Les années 60, temps de la conquête spatiale mais également des remises en cause de la société de consommation, affiche sa marginalité (mouvement hippie). L’utopie devient pour de jeunes architectes une arme de contestation. Le Métabolisme japonais et l’Archigram anglais conçoivent une architecture qui est en cohérence avec l’avance technologique (conquête spatiale).

La loi de la consommation
En Italie, Archizoom et Superstudio démontrent les dangers qui guettent les grandes cités livrées à la seule loi de la consommation. Le design « radical » aboutit au « nouveau design ». Il sera notamment développé dans le cadre des groupes Alchimia (Mendini) et Memphis (Sottsass).
« Aujourd’hui, quand nous parlons du design italien, nous ne parlons pas des designers d’un côté, ou de sociétés de l’autre, nous parlons d’un système développé dans un monde dont les frontières nationales s’amenuisent de plus en plus. Nous sommes toujours à la recherche de matériaux nouveaux et de technologies à la pointe du progrès. Nos projets naissent à partir de l’étude rigoureuse de la production du client et à travers l’utilisation optimale du potentiel humain, technique et technologique existant », a noté Origoni.
L’architecte a ensuite établi des liens entre les designers et les industriels, la survivance de la tradition artisanale et la production mécanisée. Des pionniers du design italien tels Gio Ponti, Carlo Scarpa, Carlo Mollino qui ont introduit le modernisme, aux protagonistes du Nouveau design qui l’ont contesté – Andrea Branzi, Ettore Sottsass, Gaetano Pesce et Alessandro Mendini.
Pierre Bassil a pour sa part émis quelques observations issues de son expérience d’architecte amateur de design et de fervent consommateur.
« Mis à part les plastiques utilisés depuis les années 20 du Bauhaus, les objets de design continuent à être produits dans des matériaux traditionnels, à savoir les métaux (acier mais aussi aluminium, laiton, cuivre), le bois (massif ou « multiplis »), le cuir, le verre, la pierre ou le marbre… » Ce qui, par contre, a beaucoup évolué en fonction des innovations techniques, c’est le façonnage du matériau, sa mise en forme. Le cuir est par exemple galbé à chaud, le verre courbé, et le bois plus léger. « Les seules limites à l’expression du bois sont d’ordre économique. Certains modèles ont disparu car devenus trop chers à la production. »
Même chose pour les plastiques qui sont, selon l’architecte libanais, les nouveaux matériaux du siècle passé.
Les nouvelles tendances qui se développent un peu partout dans le monde sont génératrices de nouveaux talents (Philippe Starck, Ron Arad…). Gaetano Pesce, dans son mode de détournement du matériau, devient un maître à penser.
Alors, quels objets pour demain ?
À partir des expériences qui ont été poursuivies dans les années 80-90, il est possible de dégager des axes de recherches pour de nouveaux objets. L’évolution des techniques de conception et de fabrication (commande numérique et robotisation, prototypage rapide, gestion informatisée…) est avancée. La miniaturisation extrême des objets, la mise en scène des courants et des ondes ouvrent un nouveau chapitre, celui du design de l’immatériel.
À l’heure de l’hypercommunication et du Cyberespace, le designer sera-t-il amené à créer dans l’espace de la réalité virtuelle ? La dématérialisation deviendra alors totale.
M.G.H.

Exposition « Compasso d’oro » au Biel

Le prix Compasso d’oro (Compas d’or) de l’Associazione per il disegno industriale (ADI) de Milan est le plus prestigieux événement européen dans le domaine du design industriel. Son objectif premier est de rendre hommage aux créateurs en mettant en évidence le talent et l’originalité du design italien.
Depuis les quarante dernières années, les grandes distinctions et les prix reçus par les designers font partie intégrante du patrimoine de la Collection du Compasso d’Oro située dans les locaux de La galleria del design e dell’arredamento (la galerie du design et de l’ameublement) à Cantù.
L’exposition présente une rétrospective des créations primées du design italien depuis 1954 dans le cadre du concours national annuel Compasso d’oro. On y présente des textes, des photos, des dessins, des esquisses, des commentaires et des extraits d’entrevues.
Chacun de ces objets est présenté en y expliquant, d’une part, l’historique, l’évolution des besoins et l’analyse du processus créatif de l’artiste et, d’autre part, une description plus technique des stades de production (matériaux, prototypes, technologies) ainsi que des méthodes utilisées pour fabriquer les objets.
Dans le cadre du deuxième Festival Italiano qui se déroule jusqu’au 6 juin dans divers points de la capitale libanaise et dans le contexte du Salon Art Déco (au Biel jusqu’au lundi 1er juin), une exposition intitulée « Compasso d’Oro » offre une rétrospective en photos des créations primées du design italien depuis 1954. En parallèle, une table ronde, modérée par...