Le chef de l’État a exprimé ce point de vue au cours de ses entretiens avec ses hôtes au palais de Baabda, affirmant que « tout texte, toute législation ou formalité individuelle qui ira à l’encontre de ce principe seront rejetés pour anticonstitutionnalité », en allusion à la proposition de loi présentée par dix députés pour permettre aux Palestiniens d’acquérir des biens-fonds au Liban.
Les hôtes du président Lahoud ont par ailleurs indiqué que ce dernier avait évoqué cette question avec le président de la Chambre, Nabih Berry, dans le cadre de leur réunion hebdomadaire de concertations mercredi dernier. Le général Lahoud aurait transmis à M. Berry son opposition à toute mesure contraire au rejet de l’implantation des réfugiés palestiniens au Liban, parce que le pays est attaché au droit au retour des réfugiés et à l’édification d’un État palestinien indépendant.
De son côté, le Premier ministre Rafic Hariri a exprimé hier son « vif mécontentement » concernant la proposition de loi, dans une causerie avec des journalistes.
Comment Hariri concilie-t-il son refus de cette proposition de loi et le fait que deux des membres de son bloc parlementaire (Mohammed Kabbani et Walid Eido) fassent partie des dix députés qui en sont à l’origine ? À cette question, le Premier ministre à répondu : « Je n’ai pas été consulté à ce sujet. »
Pour sa part, l’ancien Premier ministre Sélim Hoss a appelé la Chambre à étudier positivement et en profondeur cette proposition de loi pour permettre aux Palestiniens d’acquérir des biens-fonds, applaudissant à l’initiative des dix députés. M. Hoss a estimé qu’il ne fallait pas faire pression sur les opprimés, mais incriminer au contraire Israël au niveau du dossier du droit au retour.
Quant au député Boutros Harb, il s’est dit étonné par le timing de la présentation de la proposition de loi, estimant que cette question avait déjà été discutée à la Chambre en 2001 et que les députés avaient voté contre le droit des Palestiniens à acquérir des biens-fonds au Liban. La raison invoquée à l’époque avait été la disposition du préambule de la Constitution concernant le refus de l’implantation et les remous internes qu’une telle décision pourrait créer.
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