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Affaire Aoun - Poursuite des critiques à l’encontre de l’initiative de Battle Tabbarah dénonce une ingérence « inacceptable » de la part de Washington

L’initiative de l’ambassadeur des États-Unis à Beyrouth, Vincent Battle, qui s’était rendu mercredi au ministère des Affaires étrangères pour y faire part de « l’inquiétude » de son pays sur la liberté d’opinion du fait des poursuites engagées contre le général Michel Aoun, continuait hier à susciter des réactions au sein du gouvernement.
Le ministre de la Justice, Bahige Tabbarah, a estimé, dans une déclaration, que « la position exprimée par le département d’État américain, puis convoyée par l’ambassadeur Vincent Battle au gouvernement libanais, au sujet des poursuites visant le général Aoun, constitue “une ingérence inacceptable dans le cours de la justice libanaise”, d’autant que cette initiative revêt “un aspect politique contraire aux constantes auxquelles le Liban est attaché” ».
« Le ministère de la Justice, qui a si souvent exprimé sa détermination à préserver le pouvoir judiciaire de toute ingérence politique, quelle que soit son origine, ne saurait accepter qu’une partie extérieure s’en prenne à des mesures judiciaires prises conformément à l’attachement du Liban à appliquer les lois en vigueur sur ses citoyens », a-t-il ajouté.
Pour le ministre, le Liban, « après être sorti d’une longue guerre destructrice, s’est toujours montré soucieux de faire en sorte que sa renaissance ne se fasse pas au détriment des libertés publiques ». « Cette expérience est peut-être unique au monde, dans la mesure où l’on a vu de grandes puissances, authentiquement démocratiques, ne pas hésiter à violer les droits de l’homme dès lors que leur sécurité était en jeu », a-t-il dit.
« Ensuite, a poursuivi M. Tabbarah, la Constitution libanaise, qui garantit dans son article 13 la liberté d’opinion, stipule néanmoins que cette liberté est garantie dans le cadre de la loi. L’intervention du général Aoun devant une commission du Congrès américain constitue, aux yeux du parquet, garant de l’intérêt général, une transgression des lois libanaises, ces lois qui établissent un équilibre entre, d’une part, la liberté d’expression et, d’autre part, la protection des acquis nationaux, en particulier la sécurité nationale », a-t-il encore dit.
Cherchant visiblement à minimiser la portée des poursuites engagées contre Michel Aoun, le ministre a expliqué qu’en tout état de cause, « l’activité judiciaire au Liban est soumise à des règles de procédure particulières, de sorte que le parquet est habilité à demander que des poursuites soient engagées pour des actes qu’il estime tomber sous le coup de la loi. « Le Liban, qui est attaché à maintenir de bonnes relations avec la communauté internationale, brandit très haut l’étendard des libertés, sans que cela ne l’amène pour autant à céder sur le devoir de respect de la loi », a conclu M. Tabbarah.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, qui se trouve actuellement à l’étranger, a relevé, dans un communiqué, une multiplication « des demandes et réclamations en provenance de l’Administration américaine à propos de questions ayant trait à la politique et la souveraineté intérieures et extérieures de l’État libanais ».
« Nous refusons à nous-mêmes toute ingérence ou attaque visant les décisions de la justice. Qu’en serait-il lorsqu’il s’agit des autres ? » a ajouté M. Obeid, se demandant pourquoi les États-Unis refusent aux autres ce qu’ils acceptent pour eux-mêmes.
L’initiative de l’ambassadeur des États-Unis à Beyrouth, Vincent Battle, qui s’était rendu mercredi au ministère des Affaires étrangères pour y faire part de « l’inquiétude » de son pays sur la liberté d’opinion du fait des poursuites engagées contre le général Michel Aoun, continuait hier à susciter des réactions au sein du gouvernement.Le ministre de la...