Prisonniers - Le parti intégriste dément la suspension des pourparlers pour un échange avec l’État hébreu Confusion autour de l’évolution des négociations entre Israël et le Hezbollah

La confusion la plus totale règne depuis quarante-huit heures au sujet du dernier point auquel sont parvenues les négociations indirectes menées par le biais d’un médiateur allemand entre Israël et le Hezbollah en vue d’un échange de prisonniers.
Dans la journée de mardi, le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense au Parlement israélien, Youval Steinitz, avait déclaré que l’opération d’échange était compromise. Hier, l’agence Reuters rapportait des indications fournies par une source proche du Hezbollah qui soulignait que l’État hébreu avait suspendu les tractations en exigeant que le sort de l’aviateur israélien Ron Arad, porté disparu au Liban, soit inclus dans l’accord en gestation. L’information de Reuters a toutefois été catégoriquement démentie en soirée par le Hezbollah.
Les négociations, rappelle-t-on, portent sur l’échange d’un homme d’affaires et de trois soldats israéliens contre une quinzaine de Libanais et quelque 400 prisonniers arabes détenus en Israël. Le Hezbollah accuse l’homme d’affaires d’être un espion.
Faisant le point des tractations, la source proche du parti intégriste, citée par Reuters, a indiqué que le Hezbollah a été informé par le médiateur allemand qu’Israël avait interrompu les négociations sur l’échange des prisonniers. Selon cette source, l’opposition de l’opinion publique et des milieux militaires israéliens à un échange dont ne ferait pas partie l’aviateur Ron Arad a obligé le Premier ministre Ariel Sharon à suspendre les discussions. « Israël insiste à présent pour que Arad soit inclus dans tout accord d’échange » (...), a indiqué la source en question qui a ajouté que le Hezbollah a déclaré au médiateur qu’il ignorait où se trouvait Arad mais qu’il était prêt à continuer à le rechercher.
Rappelons que Ron Arad, dont l’avion avait été abattu lors d’un raid sur un camp de réfugiés palestiniens en octobre 1986, avait été capturé par un groupe dirigé par Moustafa Dirani. Selon Israël, Dirani a ensuite remis Arad à l’Iran. Un commando israélien a enlevé Dirani à son domicile en 1994 et Israël le détient depuis lors comme « monnaie d’échange » dans l’affaire Arad. Selon la source susmentionnée, les négociations des dernières semaines ont notamment porté sur deux membres du Hezbollah incarcérés en Allemagne pour terrorisme.