Opposition Rencontre Aoun-FL à Paris

L’ancien chef du gouvernement de transition, le général Michel Aoun, a reçu à Paris une délégation de membres du conseil politique des Forces libanaises (FL) installés à l’étranger, présidée par M. Joseph Gebeyli. Une démarche que le général Aoun a qualifiée de « nécessaire et positive, étant donné la situation difficile dans laquelle se trouve actuellement le Liban ». « Tous les Libanais doivent unir leurs efforts pour réussir à rétablir la souveraineté, la liberté et l’indépendance du pays », a indiqué le Michel Aoun à L’Orient-Le Jour.
Le général Aoun et ses hôtes ont procédé à un tour d’horizon des derniers développements de la situation régionale et de leurs répercussions sur le Liban.
Ils ont également évoqué la position américaine face à ces développements, notamment au niveau libanais.
Michel Aoun et la délégation FL ont par ailleurs examiné la situation sur la scène locale et les prochaines échéances politiques, notamment les élections législatives et présidentielle.
Les deux parties se sont en outre entendues sur la nécessité de poursuivre leurs concertations sur tous les sujets pour paver la voie à une coordination plus étroite entre les deux courants. « Ces rencontres sont en elles-mêmes une manière de tourner la page du passé et un pas de plus vers la réconciliation nationale pour aboutir aux buts désirés », a affirmé le général Aoun.
Côté FL, si le représentant du parti dissous au sein du Rassemblement de Kornet Chehwane, Jean Aziz, a préféré s’abstenir de tout commentaire, l’ancien responsable du courant estudiantin, Selmane Samaha, a publié un communiqué dans lequel il a applaudi à l’initiative. « C’est une rencontre importante, comme toutes les rencontres similaires qui visent à déboucher sur une vision commune et à unifier les efforts pour faire face aux dangers qui pointent à l’horizon », a-t-il indiqué.
M. Samaha a plaidé en faveur de « la mise en place d’une formule d’organisation encore plus dynamique entre toutes les fractions du courant souverainiste, à l’intérieur comme à l’extérieur ». « La prochaine étape requiert une coordination étroite au niveau du discours politique ou de la pratique à tous les niveaux », a-t-il ajouté.
Il a enfin mis en garde contre « la politique de discorde » dont use généralement le pouvoir pour diviser, isoler et cerner l’opposition, en recourant à des membres infiltrés à l’intérieur du courant souverainiste.
Par ailleurs, dans un communiqué publié hier, le général Aoun a critiqué ceux qui accusent le Courant patriotique libre (CPL-aouniste) de « prendre appui sur l’étranger ». « Il s’agit d’une preuve d’ignorance de la part des hommes politiques, qui cherchent à nuire au CPL. En plus, si l’on relève les noms de ceux qui se livrent à cette campagne, on se rendra compte que ce sont ceux qui prennent eux-mêmes appui sur l’extérieur », a indiqué Michel Aoun.
« Le CPL œuvre en toute fierté au rétablissement de la souveraineté du Liban, en collaboration avec les puissances internationales et conformément au droit international », a-t-il poursuivi. « Nous ne voulons aucun mal à la Syrie (...). Tout ce que nous voulons, c’est délivrer Beyrouth de l’occupation injuste », a-t-il ajouté. « Au contraire, c’est la Syrie qui a cherché une couverture auprès de l’axe israélo-américain pour entrer au Liban et envahir Baabda et Yarzé (...) », a estimé Michel Aoun.
Et d’évoquer le délabrement du pays aux niveaux politique, économique et médiatique, avant de conclure : « Cette situation anormale ne durera pas. Elle est sur le point de s’achever. La Syrie sera obligée de quitter le Liban avant une paix régionale. Et si certains cherchent une issue honorable à la Syrie en réclamant l’application de Taëf, il est impossible de dissimuler le rôle dynamique du Congrès américain pour mettre fin à l’occupation du Liban et rétablir sa souveraineté. »