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Droits de l’homme Solide : « Le pouvoir syrien élude et le pouvoir libanais ignore » le dossier des détenus

M. Ghazi Aad, fondateur de l’Association d’appui aux Libanais et exilés (Solide), a indiqué que « 175 Libanais au moins sont toujours détenus arbitrairement dans les prisons syriennes. En fait, il en existe bien plus, mais le nombre exact ne peut être connu, les familles préférant garder le silence de peur d’exposer les leurs aux représailles des services de renseignements ».
« En fait, les chiffres sont faussés par cette loi du silence imposée par la peur, et quand, en 1998, 121 détenus ont été libérés, nous n’en connaissions que quatre. Plus tard, en 2002, 32 des 54 détenus libérés étaient pour nous de parfaits inconnus », a-t-il ajouté dans une interview accordée à la station de radio Liban Liberté émettant à partir de l’étranger.
Prié d’exposer l’historique de Solide, M. Aad a précisé : « Au début, nous savions que des jeunes étaient arrêtés par l’armée syrienne au Liban pour être conduits à Anjar, puis incarcérés dans les prisons syriennes. Je me rappelle qu’en 1989, un rapport d’Amnesty International signalait que de jeunes Libanais étaient arbitrairement détenus en Syrie où ils étaient soumis à toutes sortes de tortures. C’est sur cette base que nous avons entamé nos travaux le 29 décembre 1989, demandant aux familles des personnes disparues de remplir un formulaire. En un mois, nous sommes parvenus à établir une liste de 250 noms, dont la plupart étaient de Tripoli et appartenaient au Mouvement de l’unité islamique et au Baas irakien. »
C’est à ce moment, a-t-il poursuivi, que « les combats ont éclaté entre l’armée et les Forces libanaises, et nous n’avons pu reprendre notre travail qu’en octobre 1990. Les difficultés étaient nombreuses car l’État, taillé selon les normes syriennes, refusait et refuse toujours d’admettre l’existence de détenus libanais dans les prisons syriennes, surtout que l’armée de Damas occupait le pays. Ce n’est qu’en 1996 que nous avons pu rétablir cette vérité, à force d’opiniâtreté et de détermination. Le dossier a été reconnu par toutes les instances internationales, et plusieurs résolutions ont été adoptées en ce sens depuis ».
M. Aad a ensuite évoqué l’affaire Joseph Houeiss, un jeune épileptique qui, au volant de sa voiture, était entré en collision avec un véhicule militaire syrien le 22 juin 1992. Deux soldats syriens avaient été tués dans l’accident, et Houeiss avait été arrêté et conduit en Syrie « où il avait passé deux ans en prison avant d’être condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Malgré son état, il lui était interdit de rencontrer un médecin ou même un avocat. Le corps de Houeiss a été rendu dernièrement à ses parents après onze ans de prison et de mauvais traitements qui ont abouti à sa mort, pour la seule raison que le pouvoir libanais n’a pas été capable de régler un accident de la route ».
M. Aad a ensuite rappelé que, « sous les pressions exercées par les familles des disparus et par les ONG locales et internationales, une commission a été désignée par le gouvernement Hoss le 21 janvier 2000. Malgré les preuves fournies, cette commission a publié, le 25 juillet 2000, un rapport selon lequel toute personne disparue depuis plus de quatre ans devait être considérée morte. Dix jours après la parution de ce rapport, plusieurs détenus, notamment Samir Hassan et Ali Baddah, étaient relâchés en secret. Cheikh Hachem Minkara, disparu depuis quinze ans et donc considéré mort, devait être libéré une semaine plus tard. 54 autres détenus libanais ont ensuite été libérés en décembre 2000 ».
Il a enfin évoqué la seconde commission désignée par le gouvernement Hariri cette fois, et qui, « depuis un an et demi, nie l’existence de détenus libanais dans les prisons syriennes ».
M. Ghazi Aad, fondateur de l’Association d’appui aux Libanais et exilés (Solide), a indiqué que « 175 Libanais au moins sont toujours détenus arbitrairement dans les prisons syriennes. En fait, il en existe bien plus, mais le nombre exact ne peut être connu, les familles préférant garder le silence de peur d’exposer les leurs aux représailles des services de...