Le ministre des Télécoms et les membres du CSP discuteront de plusieurs points juridiques en suspens, mais les débats risquent d’être surtout axés sur un projet défendu par M. Cardahi et contesté par les milieux haririens. Le ministre des Télécoms soutient en effet que quelle que soit l’option de privatisation retenue par le gouvernement, il est nécessaire au préalable que l’État crée (et détienne) deux sociétés qui prendraient possession de tous les actifs du réseau cellulaire, les contrats d’exploitation devant revenir également à ces deux sociétés (l’une d’elles deviendrait propriétaire des actifs et des contrats du réseau qui était exploité par FTML-Cellis et la seconde prendrait la relève de LibanCell).
Pour M. Cardahi, la création de ces deux sociétés est nécessaire afin que la privatisation de la téléphonie mobile se fasse dans les meilleures conditions possibles pour l’État. L’appel d’offres qui sera lancé, rappelle-t-on, devrait déboucher sur l’alternative suivante : la vente de deux licences d’exploitation du réseau pour une période de vingt ans (cette option fera l’objet des enchères prévues dans l’appel d’offres) ; ou la privatisation de la gestion du réseau pour le compte de l’État qui resterait donc propriétaire du cellulaire. Cette seconde option (objet de l’adjudication prévue dans l’appel d’offres) sera retenue si les enchères (la première option) n’aboutissent pas à un prix jugé suffisant par le gouvernement. Au cas où l’option de la privatisation de la gestion est retenue, l’État aurait recours à la titrisation (qui consiste à obtenir des prêts sur les marchés internationaux en anticipant sur les revenus et les bénéfices du réseau).
Que ce soit l’une ou l’autre de ces options qui est retenue, M. Cardahi estime qu’il est nécessaire au préalable de former deux sociétés qui prendraient possession des réseaux et des contrats gérés actuellement par FTML et LibanCell. Pour le ministre des Télécoms, il s’agit en effet de préparer sur des bases saines le montage juridico-financier nécessaire afin de donner des chances égales à la vente des licences d’exploitation ou à la privatisation de la gestion, le choix entre l’une de ces options devant être fait en fonction des offres qui seront présentées (pour les deux cas de figure) par les sociétés internationales ayant participé à l’appel d’offres. C’est de ce montage juridico-financier et du projet de création des deux sociétés susmentionnées prônées par M. Cardahi qu’il sera question lors de la réunion du Conseil supérieur de la privatisation, aujourd’hui.
Les préparatifs de ce processus de privatisation (dans ses deux volets) revêtent pour le ministre des Télécoms une importance particulière, du fait que M. Cardahi conçoit la privatisation non pas comme une simple opération de vente de licences d’exploitation, mais plutôt comme « une occasion de mettre sur les rails une réforme en profondeur du secteur des télécoms, prévoyant notamment la libéralisation et le développement du secteur, de manière à diminuer le poids administratif de l’État dans ce domaine ». La création de la société Liban Télécom constitue sur ce plan l’une des pièces maîtresses de cette entreprise de réforme qui devrait être stimulée par la privatisation bien comprise.
M.T.
Les plus commentés
Israël est en train de perdre, mais pas autant que les Palestiniens
Don de l'UE : après avoir déclaré la guerre à Mikati, les chrétiens proposent la paix ?
Frontière terrestre libano-israélienne : où en sommes-nous ?