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Hoss : Qu’attend la justice pour sanctionner les coupables ? Un incident politique qu’il convient de traiter sur le plan politique

Un incident d’ordre politique à traiter sur le plan politique et non seulement administratif ou judiciaire. C’est ainsi que la plupart des responsables ont perçu l’incident de Bteghrine.
« Les autorités publiques sont au défi de choisir entre veiller à l’application de la loi ou protéger ceux qui y contreviennent », a déclaré M. Sélim Hoss, ancien chef du gouvernement.
« De l’identité des victimes, il n’est pas difficile de deviner les noms des auteurs de l’agression, a-t-il encore dit. Qu’attend donc la justice pour dévoiler leurs noms et ceux des commanditaires, aussi haut placés qu’ils soient ? La justice est appelée à les sanctionner de façon exemplaire, sans pour autant que l’autorité politique s’en serve d’alibi pour se dérober. »
Deux députés du bloc Hariri, Nabil de Freige et Atef Majdalani, ont également dénoncé l’incident.
M. de Freige, qui venait d’être reçu par le patriarche maronite, à Dimane, a déclaré : « Nous condamnons l’incident mais nous espérons aussi que l’enquête donnera les résultats et ne sera pas à l’image de celle que l’on a ouverte après l’attaque contre la Future TV, ou les rafles d’août 2001. Nous souhaitons que les responsables soient châtiés, car il n’est pas normal que le climat politique se dégrade à ce point et qu’il n’y ait plus ni valeurs ni morale. »
Tout en réclamant que les auteurs de l’incident soient arrêtés et châtiés, le Dr Atef Majdalani a rendu hommage aux mesures prises par le ministère de l’Intérieur qui, a-t-il dit, a fait preuve « de transparence et de sens sincère des responsabilités, sans considération pour le coût personnel qu’une telle attitude peut lui valoir ».

Kornet Chehwane se délecte
Les députés du Rassemblement de Kornet Chehwane, pour leur part, se sont délectés d’une campagne qui leur a été offerte sur un plateau d’argent.
Mme Nayla Mouawad, tout comme M. Pierre Gemayel, a estimé que l’incident étant d’ordre politique, il convient de le traiter sur ce plan.
« Les sanctions destinées à rassurer l’opinion, pour nécessaires qu’elles soient, restent insuffisantes. C’est un pas dans la bonne direction, mais il est insuffisant », a dit Mme Mouawad, qui s’exprimait à partir du Parlement. Et d’exiger que les commanditaires de l’incident soient châtiés, et non seulement ses exécutants.
Pour la députée, l’incident s’incrit dans le cadre d’une longue série de faits analogues, « à commencer par les rafles du 7 août 2001, en passant par la partielle du Metn, la fermeture de la MTV, l’ouverture de dossiers fictifs contre l’opposition, les mesures d’intimidation destinées à m’empêcher de me rendre à Tripoli et l’utilisation du Conseil constitutionnel pour invalider l’élection de Gabriel Murr ».
Boutros Harb, de son côté, a dénoncé les atteintes aux libertés garanties par la Constitution. « Si les responsables avaient accompli leurs devoirs, aucun de ces hommes n’aurait osé faire ce qui a été fait », a-t-il dit, se promettant de suivre de près la suite que les responsables donneront à cet incident.

Aoun fustige l’opposition
Pour l’ancien commandant en chef de l’armée, Michel Aoun, le véritable responsable de l’incident, c’est « l’occupation », et l’opposition perd de sa crédibilité à éviter de le dire.
« La solution n’est pas dans une sanction infligée à un agent de sécurité impuissant qui ne sait pas ce qui se passe autour de lui, ni dans la démission d’un ministre nommé par l’occupant, et qui ne répond que devant lui. La solution réside dans l’élimination de l’occupation, dans le changement total (...) », a-t-il dit.
Et le général Aoun de fustiger une opposition qui « a tenté à maintes reprises de se mettre dans les bonnes grâces du pouvoir pour en partager l’autorité et qui pense de façon simpliste qu’en s’attirant les grâces de l’occupant elle récupérera la souveraineté ».
« Cette opposition va perdre son nom et son rôle, elle va se couper de l’opinion, qui a commencé à la considérer comme elle considère les gens du pouvoir, a-t-il averti. Elle seule est responsable des coups qu’elle a reçus et de ceux qu’elle continuera de recevoir, tant qu’elle n’ose pas nommer les causes véritables de l’effondrement de l’État, des finances, de la justice et de la sécurité. »

Une fédération de fiefs
Le député Mohammed Beydoun a vu dans l’incident de Bteghrine le reflet de l’existence de plusieurs mini-États qui minent l’autorité de l’État, les libertés et la loi.
« L’État, a dit le député, a le devoir de combattre ces mini-États et les bandits de grand chemin, où qu’ils soient, et non seulement d’absorber le choc d’un incident. »
M. Beydoun a estimé que le chef de l’État va dans le bon sens quand il combat les féodalités et les fiefs qui se forment, « comme si l’État était une fédération de fiefs ».
Nazem Khoury, député de Jbeil, a condamné un incident qui est « à la fois contraire aux lois et à l’éthique politique, d’autant que la personne agressée est un représentant du peuple ».
S’exprimant à partir de Dimane, il a insisté sur le fait que cet incident se produit à la veille d’une série d’échéances électorales, soulignant que, « dans un climat pareil, nous ne pourrons organiser ni des élections municipales, ni des législatives, ni même une présidentielle ».
Enfin, après avoir été reçu par le président Lahoud, M. Robert Ghanem a affirmé qu’il a condamné l’incident « qui ne porte pas seulement atteinte au Metn, mais à tout le Liban ».
« Le ministre de l’Intérieur, qui n’est pas à envier, a pris les mesures qui s’imposent, sans considérations d’ordre personnel, car il se tient pour le ministre de l’Intérieur de tous les Libanais, loyalistes et opposants, et qu’il est le garant de leurs droits, de leur dignité, de leur sécurité et de leur sûreté. Le Liban est à tous les Libanais et ces derniers sont saturés de divergences. Ils ont besoin d’un État qui veille sur leurs intérêts avec sagesse, justice et force (...). Nous voulons d’un État fort et juste, capable de préserver sa crédibilité », a dit M. Ghanem.
La Ligue maronite, pour sa part, a demandé aux responsables de profiter de la vague générale de réprobation suscitée par l’incident pour éviter de régler, une fois de plus, ses comptes avec l’opposition et entamer un dialogue politique constructif.
Un incident d’ordre politique à traiter sur le plan politique et non seulement administratif ou judiciaire. C’est ainsi que la plupart des responsables ont perçu l’incident de Bteghrine.« Les autorités publiques sont au défi de choisir entre veiller à l’application de la loi ou protéger ceux qui y contreviennent », a déclaré M. Sélim Hoss, ancien chef du...