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Le député du Metn aujourd’hui à Dimane et « très bientôt » chez Berry Michel Murr minimise l’agression de samedi « Le cher frère a attiré Nassib Lahoud sur une route secondaire et c’est là que l’incident a eu lieu », affirme l’ancien vice-président du Conseil(photo)

Se sentant abandonné de tous et montré du doigt par la plupart des forces politiques, l’ancien vice-président du Conseil, M. Michel Murr, a décidé hier de réagir et de donner sa version des faits. D’autant que, telle que l’histoire avait été racontée, sa position était pratiquement indéfendable. Sa conférence de presse donnée à Bteghrine s’adressait donc aussi bien aux journalistes qu’à son fils, le ministre de l’Intérieur, et au président Émile Lahoud, dans une volonté évidente de se disculper et de minimiser l’incident de samedi.
M. Michel Murr compte visiblement lancer une véritable campagne pour expliquer sa version des faits. Il se rend ce matin auprès du patriarche Sfeir et compte demander un rendez-vous au président de la Chambre Nabih Berry, dans les plus brefs délais. Quant à sa rencontre hebdomadaire avec le chef de l’État qui se tient généralement les lundis, elle n’a pas eu lieu, car, selon le député lui-même, « par égard pour le président, dans les circonstances actuelles, j’ai préféré ne pas demander une audience comme d’habitude. D’autant que je voulais tenir cette conférence de presse. J’espère voir le chef de l’État dans les prochains jours ».
M. Michel Murr est visiblement conscient que l’incident de samedi a permis à l’opposition de marquer un point dans sa lutte contre le pouvoir actuel. C’est pourquoi il a voulu réagir. « Si j’avais voulu me lancer dans des campagnes médiatiques, je me serais adressé aux journalistes le jour même ou le lendemain, dit-il. Mais en voyant l’ampleur prise par l’incident et la façon dont on présente les habitants de Bteghrine, comme des bandits de grand chemin, j’ai senti que je devais rétablir la vérité. Il faut que l’opinion publique puisse savoir qui cherche à exploiter cette affaire, même au prix de la stabilité du pays. »
Entouré de nombreux partisans, Michel Murr a profité de l’occasion pour lancer des fleurs au chef du PNL, M. Dory Chamoun, et au ministre Sleimane Frangié. Il a d’ailleurs été conciliant avec la plupart des personnalités, membres du groupe de Kornet Chehwane, réservant tous ses sarcasmes à son frère, Gabriel, qu’il ne nomme jamais par son prénom, mais auquel il fait assumer l’entière responsabilité de l’incident.
Selon Michel Murr, il n’était même pas au courant que son frère avait lancé l’invitation à déjeuner pour samedi. « Selon nos informations, elle était prévue pour le 2 août. » Le député a ainsi raconté qu’il n’était pas chez lui, ce fameux samedi, mais en apprenant que M. Chamoun ainsi que le Dr Élie Karamé se trouvaient déjà chez son frère, il a compris que l’invitation était pour ce jour-là. « J’avais donné des instructions très précises pour qu’au cas où l’invitation se confirmait, aucun de mes partisans ne soit dans la rue, afin que nous ne soyons pas accusés de provoquer des incidents. En dépit de leur frustration, les jeunes ont respecté ces instructions. Mais, depuis deux semaines, la rue principale du village fait l’objet de travaux et la circulation y est perturbée. C’était déjà le cas lors de la fête de Saint-Élie, et les gens ont dû attendre une demi-heure pour passer. Samedi, donc, il y avait un embouteillage, aggravé par le passage de deux camions, dont mes hommes ont noté les numéros des plaques d’immatriculation. La police municipale et les FSI tentaient d’aider les personnalités, c’est ainsi qu’ils ont pu faciliter le passage de
M. Dory Chamoun et d’autres personnalités. Lorsque M. Nassib Lahoud est arrivé, ces éléments de sécurité lui ont demandé courtoisement d’attendre un peu, le temps que les camions puissent dégager la voie. Il s’est exécuté très poliment et il a attendu une dizaine de minutes, puis il a disparu. C’est qu’il avait reçu un coup de fil du “cher frère” qui lui a proposé de venir chez lui par une route annexe en promettant de lui envoyer quelqu’un pour lui indiquer le chemin. La route en question passe à deux kilomètres de Bteghrine et elle traverse mes propres terres, même si je laisse les gens l’utiliser. M. Lahoud a pris le chemin indiqué avant de croiser les hommes venus à sa rencontre : plusieurs jeunes avec des caméras, envoyés par mon cher frère, avec l’intention visible de provoquer un incident. Les hommes qui gardent ma propriété avaient commencé à avoir un échange de propos un peu vifs avec les hommes de mon cher frère. Avec les hommes accompagnant M. Lahoud et ceux venus à sa rencontre, il y avait près de dix jeunes gens de l’autre bord et trois de chez moi. L’un de mes hommes, ayant pris peur, a tiré deux coups de feu en l’air, pour effrayer les autres. Il a eu tort, j’en conviens. Il est d’ailleurs aujourd’hui aux mains de la justice. M. Nassib Lahoud est alors remonté très poliment dans sa voiture et il a rebroussé chemin vers Baabdate. Ceux qui ont été envoyés par mon cher frère sont retournés de là où ils venaient et l’affaire aurait pu en rester là. J’ai appris l’incident par le biais des journalistes qui m’ont contacté pour avoir ma réaction, alors que j’étais encore à Beyrouth. Si cet homme (Gabriel Murr) n’avait pas contacté M. Nassib Lahoud qui attendait paisiblement dans l’embouteillage pour lui proposer de prendre un autre chemin et s’il n’avait pas envoyé des hommes et des caméras pour l’accueillir sur cette route détournée qui passe par mes terres, il ne se serait rien passé. »
Interrogé sur les propos tenus par le ministre de l’Intérieur, M. Murr a répondu : « Il a agi en homme responsable. En tant que ministre de l’Intérieur, il ne pouvait pas tenir des propos différents. Il a fait son devoir, tout comme le président de la République. »
M. Murr a refusé de se laisser entraîner dans une polémique politique, affirmant son entière confiance dans la justice, « qui fera toute la lumière sur cette affaire totalement provoquée par ceux qui veulent revenir sur le devant de la scène ». Il a ajouté que le déjeuner de Bteghrine ne le dérangeait pas. « Au contraire, je souhaitais que les personnalités membres de Kornet Chehwane passent par la place du village et voient les banderoles et les portraits qui la jalonnent. » Michel Murr a enfin rendu un vibrant hommage aux « positions sages » du patriarche maronite et au ministre de la Santé, M. Sleimane Frangié, « qui connaît la place occupée par les leaders ».
M. Murr s’est ensuite rendu sur le terrain pour montrer aux journalistes les lieux où s’est déroulé l’incident.
Se sentant abandonné de tous et montré du doigt par la plupart des forces politiques, l’ancien vice-président du Conseil, M. Michel Murr, a décidé hier de réagir et de donner sa version des faits. D’autant que, telle que l’histoire avait été racontée, sa position était pratiquement indéfendable. Sa conférence de presse donnée à Bteghrine s’adressait donc aussi...