Incident de Bteghrine - Le président ne cache pas son mécontentement Lahoud insiste sur une enquête en bonne et due forme

Des sources proches du pouvoir ont affirmé que le président de la République, le général Émile Lahoud, est très mécontent de l’incident de Bteghrine, et il était d’ailleurs le premier à s’en indigner samedi dernier.
Selon les mêmes sources, le chef de l’État rejette catégoriquement ce genre d’abus et les dénonce vigoureusement. Il insiste aussi à rester à égale distance de toutes les parties loyalistes et opposantes. C’est ainsi que le président Lahoud place toute sa confiance dans la justice, et les sources susmentionnées font état des contacts effectués entre Baabda et le procureur général, Adnane Addoum, en vue de mener l’enquête jusqu’au bout et d’entendre tous les témoins, sans exception.
C’est dans ce cadre aussi que s’inscrivent les mesures administratives prises par le ministre de l’Intérieur, Élias Murr. De fait, ce dernier a déféré le caïmacam du Metn devant l’Inspection centrale. En outre, il a muté des responsables locaux des Forces de sécurité intérieure à d’autres régions. M. Murr en a désigné d’autres à leur place pour lever toute couverture politique de l’incident. D’après certaines informations, le ministre de l’Intérieur s’apprêterait également à prendre un certain nombre de mesures au niveau des FSI pour en finir avec « les situations particulières » que vit le Metn.
On apprend dans ce même contexte que le tribunal militaire a communiqué au procureur Addoum tous les éléments du dossier qu’il avait commencé à constituer concernant l’incident de Bteghrine. Celui-ci a chargé le procureur Rabiha Kaddoura de suivre l’enquête en commençant par entendre les six personnes qui ont été arrêtées à la suite de l’incident, en l’occurrence : Négib Saliba, Chadi Négib Saliba, Karim Raji Murr, Wissam Wadih Samaha, Antoine Farès Saliba et Élias Eid Samaha.
Toujours dans ce cadre, M. Élias Murr a affirmé que « six partisans du président Michel Murr ont été arrêtés ». Il a toutefois ajouté dans une interview à Radio-Monte-Carlo : « Quand les membres de l’opposition vont déjeuner chez le frère du président Michel Murr, alors qu’à peine deux mètres séparent les domiciles des deux frères, à mon avis, on cherche à entraîner les partisans de Michel Murr à provoquer un incident susceptible d’être exploité. »