Drame Disparition mystérieuse d’un enfant de l’hôpital où il était soigné

Un garçonnet de deux ans, Mohammed Moustapha Ragheb Bakajani, a été enlevé de l’hôpital où il se trouvait depuis près de trois mois, dont 75 jours à l’unité de soins intensifs.
Conduit inconscient à l’hôpital, le garçonnet souffrait de fractures multiples et avait subi des sévices sexuels.
Le parquet a ordonné une enquête pour élucider les circonstances de l’enlèvement et retrouver la trace du malheureux enfant, surtout qu’il se trouve toujours sous traitement et qu’il risque une rechute qui pourrait s’avérer mortelle.
L’avocat général près la cour d’appel du Mont-Liban, Joseph Khalil, a engagé des poursuites contre les parents de Mohammed, le ressortissant syrien Moustapha Mohammed Ragheb Bakajani (52 ans), et son épouse, Najla Abdallah Faraj (30 ans), de nationalité palestinienne. L’homme et son épouse sont passibles d’une peine de dix ans de travaux forcés pour enlèvement, conformément aux provisions de l’article 495 du code pénal.
Interpellée par la police juste après l’enlèvement, Najla a été entendue par le juge d’instruction, Faouzi Adham.
Elle a nié toute participation, affirmant qu’elle n’avait fait que visiter son fils en compagnie de son époux.
Elle a précisé que, divorcés, elle et son époux avaient confié la garde de l’enfant, contre une rémunération mensuelle de 200 dollars, à une nourrice, Rose, qui était entre-temps devenue entraîneuse dans un cabaret de Maameltein.
Il y a trois mois, Najla avait découvert que son fils était régulièrement torturé par Rose et son époux, Nehmé, et qu’il avait subi des sévices sexuels.
Elle l’avait alors conduit à l’hôpital dans un état désespéré et avait porté plainte contre la nourrice tortionnaire et son époux.
Lors de la visite à l’hôpital, a-t-elle ajouté, Moustapha avait pris l’enfant dans ses bras et l’avait sorti de la chambre pendant qu’elle nettoyait et refaisait le lit.
Inquiète de l’absence prolongée de son époux et de son fils, elle avait en vain parcouru les corridors de l’hôpital avant de signaler leur disparition à la direction.
Mais il était trop tard, l’enfant ayant été enlevé par son père dans une voiture qui l’attendait à proximité de l’hôpital.
Najla a été arrêtée et inculpée de complicité.
Le juge d’instruction a ensuite recueilli les dépositions de plusieurs témoins qui ont indiqué avoir aperçu une personne étrangère à l’hôpital quitter les lieux en compagnie d’un enfant.
Cette disparition est d’autant plus surprenante que l’avocat général près la cour d’appel du Mont-Liban, Maroun Abou-Jaoudé, avait interdit à la direction de l’hôpital de laisser partir l’enfant avant la fin de l’enquête sur les sévices qu’il avait subis.
Un mandat d’arrêt a également été délivré contre le père.