Le bloc parlementaire du Premier ministre, Rafic Hariri, a consacré sa réunion d’hier à cette affaire. Le communiqué publié à l’issue de la réunion indique que les membres du bloc parlementaire ont évoqué l’incident de Bteghrine, notamment en ce qui concerne « les menaces proférées à l’encontre de l’un des députés (M. Nassib Lahoud) et de ses compagnons, ce qui nous pousse à nous interroger sur l’immunité de l’action politique et sur le sort des libertés publiques ». « Nous condamnons fermement cet incident, qui constitue une atteinte à l’action parlementaire et aux libertés publiques, de même qu’il porte préjudice à la stabilité dans le pays », souligne le communiqué. Après avoir invité le parquet et les services de sécurité concernés à désigner « les coupables et les instigateurs » de cette agression, le bloc Hariri a rendu hommage à l’attitude adoptée par le bureau de la Chambre « qui a estimé, à juste titre, que le Parlement dans son ensemble est concerné par cette affaire ». L’ancien ministre et député Issam Naaman a souligné que l’incident de Bteghrine reflète « l’érosion du rôle, du prestige et de l’autorité de l’État, du fait que la classe politique a étendu son contrôle sur la scène locale de manière à prendre la place de l’État ». Pour M. Naaman, cette affaire apporte la preuve que « le système politique ne bénéficie d’aucune légitimité, en raison, notamment, de l’adoption d’une loi électorale inéquitable et rétrograde ».
Enfin, M. Ibrahim Kanaan, président du Centre libanais d’études juridiques et économiques, a souligné, dans un communiqué, que l’incident de Bteghrine « n’est pas surprenant dans la mesure où il s’inscrit dans le sillage des agissements qui ont marqué les années de guerre et dans le prolongement de la logique des mini-États et des principautés ». « Cette affaire, a ajouté M. Kanaan, met en relief à quel point l’intérêt public n’est perçu que sous l’angle de l’intérêt privé et à quel point certaines parties font fi des droits de l’homme les plus élémentaires. » En conclusion, M. Kanaan a souligné la nécessité d’un changement « à l’échelle de tout le pays ».
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