Rechercher
Rechercher

Actualités

Société - Mehdi, Abbas, Karim et Taline se portent bien Amina voulait un deuxième enfant... elle accouche de quadruplés(photos)

Des quadruplés à l’hôpital Trad. Mehdi, Abbas, Karim et Taline Chami ont vu le jour lundi dernier, vers midi, et pour des quadruplés, nés prématurément, ils se portent bien ; mais ils ont été transportés aux soins intensifs pédiatriques de l’hôpital Saint-Georges pour le suivi médical normal. Leur mère, Amina, âgée de 24 ans, qui a accouché par césarienne, quittera l’hôpital aujourd’hui. Leur père Hamad, 33 ans, est très heureux mais il pense déjà à la nouvelle voiture qu’il devrait acheter. En effet, la famille sera désormais composée de sept personnes. C’est que les quadruplés ne sont pas les premiers-nés de Hamad et Amina. Le couple a déjà une fille, Serena, âgée de trois ans et demi.
Que ce soit à l’hôpital Trad ou à l’hôpital Saint-Georges, le personnel de la maternité et du service pédiatrique ne parle que des quadruplés Chami. Le cas est rarissime : ni insémination artificielle ni fécondation in vitro. Mais Amina, qui tenait à avoir un deuxième enfant, suivait un traitement hormonal depuis deux ans et demi. N’empêche que même avec des médicaments qui stimulent l’ovulation, l’incidence des quadruplés demeure rarissime.
Dès le deuxième mois de grossesse, le couple a su qu’il aura plus qu’un enfant. « Au début, le gynécologue nous a dit qu’elle avait des jumeaux, trois semaines plus tard, on nous informait qu’elle portait quatre ou cinq enfants », indique Hamad. Et ce n’est que plus tard que le nombre de fœtus qu’Amina portait s’est confirmé. Mais les diverses échographies n’ont pas montré exactement le sexe des enfants.
Hamad est heureux. Comme son épouse, il voulait un garçon, un frère à Serena, « quitte à avoir d’autres enfants plus tard, quand la situation économique sera meilleure », souligne-t-il. Le couple parle d’une agréable surprise et du bonheur d’avoir une grande famille et puis « Dieu pourvoira, et ne dit-on pas d’ailleurs en arabe que chaque enfant amène sa bonne fortune avec lui ? » demande Hamad, qui encaisse 800 000 livres par mois, qui assure deux sortes d’emplois, l’avant-midi et l’après-midi à la Jammal Trust Bank et qui doit payer des traites mensuelles qui s’élèvent à 300 000 livres pour la Banque de l’habitat.
Le jeune homme ne s’inquiète pas pour autant. C’est un père de famille heureux. « Le plus urgent sera d’acheter une nouvelle voiture et d’engager une employée de maison pour nous aider avec les enfants. Et il faut penser au lait et aux couches des quatre nouveau-nés », dit-il encore avec un grand sourire. « Je suis un homme croyant : ma femme a énormément souffert à cause des pressions qu’elle a subies des voisins, des parents et des amis parce qu’elle avait du mal à avoir un deuxième enfant et durant un peu moins de sept mois, dès qu’on a su qu’elle avait plus que des jumeaux, elle ne pouvait plus sortir ou faire des efforts physiques », dit-il. Et de poursuivre que « malgré tout ça, Dieu a voulu que les choses s’arrangent, et son œuvre ne s’arrêtera pas là ».
Hamad et Amina sont originaires du Liban-Sud. Lui d’Iklim el-Teffah, elle de la bande frontalière. Ils habitent à Roueiss dans la banlieue sud de Beyrouth. Hamad se souvient en détail de sa première rencontre avec Amina. Il l’avait rencontrée juste après avoir acheté la maison où le couple habite actuellement. Elle était sa voisine. Et il l’avait remarquée en emménageant. Au bout d’un mois et demi, ils étaient fiancés.
« Nous nous sommes mariés un an et demi plus tard, le 5 septembre », relève Hamad. Mais il ne se souvient plus de l’année. Puis il se rappelle la date de naissance de sa fille, fait quelques calculs, dit que « c’était en 1998 » et s’excuse : « Depuis que j’ai vu mes quatre nouveau-nés je me sens un peu perdu. »
Ces sept derniers mois, la vie n’était pas facile pour Hamad. Tous les jours, il rentrait du travail vers 17 heures pour faire la cuisine, les travaux ménagers et s’occuper de sa femme et de sa fille. Il fallait préparer Serena à la venue des quadruplés. Il s’inquiète pour elle, a peur qu’elle soit jalouse. « Quand les enfants sortiront de l’hôpital, nous lui offriront une moto miniature en lui disant que les quadruplés lui ont amené un cadeau », dit-il.
Le gynécologue d’Amina, le Dr Zein Hachem, obstétricien, chef de la maternité à l’hôpital al-Sahel (banlieue sud) et qui travaille également à l’hôpital Trad, indique que « la césarienne effectuée sous péridurale s’est déroulée sans complications » et que « la grossesse de sa patiente était relativement facile ». Amina a accouché prématurément après avoir dépassé les huit mois de grossesse. « Certes, nous étions très stressés parce que l’accouchement de quadruplés n’est pas facile, nous avions peur des complications, mais finalement tout s’est bien passé », indique-t-il.
Rita Rahmé, chargée du marketing médical à l’hôpital Trad, relève que la clinique privée est bien équipée pour ce genre d’intervention ainsi que pour les fécondations in vitro, précisant que 45 gynécologues travaillent à l’hôpital Trad. « Nous voulions donner à Amina une chambre de première classe pour qu’elle se repose, mais le service maternité affiche actuellement complet », dit-elle, soulignant que l’hôpital « fera sûrement un geste avant le départ d’Amina ».
Après l’accouchement, les quadruplés ont été transportés aux soins intensifs pédiatriques de l’hôpital Saint-Georges. Ils devraient y séjourner de trois semaines à un mois dans les couveuses de l’hôpital, juste le temps qu’ils grandissent. D’ailleurs, il semble que leur taille et leur poids entrent dans les normes des quadruplés nés prématurément. Mehdi, Abbas et Karim pèsent chacun 1, 640 kilogrammes. Leur taille est respectivement de 40, 42 et 41 centimètres. C’est le bébé numéro 4 qui est le plus petit : Taline, la fille, pèse 1,240 kilogrammes pour 38,5 centimètres.
Hamad, prendra-t-il un troisième emploi pour pourvoir aux besoins sa famille ? « Quand Serena avait six mois, je travaillais jusqu’à 22 heures et puis un soir je l’ai portée, elle ne m’a pas reconnue et s’est mise à pleurer. J’ai pris un congé d’une semaine et je l’ai amenée à Jarjouh, mon village. Je voulais qu’elle sache que je suis son père », dit-il. Il a d’autres projets, il pense déjà aux deux chambres qu’il aménagera plus tard pour ses trois garçons et ses deux filles. Il ne veut pas « avoir l’air de mendier », mais il sait qu’en Occident, c’est le gouvernement qui aide les parents de quadruplés ou de quintuplés. « Peut-être peuvent-ils seulement nous épargner des taxes et de la TVA sur le lait et les couches », espère-t-il. Il lance un appel, dans ce sens, au président de la République et au chef du Parlement. Et s’ils ne réagissent pas ? « Je ne m’inquiète pas, Dieu pourvoira à tout », dit-il. Inchallah.

Patricia KHODER
Des quadruplés à l’hôpital Trad. Mehdi, Abbas, Karim et Taline Chami ont vu le jour lundi dernier, vers midi, et pour des quadruplés, nés prématurément, ils se portent bien ; mais ils ont été transportés aux soins intensifs pédiatriques de l’hôpital Saint-Georges pour le suivi médical normal. Leur mère, Amina, âgée de 24 ans, qui a accouché par césarienne,...