De sources officielles libanaises, citées par notre correspondant diplomatique, Khalil Fleyhane, on précise que le Liban n’a reçu aucune notification de la part des États-Unis à ce propos et que le palais Bustros avait seulement été informé des thèmes généraux à l’ordre du jour de la réunion du comité de suivi, à savoir l’Irak, la question palestinienne, le conflit israélo-arabe dans l’ensemble et les développements dans la région. Aucun détail n’avait en revanche été communiqué.
On s’attend donc, souligne-t-on de mêmes sources, à ce que le dîner qui doit précéder la réunion, lundi soir, et qui regroupera uniquement les chefs des délégations, soit l’occasion de pressions américaines en vue d’amener les Arabes à participer à la force internationale de maintien de la paix que Washington tente de mettre sur pied en Irak.
En tout état de cause, Beyrouth estime que la demande américaine, telle qu’elle est formulée, demeure sujette à de nombreuses interrogations. On ne sait par exemple pas qui devrait commander une éventuelle force internationale ni surtout quelle serait sa mission. On ignore également quelle résolution des Nations unies servirait de cadre à cette force et aussi à quelle autorité elle devrait rendre compte. Paul Bremer, l’actuel administrateur civil de l’Irak, resterait-il en place si la force internationale était mise sur pied ?
En fait, on se demande, dans les milieux officiels libanais, si le souhait de Washington n’est pas destiné à masquer l’incapacité des États-Unis à pacifier l’Irak. D’où cette principale interrogation : À quoi servirait au juste la force internationale ? À assurer la sécurité de l’Irak ou bien celle des Américains en Irak ?
Toujours est-il que les dirigeants libanais semblent irrités essentiellement par le fait que toute cette affaire est actuellement traitée par la Ligue arabe en l’absence de concertations avec un certain nombre de pays membres de la Ligue, parmi lesquels le Liban. D’où ce sentiment d’avoir été placé devant un fait accompli.
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