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DOSSIER RÉGIONAL Les dossiers de l’heure traités en étroite coordination avec Damas

Les craintes, criantes (anagramme justifié) que suscite la récession ont été transmises d’urgence par les instances concernées au président Bachar el-Assad en personne. Cela pour deux raisons. D’abord parce que les pouvoirs locaux ne semblent pas bien traiter le problème et ont manifestement besoin de conseils éclairés. D’autre part, parce que la crise libanaise peut se répercuter négativement sur la Syrie elle-même, en raison des innombrables interactions économiques liant les deux pays. Les professionnels tirent une fois de plus la sonnette d’alarme. En insistant sur une priorité : la réalisation d’une réforme administrative urgente, pour éliminer la corruption et doter l’État d’un instrument de redressement adéquat. Deuxième nécessité préalable : la cessation des hostilités politiques ou politiciennes, comme des tiraillements entre les présidents qui sapent la confiance, élément indispensable de rétablissement. Surtout que les Libanais ont plus que jamais besoin d’être unis, pour faire face aux périls ou aux défis régionaux.
Un autre point important soulevé par certains visiteurs de Damas : la nécessité de donner corps aux éloges rendus régulièrement aux positions du patriarche Sfeir concernant tant la formation du gouvernement que l’affaire irakienne, la cause palestinienne et le rejet des pressions US sur la Syrie. De même, les vues du patriarcat sur l’élaboration d’une loi électorale équilibrée et juste, basées sur la représentation de proximité à travers la petite circonscription, sont appréciées et il faut y répondre favorablement.
Selon ces témoins, qui reviennent sur la question des pressions US, le président Assad ne semble pas trop se faire de souci, bien qu’il ne prenne pas la question à la légère. Ils ajoutent que le chef de l’État syrien est en effet confiant dans la justesse de sa logique. Et il pense qu’avec un minimum de solidarité arabe, le bon sens, qu’il défend, finira par l’emporter. Ces sources indiquent qu’aux yeux de Damas, certaines demandes américaines sont recevables et d’autres sont discutables.
Dans ce sens, qu’elles ne peuvent être satisfaites qu’après la conclusion d’une paix régionale globale équitable. Plus exactement, la neutralisation des mouvements de résistance se ferait d’elle-même une fois un arrangement conclu. Quant aux infiltrations d’Irak en Syrie dont se plaignent les Américains, Damas répond que les frontières ne sont pas faciles à surveiller et pour les rendre encore plus étanches, il faudrait que les forces américaines stationnées en Irak y mettent aussi du leur. Concernant l’avenir de l’Irak, la Syrie répète qu’elle souscrit à toute solution que les Irakiens choisiraient pour eux-mêmes. Même chose pour ce qui est des Palestiniens. Ces personnalités répètent que la Syrie, pour consolider ses positions face à Washington, compte sur le soutien de l’Arabie saoudite et de l’Égypte. Dans l’optique d’une négociation calme avec Washington, loin de tout climat de menaces et d’intimidation US. Ce qui implique, d’une manière générale, la relance du double volet syro-libanais de pourparlers avec Israël, en base des résolutions de l’Onu et des principes de Madrid.
Selon ces sources prosyriennes, le temps joue en faveur des Arabes en général, des Palestiniens mais aussi de la Syrie en particulier. Dans ce sens que les Américains, qui semblent s’embourber en Irak, vont avoir besoin de rejoindre les positions raisonnables des Européens et des Russes, coauteurs de la « feuille de route », ainsi que des capitales arabes modérées comme Le Caire et Ryad.

Émile KHOURY
Les craintes, criantes (anagramme justifié) que suscite la récession ont été transmises d’urgence par les instances concernées au président Bachar el-Assad en personne. Cela pour deux raisons. D’abord parce que les pouvoirs locaux ne semblent pas bien traiter le problème et ont manifestement besoin de conseils éclairés. D’autre part, parce que la crise libanaise peut se...