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CORRESPONDANCE Sans «Le Colonel» Tom Parker, il n’y aurait pas eu Elvis Presley (photo)

WASHINGTON-Irène MOSALLI

Il était escroc, truand, présumé meurtrier, immigrant illégal et ayant reçu une éducation primaire. Et pourtant, sans lui il n’y aurait pas eu Elvis Presley, un phénomène musical marquant au XXe siècle. Son nom, Le Colonel, alias Tom Parker. Un livre vient de lui être consacré, qui raconte son extraordinaire histoire. L’auteur de l’ouvrage, Alana Nash, qui l’a bien connu, relate son incroyable parcours et la manière dont il contrôlait les moindres détails de la vie personnelle et privée du King.
Un homme sans scrupule et sans culture que ce Tom Parker, qui avait tout de suite compris la mine d’or que représentait le célèbre chanteur dont il n’aimait pourtant pas le style. Mais en homme d’affaires rusé, il avait su faire sa fortune et celle d’Elvis Presley. À la question d’un journaliste concernant le pourcentage retenu sur les recettes du chanteur et qui représentait 50 % selon la rumeur, il avait répondu avec aplomb: «C’est faux. C’est lui qui prend 50% de tout ce que je gagne.»

Son intérêt avant celui de son poulain
En effet, c’est Tom Parker qui organisait, négociait les concerts et tout genre d’apparition de la vedette. On lui reproche de ne s’être pas intéressé à l’aspect créatif du talent de Presley. Et cela est vrai, car Le Colonel ne se préoccupait que du profit personnel qu’il pouvait en tirer. Il considérait la coqueluche de l’époque comme un « cash register », la caisse d’argent. Il a poussé le cynisme jusqu’à dire de lui, après sa mort :
« Elvis n’est pas mort. Son corps oui. Mais cela ne change rien. »
La question qui se pose aujourd’hui est de savoir pourquoi le chanteur a accepté la présence à ses côtés d’un tel tyran. Tout simplement parce qu’il n’avait ni l’envie ni la patience de s’occuper ou même de jeter un coup d’œil sur ses finances. De plus, il était influençable, en raison d’un sérieux sentiment d’insécurité dont il n’a jamais été guéri. Et Le Colonel a magistralement exploité le sentiment du King, qui savait que son règne n’allait pas durer.
Parker ne prétendait pas être plus qu’un faiseur de transactions. Et son intérêt passait avant celui de son poulain. C’est ainsi qu’il ne répugnait pas à le laisser tourner des films médiocres mais rentables plutôt que de le laisser explorer des projets plus valables artistiquement. Sans compter qu’il a fermé les yeux sur son penchant pour la drogue. Plus encore, il n’a jamais organisé de tournées à l’étranger pour le chanteur. Et cela pour deux raisons : la peur de ne plus pouvoir revenir aux États-Unis où il était entré illégalement, et celle d’être arrêté en Europe d’où il avait fui après avoir été accusé de meurtre. Dans les années 70, alors que ce team avait un besoin urgent de cash, Parker avait refusé une tournée qui leur aurait rapporté des millions. C’est aussi pour cette raison qu’il n’a jamais rendu visite à Elvis lorsque celui-ci faisait son service militaire en Allemagne.
Cet homme, Andreas Cornelis van Kujik de son vrai nom, quelque peu gargantuesque et raspoutinien, était né à Breda, en Hollande, en 1909 (et décédé en 1987). Arrivé aux États-Unis dans les années 1930, il prend le nom de Tom Parker et exerce mille et un métiers qui tenaient des quatre cents coups avant de mettre le grapin sur le phénomène Elvis. Il se présentait aux USA comme étant originaire de la Virginie de l’Ouest où il aurait fait une carrière militaire et où il aurait fini « colonel ». Puis, ayant flairé la poule aux œufs d’or, il s’introduit dans le circuit du show-biz, et avec l’aide de la firme RCA, il obtient pour 35 000 dollars un contrat pour produire les albums de Presley.
À partir de ce moment, la gloire, et surtout l’argent, coule à flots. Argent que Parker perdra au jeu. D’aucuns disent que si Elvis Presley avait été seul à l’écoute du don qu’il avait, il aurait vécu plus longtemps et aurait laissé un legs musical beaucoup plus riche. Pour sa part, le colonel n’a jamais considéré Elvis somme son fils mais, « comme le succès que j’ai toujours voulu pour moi-même », a-t-il dit.
WASHINGTON-Irène MOSALLIIl était escroc, truand, présumé meurtrier, immigrant illégal et ayant reçu une éducation primaire. Et pourtant, sans lui il n’y aurait pas eu Elvis Presley, un phénomène musical marquant au XXe siècle. Son nom, Le Colonel, alias Tom Parker. Un livre vient de lui être consacré, qui raconte son extraordinaire histoire. L’auteur de l’ouvrage,...