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Les politiciens intéressés se posent des questions inquiètes sur les visées loyalistes concernant la reconduction

Dans son interview au Raï el-Aam koweïtien, Pakradouni évoque la reconduction comme une sérieuse possibilité. Ces propos suscitent de la part des professionnels, notamment des candidats virtuels à la présidence, les questions inquiètes, et les remarques critiques, suivantes :
– Pourquoi Pakradouni ouvre-t-il le ban maintenant ? Pourquoi ce timing, alors que le thème de la reconduction avait été mis de côté à la demande même du chef de l’État, comme de la Syrie.
– Sur quoi Pakradouni se base-t-il pour soutenir mordicus que le climat intérieur, aussi bien du côté chrétien que dans le camp musulman, met en relief la supériorité du président Lahoud par rapport aux autres postulants virtuels ? Ce jugement de valeur se fonde-t-il sur une enquête d’opinion pointue, sur un sondage fiable ? D’ailleurs, dans ce cadre, d’ici à la présidentielle, les avis peuvent changer chaque jour. Ils peuvent favoriser Lahoud mais aussi faire émerger d’autres noms.
– En effet, nul n’ignore le poids des considérations régionales. À ce niveau, rien ne s’est encore suffisamment décanté. Il faudra voir où en sera la situation au moment du scrutin, en Irak comme dans les Territoires. Peut-être qu’elle imposerait la reconduction, et peut-être le contraire.
– Les réalisations dont le régime se prévaut, comme la stabilité, ne constituent pas un argument électoral déterminant. Seuls les impératifs régionaux et internationaux décideront du choix final, même aux yeux de l’opinion intérieure. Chéhab avait à son actif des réalisations importantes, dont la réforme. Il avait le soutien d’une majorité populaire, parlementaire et militaire. Mais, malgré cela, la reconduction n’avait pas été possible, parce que la volonté régionalo-internationale en avait décidé autrement.
– D’ailleurs, cette stabilité que l’on chante ne dépend pas du régime en place, quel qu’il soit, mais de l’évolution régionale vers la paix ou vers la guerre. Ainsi que de la Syrie, qui a en outre joué un rôle primordial dans la libération du Sud, par son appui à la Résistance.
– Le président Lahoud, on le sait, n’avait sollicité ni le commandement en chef de l’armée ni la présidence de la République. Il a accepté d’assumer ces charges, quand on le lui a proposé. De même, il ne sollicite pas la reconduction. Qui dit qu’il en accepterait l’idée ?
Après cette habile interrogation, les proches de certains candidats potentiels en rajoutent une louche en soutenant que le président Lahoud doit parfaitement savoir, à partir de l’expérience des régimes passés, que l’échéance présidentielle est liée à des conditions extérieures, qui peuvent ou non être favorables à la reconduction. Certains loyalistes soutiennent qu’une dégradation régionale entraînant des répercussions sur le plan intérieur nécessiterait la prorogation du mandat présidentiel comme de celui de la Chambre. Les sources citées réfutent ces vues. En rappelant que le Liban a connu bien des troubles, une guerre domestique même, qui n’ont jamais empêché l’alternance du pouvoir, le changement de président. Il en a été ainsi en 1958, au sortir de la révolution, en 76 sous le son du canon, en 82 sous l’invasion israélienne et en 88 avec le départ du président Gemayel.
Ces mêmes pôles se demandent ensuite que ferait le président Lahoud si le Conseil des ministres inscrivait à son ordre du jour l’amendement de l’article 49 de la Constitution, en vue de permettre la reconduction. S’absenterait-il de la séance, pour qu’on n’aille pas croire qu’il a changé d’avis et que désormais il recherche la prorogation ?
Chaque chose en son temps : le chef de l’État, pour sa part, laisse savoir qu’il reste prématuré de débattre de la question. Il évite donc de laisser percer ses intentions. En se contentant de répéter qu’il ne sollicite rien.

Émile KHOURY
Dans son interview au Raï el-Aam koweïtien, Pakradouni évoque la reconduction comme une sérieuse possibilité. Ces propos suscitent de la part des professionnels, notamment des candidats virtuels à la présidence, les questions inquiètes, et les remarques critiques, suivantes :– Pourquoi Pakradouni ouvre-t-il le ban maintenant ? Pourquoi ce timing, alors que le thème de la...