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Société - Vincent Battle inaugure une aile de l’association à Séhaïlé Don de 26 700 dollars de l’USAid pour équiper le nouveau bâtiment d’Oum el-Nour (photo)

L’association Oum el-Nour pour la réhabilitation des toxicomanes se développe. Hier, une nouvelle aile a été inaugurée par l’ambassadeur des États-Unis, Vincent Battle, au centre de Séhaïlé. Une aile dont l’équipement, d’une valeur de 26 700 dollars, a été offert par l’agence américaine pour le développement international (USAid) et qui pourra traiter 16 toxicodépendants supplémentaires. Le centre Oum el-Nour de Séhaïlé aura désormais une capacité d’accueil de 40 personnes de sexe masculin. Quant au bâtiment, il a été offert par de nombreux donateurs anonymes, « ces soldats inconnus », ainsi que les a qualifiés Mgr Guy Noujaim, président de l’association.
« Ce nouveau bâtiment de transition et de préparation aux programmes, explique Mouna Yazigi, directrice de l’association, permettra d’établir un meilleur diagnostic et de sélectionner le programme le plus adapté à chaque toxicomane, en fonction de la gravité de son problème. »
« En effet, précise-t-elle, désormais, l’association propose deux différents programmes de réhabilitation, l’un court, étalé sur quelques mois, et l’autre, plus long, d’une durée de 18 mois. »
Quant au diagnostic, il sera établi par des éducateurs spécialisés qui suivent actuellement une formation aux États-Unis, grâce à l’USAid, ajoute à ce propos la directrice.

Trop de demandes,
peu de places
L’indispensable soutien à accorder aux toxicomanes et la prise de conscience de l’étendue de ce problème : tel était le thème principal de la cérémonie d’inauguration de la nouvelle bâtisse du centre de Séhaïlé, qui s’est déroulée en présence des députés Robert Ghanem et Atef Majdalani ainsi que de nombreuses personnalités et membres d’Oum el-Nour.
« Vous avez sauvé la vie de nombreux jeunes et celles de leurs familles. Je vous remercie pour votre aide. » Ces paroles simples ont été prononcées, en guise d’introduction, par un jeune toxicomane, actuellement en phase finale de réhabilitation, qui a brièvement relaté son parcours et son retour vers la vie active.
À l’instar de ce jeune émigré, 176 toxicomanes des deux sexes ont suivi, entre 2001 et 2002, des programmes gratuits de réhabilitation dans les trois centres d’Oum el-Nour. « C’est pour permettre à l’association d’aider davantage de drogués à sortir de la dépendance que l’USAid lui a accordé ce don de 26 700 dollars », explique le directeur du bureau local de l’agence américaine pour le développement international, Raouf Youssef.
Rappelant le soutien de son gouvernement pour les programmes d’aide au développement, notamment celui de la lutte contre la toxicomanie, alors que les problèmes sociaux du pays s’aggravent de jour en jour, M. Battle a mis l’accent sur le danger que constitue la baisse de la moyenne d’âge des toxicomanes. « Le problème devient grave, a-t-il constaté, et les capacités d’accueil des centres sont nettement inférieures à la demande. En effet, 544 toxicomanes ont demandé assistance durant les années 2001 et 2002, mais la majorité d’entre eux a été refoulée faute de places. »
Chômage, problèmes économiques, problèmes familiaux, la directrice du ministère des Affaires sociales, Neemat Kannan, a énuméré, à son tour, quelques-uns des problèmes rencontrés par la jeunesse libanaise, notamment celle des quartiers sensibles, qui glisse de plus en plus vers la toxicomanie. Une toxicomanie qu’il faut désormais traiter de manière globale, tout en privilégiant la prévention. « Nous avons déjà réalisé un pas important en changeant la loi, a-t-elle remarqué. En effet, le toxicodépendant n’est plus considéré comme un criminel mais comme une personne qu’il faut aider et soigner. » Et Mme Kanaan d’insister sur le rôle de l’État, des municipalités et de la famille dans la lutte contre la drogue.
Prenant la parole en dernier, le président de l’association Oum el-Nour, Mgr Guy Noujaim, a remercié les donateurs qui ont permis l’édification de ce nouveau centre ainsi que les nombreux ministères qui collaborent avec l’association, avant de mettre l’accent sur les problèmes de la société libanaise. « Une société au sein de laquelle les intérêts matériels priment, a-t-il déploré, au détriment des principes de vie traditionnels. »
« Nous espérons non seulement accueillir davantage de jeunes toxicomanes, mais leur assurer des formes de traitement modernes et mieux adaptés », a-t-il conclu.
« Une goutte d’eau dans un océan », serait-on tenté de dire, vu l’ampleur que prend le problème de la drogue dans le pays. Mais une initiative qui ne peut qu’être applaudie vu les nombreuses vies qui ont pu ainsi être sauvées.
Anne-Marie el-HAGE
L’association Oum el-Nour pour la réhabilitation des toxicomanes se développe. Hier, une nouvelle aile a été inaugurée par l’ambassadeur des États-Unis, Vincent Battle, au centre de Séhaïlé. Une aile dont l’équipement, d’une valeur de 26 700 dollars, a été offert par l’agence américaine pour le développement international (USAid) et qui pourra traiter 16...