Le ministre de l’Économie a reçu une délégation du FDLP Hamadé : Les désunions palestiniennes servent les intérêts israéliens

Le ministre de l’Économie, Marwan Hamadé, a mis l’accent hier sur la nécessité de « préserver l’unité et l’immunité de la scène palestinienne, au plan interne et externe, pour empêcher l’exploitation par les Israéliens des dissensions » entre le chef de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, et le Premier ministre palestinien, Mahmoud Abbas. D’autant plus, a affirmé M. Hamadé, que «ces dissensions facilitent la tâche d’Israël, lequel cherche à détourner l’attention de l’opinion publique internationale des crimes qu’il commet contre le peuple palestinien ».
Le ministre de l’Économie a reçu hier une délégation du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), conduite par Ali Fayçal, membre du bureau politique du mouvement. Mohammed Khalil, membre du comité central du FDLP, était également présent à la réunion.
M. Hamadé et ses hôtes ont évoqué les derniers développements sur la scène palestinienne, « à la lumière de la multiplication des attaques israéliennes ».
« Israël viole de manière permanente la trêve qui était en cours, qu’il cherche à appliquer unilatéralement, alors qu’il a les mains libres et bénéficie de la couverture des États-Unis », a indiqué le ministre de l’Économie.
La délégation du FDLP a également évoqué la situation dramatique dans les camps palestiniens. M. Hamadé a plaidé en faveur d’« une solution rapide à ce problème sur le double plan judiciaire et pratique ».
Les membres de la délégation ont par ailleurs remis un mémorandum au ministre de l’Économie sur le droit à l’acquisition de biens-fonds pour les réfugiés palestiniens au Liban, en déplorant l’interdiction d’entrée de tout matériel de construction à l’intérieur des camps. Ils lui ont également remis le rapport de la onzième réunion du comité central du FDLP, sur le thème : « Quel avenir pour la “feuille de route” ? »
M. Hamadé a également reçu un livre sur « l’intifada de l’indépendance, an 11 », publié par le Centre palestinien de documentation et d’information.

Fayçal : Pour une direction politique collégiale
De son côté, M. Fayçal a déclaré à l’issue de la rencontre : « Le peuple palestinien ne peut pas rester silencieux face à l’escalade dans les agressions israéliennes et aux pressions américaines qui visent à imposer une trêve unilatérale et un retour au calme, à condition de démanteler l’infrastructure de la résistance palestinienne. »
« Les agissements provocateurs d’Israël, notamment les attentats quotidiens, la non-libération de prisonniers et la poursuite de la construction du “mur de séparation”, ne peuvent être confrontés que par des représailles fermes de la part de notre peuple et de ses cellules (de résistance) », a indiqué le cadre du FDLP, en faisant assumer à l’État hébreu « la responsabilité de ses agressions ».
M. Fayçal a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de « faire face à l’hostilité israélienne et à la partialité américaine par le biais d’un dialogue national global et profond en faveur de la mise en place d’une direction politique nationale et unie qui regrouperait toutes les cellules et garantirait la participation de tous à la prise de décision ». Cette direction collégiale aurait « un programme politique et résistant commun pour renforcer le front interne au niveau de la résistance et de l’intifada face au colonialisme et à l’occupation, et couper court aux tentatives du gouvernement Sharon de semer la discorde dans les rangs palestiniens », a-t-il souligné. « Ainsi pourrons-nous arracher nos droits, à travers l’édification d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem pour capitale et le retour des réfugiés conformément à la résolution 194 du Conseil de sécurité de l’Onu », a jouté M. Fayçal.
Il a enfin soulevé la question de l’interdiction de l’acquisition de biens-fonds par les réfugiés palestiniens, en plaidant en faveur de l’annulation de la loi en ce sens votée par la Chambre et en réclamant le respect des droits humanitaires, économiques et sociaux des réfugiés.