Baabda-Aley - Mounir Bejjani, nouveau candidat à la partielle Henri Hélou chez Kabalan, Hikmat Dib à Dimane (PHOTO)

À l’heure où trois des candidats au siège maronite de la circonscription de Baabda-Aley vacant à la suite du décès du regretté Pierre Hélou, à savoir Henri Hélou, Hikmat Dib et Imad Hajj, poursuivent leur tournée électorale dans la région en prévision de la partielle du 14 septembre, les regards sont tournés vers le Rassemblement de Kornet Chehwane, dont les membres doivent se réunir prochainement pour prendre une position commune sur la bataille électorale. D’autant plus que chacun des membres du Rassemblement a déjà exprimé son opinion individuellement et qu’aucun consensus n’a pu être dégagé au sein du groupe. Une désunion qui s’est traduite par le désistement de l’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats, Chakib Cortbaoui, d’abord pressenti comme candidat consensuel de l’opposition.
Ainsi, le secrétariat général de Kornet Chehwane se réunira-t-il demain vendredi à l’évêché maronite d’Antélias, en présence de Mgr Youssef Béchara.
Un quatrième candidat s’est engagé hier dans la bataille. Il s’agit du vice-président du Mouvement des cadres et des intellectuels du Liban, Mounir Assaf Bejjani. M. Bejjani tiendra une conférence de presse dans les jours qui viennent pour donner lecture de son programme électoral.

Dib chez Sfeir
De son côté, le candidat aouniste, Hikmat Dib, s’est rendu hier à Dimane en compagnie de son épouse et de sa fille. M. Dib s’est entretenu avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. À l’issue de la rencontre, il a affirmé : « J’ai remis au patriarche une copie de mon programme électoral, dont les principaux titres sont l’appel au rétablissement de la souveraineté, de l’indépendance et de la libre décision, et à l’édification de l’État de droit qui doit être construit sur les fondements suivants : la moralité, l’intégrité et l’engagement au niveau politique et national. »
« Nous avons également évoqué la question de la coexistence et de la vie commune. J’ai indiqué au patriarche que toutes les deux font partie des constantes du courant aouniste. Pour moi, il s’agit d’une pratique quotidienne, beaucoup plus que de slogans. Mais la vie commune correspond également à la participation et à l’égalité au niveau de la dignité, du pouvoir et de la libre décision », a-t-il poursuivi.
« Nous avons discuté des élections, qui vont se transformer en référendum sur la ligne de l’opposition et sur celle du pouvoir, lequel exprimera le refus du fait accompli », a souligné M. Dib, en précisant que Mgr Sfeir avait plaidé, durant la réunion, « en faveur du droit des citoyens à participer au processus électoral, à exprimer leur opinion et à choisir leurs représentants loin des pressions et de l’exploitation ».
L’entretien a enfin porté sur des questions en rapport avec le développement dans la région. « Le patriarche m’a souhaité bonne chance en insistant sur le fait qu’il ne fait obstacle à personne », a ajouté le candidat aouniste, en mettant l’accent sur l’attachement de Mgr Sfeir à des élections représentatives et libres.
M. Dib a ensuite été reçu par le PDG du quotidien an-Nahar, Gébrane Tuéni, et par l’ancien candidat aux législatives Saad Slim. Il a poursuivi par ailleurs sa tournée dans les régions de Hadeth, Kfarchima, Aïn el-Remmaneh, Furn el-Chebbak, Aley, Bhamdoun et de la banlieue sud.

Réunion « positive » au CSC
De son côté, le candidat Henri Hélou s’est rendu hier au siège du Conseil supérieur chiite où il a été reçu par cheikh Abdel Amir Kabalan.
Cheikh Kabalan a souhaité bonne chance à M. Hélou dans son parcours sur les traces de son père, feu Pierre Hélou. Le vice-président du Conseil supérieur chiite a rendu un vibrant hommage au disparu, mettant en exergue ses qualités nationales et ses liens avec le CSC du temps de l’imam Moussa Sadr. « Il existait entre nous une coordination constructive tout au long de son parcours de résistant, au cours duquel il a œuvré pour l’intérêt national supérieur et durant lequel il est resté l’ami de l’imam Moussa Sadr », a poursuivi cheikh Kabalan.
Il a ensuite appelé Henri Hélou à participer à la réunion du comité national pour le suivi de l’affaire de la disparition de l’imam Sadr et de ses deux compagnons.
À l’issue de la rencontre, M. Hélou a affirmé qu’il s’était rendu au siège du Conseil supérieur chiite pour demander le soutien de cheikh Kabalan, et que la rencontre avait été « fructueuse et positive ».

Hajj poursuit sa tournée
M. Imad Hajj a pour sa part poursuivi sa tournée dans les villages de Aley et de Choueifat ainsi que dans les quartiers de Furn el-Chebback et Aïn el-Remmaneh.
Dans une déclaration à la presse, M. Hajj a insisté sur le rôle dans la bataille électorale des médias, qui doivent donner, selon lui, l’opportunité aux candidats de s’exprimer de manière équitable, en fonction de critères établis dans l’intérêt des électeurs.
Critiquant MM. Hélou et Dib sans les nommer, M. Hajj s’est posé en candidat de la troisième voie entre ceux qui ont opté pour l’élection d’office et qui ont des intérêts privés en jeu, et ceux qui brandissent des slogans valables concernant la souveraineté et l’indépendance, mais qui n’ont prévu aucun mécanisme pour mettre en pratique leurs slogans.
M. Hajj sera reçu aujourd’hui par les responsables du Parti communiste libanais (PCL) et par ceux du Bloc national.
Il convient enfin de noter que le PCL a publié un communiqué dans lequel il a précisé qu’il prendra position après s’être concerté avec tous les candidats.
La section de Baabda-Aley au sein du parti Kataëb a également publié un communiqué dans lequel elle a appelé les partisans concernés par l’élection à une réunion aujourd’hui pour mettre en place une machine électorale de soutien au candidat Henri Hélou.
En soirée, M. Charles Chartouni, dont le nom avait été avancé comme candidat de l’opposition, a publié un communiqué dans lequel il dénonce les tentatives de certaines parties de présenter la bataille électorale de Baabda-Aley comme « un danger pour la paix civile et la réconciliation dans les régions de la montagne ». « Il est surprenant de constater que certaines fractions estiment que l’une des principales expressions de la vie démocratique, en l’occurrence les élections, peut constituer un danger pour la paix civile », a notamment déclaré M. Chartouni qui s’est prononcé, en outre, pour l’adoption d’une nouvelle loi électorale susceptible de « rétablir l’équilibre entre les communautés ainsi qu’entre le pouvoir et l’opposition, loin de la politique de mise en place de grands blocs parlementaires qui monopolisent la représentation politique et marginalisent les forces politiques vives du pays ».
Enfin, le président du Courant du changement, Élie Mahfouz (de mouvance aouniste), a adressé hier une lettre ouverte au Rassemblement de Kornet Chehwane dans laquelle il a critiqué certains membres du groupe qui sont, d’après lui, « prisonniers de leurs intérêts ».