Le juge Alia, rappelle-t-on, avait décidé de se démettre du dossier en raison d’un conflit juridique passé avec M. Moghrabi. Ses deux assesseurs, Thérèse Allawi, et Mohammed Masri, s’étaient solidarisés avec lui.
Déléguée mercredi par le juge Wadi pour vérifier la légalité de la décision des magistrats, Mme Noueyri a accepté le désistement de M. Alia, mais a rejeté celui de ses assesseurs, le jugeant injustifié.
Elle était supposée se prononcer hier sur la demande de libération de M. Moghrabi, mais elle a décidé d’attendre quelques jours, le temps d’examiner le dossier. Sa décision sera annoncée la semaine prochaine.
Entre-temps, le bâtonnier de l’Ordre des avocats Raymond Chédid a tenu hier une conférence de presse au cours de laquelle il a insisté sur le côté strictement judiciaire de l’affaire Moghrabi.
M. Chédid a rappelé le parcours de l’ordre dans la sauvegarde des libertés et les décisions pratiques qui ont été prises à cette fin, soulignant que c’est « au nom de la loi » que M. Moghrabi a été déféré devant le Conseil de discipline « qui est un organisme indépendant du Conseil de l’ordre ».
Le bâtonnier a en outre indiqué que le dossier de M. Moghrabi est « énorme » mais qu’il n’a pas le droit de divulguer son contenu pour des raisons d’éthique. « Tout ce que je peux dire, a-t-il ajouté, c’est que l’affaire n’a rien à voir avec les libertés publiques ; elle n’est pas non plus d’ordre politique ou confessionnel. Elle concerne strictement des infractions attribuées à un avocat (M. Moghrabi) qui a été déféré, comme des dizaines d’autres, devant le Conseil de discipline et à l’encontre de qui des décisions ont été prises. »
Le bâtonnier a indiqué que ces décisions ne sont pas normalement rendues publiques pour préserver la dignité des personnes concernées, avant d’indiquer que l’Ordre des avocats n’a fait que son devoir lorsqu’il a porté plainte contre lui pour usurpation de titre d’avocat après l’avoir radié du barreau. « Le reste ne nous concerne pas. C’est l’affaire de la Justice », a-t-il poursuivi, avant d’exprimer le souhait d’une accélération de la procédure judiciaire en cours.
M. Chédid a aussi confirmé que le conseil de l’Ordre a porté plainte pour diffamation contre la New TV, qui avait mené campagne contre les décisions du barreau à l’encontre de M. Moghrabi.
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