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INSOLITE - Un gigantesque trou en forme de têtard géant à Mtayleb L’inquiétante odyssée du « dragon » de Rabieh

Varan de Komodo ou rarissime iguane, le reptile géant – le « dragon » de Rabieh – est en train de se déplacer. Actuellement, il aurait trouvé refuge dans la forêt entre Dick el-Mehdi et Mtayleb. D’ailleurs, ses traces sont bien visibles dans les bois et le jardin d’une villa de la zone, celle de Fawzi Achkar.
Interrogé par L’Orient-Le Jour, M. Achkar, dont le jardin a été, à deux reprises, « visité » par le reptile géant durant le week-end, indique également que mardi dernier, vers 1h, il avait entendu le bruit d’éclaboussures d’eau dans sa piscine alors que les lumières étaient éteintes dans le jardin. « Si l’un des enfants avait décidé de nager la nuit, il aurait allumé au moins quelques spots », indique M. Achkar, soulignant qu’il a également « jeté un coup d’œil sur le jardin sans rien distinguer ». Il a alors lancé d’une voix forte comme s’il parlait à l’une de ses employées de maison : « Donne-moi le fusil, il y a des cambrioleurs. » Le lendemain, il n’y avait trace ni de cambrioleur ni de dragon dans le jardin.
Dans la nuit de samedi à dimanche, le « dragon » de Rabieh a barboté dans la piscine des Achkar. Les traces de ses pattes et de son passage existent encore dans le terrain de la propriété, notamment du côté ouest, qui donne sur un immense bois. Non loin de là, entre la propriété de Fawzi Achkar et celle de son cousin, le député du Metn, Ghassan Achkar, le reptile avait tué un chacal et l’avait dévoré à moitié.
Dans la nuit de dimanche à lundi, vers 3h, quand les membres de la Défense civile ont quitté les lieux pour effectuer une patrouille à Rabieh, le reptile géant est revenu dans la propriété pour achever ce qui restait du chacal… ne laissant que le crâne de la charogne.
Hanna, Yousra et Bachir Achkar ont surtout peur pour leurs neveux, qui viennent nager dans la piscine durant la journée.
Depuis le début de cette affaire, à chaque fois que ces trois jeunes rentrent à la maison, ils ont un réflexe : regarder autour d’eux avant de descendre de leur voiture, surtout la nuit…
Bachir, qui est volontaire à la Défense civile, estime que la situation est pire que la guerre. « Actuellement, on a peur mais on ne sait pas de quoi. »
Un peu plus bas, dans la zone de Champville, entre Dick el-Mehdi et Mtayleb, l’écurie de Charmland. Son propriétaire, André Mouaïkel, est sceptique. Depuis deux semaines, son travail tourne au ralenti. Jusqu’à vendredi dernier, il n’était même pas au courant de l’existence du « dragon » de Rabieh. C’est la Défense civile qui a requis son aide.
« Non loin de là, il y a une immense forêt qui relie Antélias, Naccache, Rabieh, Mtayleb et Dick el-Mehdi. Elle est très dense à certains endroits, mais accessible à cheval » , dit-il.
Jusqu’à dimanche dernier, tout était normal dans ces bois. Avant-hier, André Mouaïkel a découvert, dans cette forêt, non loin d’une petite rivière, où l’eau est boueuse, les traces d’un immense reptile géant. « Une sorte de trou » avec « l’empreinte d’un gigantesque têtard ». « Le corps doit mesurer environ 120 centimètres de long, 80 centimètres de large, mais c’est la queue, longue de près d’un mètre et demi, qui est impressionnante », indique-t-il.
L’homme commence à faire des liens avec tout ce qui s’est passé au cours de ces trois derniers mois dans la région, prêtant une oreille plus attentive à ses employés. Trois chevaux sont morts en quatre mois, les tombes de deux d’entre eux ont été fouillées par « un ou des animaux », et les charognes sorties de terre à plusieurs reprises.
« Cela peut être un chien ou un renard », relève-t-il aussitôt interrompu par un employé : « Non, les empreintes étaient de loin plus grosses que celles d’un chien et d’un renard, il s’agit d’un animal plus imposant. ».
Pour le troisième cheval, mort il y a une quinzaine de jours, André a décidé d’approfondir la fosse et de placer de grosses pierres au-dessus de la charogne. Jusqu’à présent, celle-ci n’a pas été déterrée.
Il semble aussi que depuis quatre mois, les renards et les chacals se sont faits rares dans la zone. « On avait l’habitude, au crépuscule, de les entendre. Maintenant, il n’y a plus aucun cri », indique André, soulignant cependant que « peut-être ces animaux ont fui la chaleur et qu’ils reviendront en hiver ».
« Je n’ai pas vu de reptile vivant, rien que son empreinte. Si la Défense civile, les FSI ou l’armée veulent débroussailler la forêt, je suis prêt à aller avec elles et à mettre mes chevaux à leur disposition. L’animal devrait être identifié et capturé», estime le propriétaire de l’écurie.
Dans la nuit de dimanche à lundi, vers minuit, Abdo, employé d’un centre d’élevage de chiens non loin du Mtaileb Country Club, a eu la peur de sa vie. Alors qu’il regagnait à pied le centre, il a vu « les arbrisseaux, les herbes folles et les ronces bouger ». « Comme s’il y avait un tremblement de terre », dit-il, soulignant qu’il a entendu « aussi le bruit sec du bois cassé ». Mais Abdo n’a pas vraiment vu le reptile. « Il faisait nuit et j’ai eu très peur », explique-t-il, comme pour s’excuser.
Au XVIIIe siècle, l’apparition soudaine de la bête du Gévaudan avait répandu la terreur dans toute la France. En trois ans, l’animal avait dévoré une cinquantaine de personnes avant d’être tué par un paysan. Faudra-t-il attendre trois ans pour capturer le dragon de Rabieh, qui, s’il ne dévore (heureusement) que les petits mammifères, amuse, intrigue ou effraie les habitants de toute une région ?

Patricia KHODER
Varan de Komodo ou rarissime iguane, le reptile géant – le « dragon » de Rabieh – est en train de se déplacer. Actuellement, il aurait trouvé refuge dans la forêt entre Dick el-Mehdi et Mtayleb. D’ailleurs, ses traces sont bien visibles dans les bois et le jardin d’une villa de la zone, celle de Fawzi Achkar. Interrogé par L’Orient-Le Jour, M. Achkar, dont le jardin a...