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Dialogue Sammak : Le sentiment de frustration des chrétiens n’a pas été pris au sérieux

Le sentiment de frustration des chrétiens désireux de participer à la décision nationale n’a pas été pris au sérieux. C’est un aveu sincère, moins politique que simplement objectif, que M. Mohammed Sammak, cosecrétaire général du Comité national pour le dialogue islamo-chrétien, a livré dimanche aux jeunes professionnels français réunis en congrès à Bhersaf (13-24 août).
Venus faire l’expérience des « présences de Dieu au Liban », les jeunes professionnels français, une organisation née des 12es Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de 1997, ont écouté M. Sammak parler de la mission et du message du dialogue islamo-chrétien et de quelques erreurs de parcours auxquelles s’est heurté ce dialogue.
Partant de la particularité du dialogue islamo-chrétien au Liban, M. Sammak en parle comme d’un « dialogue de vie (...) qui se tient entre les membres d’une seule société, d’une seule patrie, d’une seule famille, multiple par les religions et les traditions qui la composent ».
Comparant ensuite la situation au Liban et en Bosnie-Herzégovine, M. Sammak note qu’au Liban, « le désir fondamental est de financer le retour des déplacés libanais, musulmans et chrétiens, à leurs régions d’origine », alors que « l’Europe et le monde entier s’intéressent à tracer des frontières politiques séparées en Bosnie-Herzégovine sur la base des différences religieuses entre musulmans, catholiques et orthodoxes ».
« Peut-être cette comparaison était-elle à l’arrière-plan de la pensée du pape Jean-Paul II lorsqu’il parlait du Liban comme d’un message et non seulement d’un pays », ajoute-t-il.
« Il est vrai, poursuit M. Sammak, que nous, Libanais, n’atteignons pas toujours dans notre comportement politique et la gestion de nos différences locales la conduite qu’exige l’accomplissement d’une mission humaine de cette hauteur. »
Pour expliquer ces faillites, M. Sammak avance des causes internes et externes. « Parmi les causes internes, précise-t-il, la marche trébuchante de la reconstruction de l’unité nationale après l’accord de Taëf (...). Le sentiment chrétien exprimé par l’Assemblée des évêques maronites, du manque de participation à la prise de décision politique nationale, n’a pas été pris au sérieux et n’a pas été acueilli avec la compréhension et l’intérêt qu’il mérite. »
Parmi les causes extérieures faisant obstacle au dialogue de vie au Liban, M. Sammak cite « la montée du fondamentalisme religieux et les menaces potentielles sur les libertés religieuses et, par conséquent, sur les relations islamo-chrétiennes ».
« Ces causes, ajoute M. Sammak, ont conduit à une augmentation du taux d’émigration des chrétiens ainsi que des musulmans du Liban et des autres pays arabes, sachant que l’émigration chrétienne, sans doute la plus étendue, est bien plus douloureuse, au point que Jérusalem, berceau et symbole du christianisme, est presque vide de chrétiens. La diminution du nombre des chrétiens dans les pays arabes inquiète les musulmans parce qu’elle ébranle la base démographique de la vie commune. Étant donné que les chrétiens s’adaptent vite aux sociétés vers lesquelles ils émigrent, la limitation de cette émigration plutôt que l’espoir d’un retour des émigrés doit occuper une place prioritaire sur l’échelle des préoccupations des relations islamo-chrétiennes. »
« Ainsi, conclut M. Sammak, nous aurons le droit de porter notre message aux autres sociétés, proches et lointaines, annonçant et prêchant une fraternité humaine riche de sa diversité, fondée sur l’amour, le respect, le pardon. »
Le sentiment de frustration des chrétiens désireux de participer à la décision nationale n’a pas été pris au sérieux. C’est un aveu sincère, moins politique que simplement objectif, que M. Mohammed Sammak, cosecrétaire général du Comité national pour le dialogue islamo-chrétien, a livré dimanche aux jeunes professionnels français réunis en congrès à Bhersaf (13-24...