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ENVIRONNEMENT - Des dangers des pesticides aux avantages de la culture bio Les légumes et les fruits que nous consommons quotidiennement sont-ils sains ?(photos)

Les légumes et les fruits que nous consommons quotidiennement sont-ils sains ?
L’emploi de pesticides et d’engrais interdits s’est-il étendu à l’ensemble de nos agriculteurs qui ont désormais pris l’habitude de recourir aux insecticides, pensant offrir une protection idéale à leur culture contre les dangers des maladies qui affectent la production ?
Autant de questions que se posent les consommateurs en allant faire leur marché de légumes ou de fruits, s’inquiétant des dangers résultant d’un usage anarchique de pesticides, d’engrais chimiques et autres hormones par des agriculteurs soucieux de réduire leurs coûts pour être plus compétitifs, sans aucune considération pour la santé du client.
Surtout que le contrôle de ces produits chimiques par les instances officielles est timide, pour ne pas dire inexistant.
Toutes ces questions et toutes ces appréhensions sur un usage à outrance des médicaments et des engrais chimiques ramènent au premier plan le recours à une agriculture biologique ou organique.
« Il s’agit d’un système d’où sont bannis les pesticides et les engrais chimiques. L’usage des seuls produits naturels est permis », affirme Roula Sarkis Farès, une experte du programme d’orientation agricole lancé conjointement par le ministère de l’Agriculture et la faculté d’agronomie à l’Université américaine de Beyrouth (AUB).
Pour elle, l’agriculture bio est un procédé complet qui commence par le choix du terrain pour aboutir au consommateur, suivant les normes suivantes :
Le terrain choisi doit être vierge de tout produit chimique (pesticides, engrais), ou alors il doit n’avoir pas été cultivé durant trois années consécutives.
Les engrais organiques sont à la base de la fertilisation du terrain. Néanmoins, une analyse de la terre doit être prévue avant la culture pour définir les besoins du terrain en engrais.
Le labour est essentiel dans toute culture bio. Un labour superficiel et peu fréquent est recommandé pour préserver la teneur du terrain en matières organiques et son humidité.
Autre élément essentiel dans la culture bio, le choix des semis. Graines et plants doivent, eux aussi, être d’origine bio. Sinon, il faut s’assurer que les graines n’ont pas subi de traitement chimique.
Au niveau des maladies et des insectes qui menacent la culture bio, Mme Farès affirme qu’il s’agit de lutter contre leur expansion et non de les émiminer complètement. La lutte commence dès la préparation du terrain, et se poursuit jusqu’à la récolte. Elle se fonde sur un traitement préventif en choisissant des espèces saines, résistantes et dont la culture s’accommode au climat.
La lutte nécessite un contrôle journalier des plants, le choix des engrais adéquats, une densité donnée de végétation pour éviter les maladies fongiques, l’usage de cultures répulsives comme l’ail et l’oignon, une irrigation adéquate, des arbres et des haies brise-vent, et surtout une propreté à toute épreuve.
Il faut également se renseigner sur les pesticides permis, comme l’hydroxyde de cuivre, pour lutter contre les maladies d’origine fongique, ou le Rotenon, un pesticide extrait des racines des papilionacées (famille des haricots).
Une autre technique consiste à recourir aux leurres et autre papiers collants.
Il est aussi essentiel de désherber le terrain, car les herbes folles constituent un refuge de choix pour les insectes. Comme l’usage des désherbants est strictement interdit, on peut pratiquer le désherbage manuel, la bio-fumigation ou la stérilisation par l’énergie solaire. On peut également recouvrir la surface de la terre de produits organiques comme le foin et l’écorce des arbres, ou alors de bandes de plastique noir à condition de les enlever après usage.
Mme Farès a précisé que, depuis quatre ans, elle poursuit des essais dans différentes régions du Akkar avec plusieurs cultivateurs convaincus de la nécessité d’offrir un produit sain et de préserver l’environnement.

Michel HALAK
Les légumes et les fruits que nous consommons quotidiennement sont-ils sains ?L’emploi de pesticides et d’engrais interdits s’est-il étendu à l’ensemble de nos agriculteurs qui ont désormais pris l’habitude de recourir aux insecticides, pensant offrir une protection idéale à leur culture contre les dangers des maladies qui affectent la production ?Autant de questions...