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Électricité - La campagne contre le pillage du courant commence après-demain Ouverture aujourd’hui des négociations avec le secteur bancaire

C’est cette semaine que commencera la campagne pour l’élimination des branchements illégaux et l’installation de compteurs aux abonnés récalcitrants et que, parallèlement, débuteront les contacts du ministère de l’Énergie et de l’Eau avec le secteur bancaire privé pour l’ouverture de crédits destinés à l’achat de fuel-oil.

Le ministre de l’Énergie, Ayoub Hmayed, a confié hier à L’Orient-Le Jour que des contacts préparatoires ont déjà été pris par son ministère auprès de certaines banques locales et institutions financières, et qu’un « accord de principe » existe pour l’ouverture, cette semaine, de négociations sérieuses sur cette question.
Une réunion est prévue aujourd’hui à midi à cette fin entre M. Hmayed et des représentants de l’Association des banques, apprend-on.
Interrogé sur l’implication de la Banque du Liban dans les négociations entre le ministère de l’Énergie et les banques privées, M. Hmayed a précisé que c’est le Premier ministre qui a soulevé cette question avec le gouverneur, Riad Salamé, mais qu’il ne lui a pas encore parlé personnellement, car il se trouvait en voyage.
Le ministre s’est déclaré « optimiste » au sujet du succès des négociations avec les banques privées. Il a précisé que le programme de rationnement est toujours appliqué, mais que l’arrivée de tankers de fuel avait allégé la pression sur l’office, qui avait assoupli son programme en conséquence.
Toutefois, tant que les négociations avec le secteur bancaire n’ont pas abouti, le risque existe toujours d’avoir à revenir à un rationnement plus sévère, a-t-il affirmé.
On rappelle que pour couvrir les besoins du Liban en électricité jusqu’au nouvel exercice budgétaire, le conseil d’administration de l’EDL avait demandé au gouvernement une avance du Trésor de 100 milliards de livres et l’augmentation de l’abonnement au compteur, dont les recettes prévues devaient s’élever à 45 milliards de LL. L’office n’a obtenu ni l’une ni l’autre, mais a été autorisé à effectuer un emprunt auprès des banques libanaises ou des fonds arabes et islamiques.
Un rapport de l’EDL avait en effet précisé que l’office ne dispose plus, depuis le 1er août, que de 54 jours de réserve en fuel-oil (242 tonnes) et de 53 jours de réserve en diesel (185 tonnes).
En raison de l’augmentation des tarifs des dérivés pétroliers, explique le rapport, les crédits affectés à l’achat de carburant pour 2003 ont été épuisés aux trois quarts du chemin, et les dépenses du dernier trimestre (octobre-novembre-décembre) ne sont pas couvertes.
C’est dire que les négociations en cours sont urgentes et qu’un accord doit être conclu avant une éventuelle rupture du stock de carburant de l’EDL et tenir compte des délais de livraison de fuel. La rupture se situerait autour du 22-23 septembre, si aucun nouvel accord pour la livraison de fuel n’est conclu.

Les branchements illégaux
La campagne contre les branchements illégaux débute, elle, mercredi, a annoncé l’EDL samedi, dans un communiqué.
Les équipes de l’EDL qui y seront engagées auront, à leurs côtés, des agents des Forces de sécurité intérieure (FSI) et de l’armée.
Une réunion de coordination finale se tiendra aujourd’hui au ministère de la Défense, à Yarzé, entre les responsables de l’EDL et des officiers supérieurs des FSI et de l’armée, pour compléter une première prise de contact qui avait eu lieu à cet effet, samedi.
Ce faisant, l’EDL aura donné trois jours aux auteurs de branchements illégaux pour éliminer leurs lignes, faute de quoi ils encourront les rigueurs de la loi.
Voici le texte publié à ce sujet par l’EDL :
« En application de la décision numéro 1 prise par le Conseil des ministres en date du 13 août qui a confié aux FSI, épaulées par l’armée, d’escorter les équipes de l’EDL chargée de réprimer les contraventions, d’éliminer les branchements illégaux et de percevoir les factures,
Et compte tenu du fait que certains Libanais continuent de profiter du courant par des voies illégales, de porter atteinte aux équipements de l’institution, de trafiquer les compteurs et d’agresser les contrôleurs, en dépit des campagnes intensives lancées depuis début 2002,
Et étant donné que la loi 623 en date du 23 avril 1997 considère que les branchements illégaux sur le réseau de l’EDL comme des actes de sabotage d’institutions publiques et le déplombage des compteurs comme des crimes passibles de peines de prison allant jusqu’à 10 ans et d’amendes allant jusqu’à 3 millions de livres,
L’EDL met en garde à nouveau tous les contrevenants d’avoir à débrancher leurs lignes illégales et de cesser de consommer du courant par des voies illégales. Ses équipes, escortées par les FSI et l’armée, entameront mercredi 20 août une campagne intensive de lutte contre les branchements illégaux et établiront des procès-verbaux contre les contrevenants, afin de les traduire en justice conformément aux dispositions de la loi 623. »
Un programme hebdomadaire de contrôle sera mis en application, a précisé le ministre de l’Énergie.
On rappelle que le gaspillage du courant pour des causes non techniques, c’est-à-dire le vol du courant électrique, équivaut à 27 % de l’énergie électrique produite.
Interrogé sur l’efficacité de la lutte contre les branchements illégaux et sur le pourcentage de récidives, M. Hmayed a affirmé, se basant sur des expériences faites par l’Électricité de France (EDF) au Liban, que malgré la récidive, la baisse est réelle et progressive. Du reste, a-t-il précisé, les sanctions seront là pour les en dissuader.
Même en France, a-t-il ajouté, il existe un faible pourcentage de « gaspillage pour des raisons non techniques », de l’ordre de 2 à 3 %.
L’essentiel, a-t-il précisé, c’est que les contrôleurs de l’EDL ne soient plus exposés à des agressions physiques.
Selon certaines sources, le chef de l’État se serait porté personnellement garant de la sécurité des équipes de l’EDL, et aurait personnellement donné des instructions en ce sens aux autorités militaires et aux forces de l’ordre.
Par ailleurs, le Liban compte sur une série d’autres mesures pour assainir la situation et assurer une meilleure distribution du courant.
Ainsi, les autorités vont accélérer l’édification des pylônes nécessaires pour brancher le Liban sur le réseau régional de haute tension qui relie six pays de la région entre eux, ce qui lui permettra d’acheter du courant, en cas de déficit de la production. L’édification de ces pylônes était soumise à un racket qui en a retardé l’exécution, selon des sources parlementaires.
Par ailleurs, M. Hmayed a affirmé que, passé le cap de l’année 2003, son ministère va mettre au point un programme d’équipement triennal qui permettra la conversion vers le gaz de presque toutes les centrales fonctionnant au fuel, ce qui permettra une économie d’environ 50 % des crédits consacrés à l’achat de dérivés pétroliers.
Grâce à un premier gazoduc en cours d’édification entre la Syrie et la centrale de Deir Aamar, au Liban-Nord, cette dernière centrale commencera à fonctionner au gaz en juin 2004, ce qui permettra des économies d’environ 10 millions de dollars par mois, a-t-il dit.
Rappelons par ailleurs que tout le dossier de l’EDL va être transmis à l’Inspection centrale, et que l’ouverture d’enquêtes administratives et financières n’est pas exclue, dans le cadre de cette mesure. Au besoin, le parquet s’en mêlera.
Outre les mesures de répression, des enquêtes administratives seront ouvertes pour déterminer si les quantités de dérivés pétroliers facturées correspondent aux quantités livrées, ce que certaines sources mettent en doute.
C’est cette semaine que commencera la campagne pour l’élimination des branchements illégaux et l’installation de compteurs aux abonnés récalcitrants et que, parallèlement, débuteront les contacts du ministère de l’Énergie et de l’Eau avec le secteur bancaire privé pour l’ouverture de crédits destinés à l’achat de fuel-oil.Le ministre de l’Énergie, Ayoub...